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Russie-Ukraine: l'avenir de la flotte russe sur la mer Noire

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  • Russie-Ukraine: l'avenir de la flotte russe sur la mer Noire

    C'est dans un contexte de tension bilatérale que les premiers ministres russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko, se sont retrouvés ce week-end à Moscou pour des entretiens. Alors que l'Ukraine et la Russie s'affrontent sur plusieurs sujets brûlants comme le prix du gaz russe, l'ambition d'adhésion à l'Otan caressée par la direction ukrainienne ou l'avenir de la base militaire russe de Sébastopol, sur la mer Noire, la rencontre était très attendue, en raison du rôle clé que ces deux chefs de gouvernement jouent dans leurs pays respectifs. Malgré son départ du Kremlin, Poutine est toujours l'homme fort de la Russie, tandis que la populaire Ioulia Timochenko, en guerre politique contre le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, a des chances d'accéder un jour à la présidence de l'Ukraine.

    Lors d'un briefing commun, Poutine, tout en rendant «hommage» à son homologue pour avoir épongé les arriérés de la dette gazière ukrainienne, a expliqué que le prix du gaz livré à Kiev «rattraperait progressivement les prix européens» même si les négociations sur le rythme du rattrapage ne sont pas bouclées. La dame à la tresse blonde a en revanche affirmé devant les journalistes que l'accord sur la location de la base militaire navale de Sébastopol à la Russie jusqu'en 2017 serait «scrupuleusement respecté», sans lever le voile sur son approche de l'après-2017. Ces derniers jours, des rumeurs dans la presse ukrainienne lui prêtaient l'intention de «brader Sébastopol» en échange de concessions russes sur le gaz.

    Guerre des mots

    Le dernier mot de la Russie est sans doute loin d'être dit sur le futur statut de la base de Sébastopol, et le sujet pourrait revenir à la surface, pour forcer Kiev à renoncer à son projet d'adhésion à l'Otan. Un signe avant-coureur de cette amorce de stratégie s'était manifesté à la mi-mai, quand le maire de Moscou, Iouri Loujkov, a exprimé le droit de la Russie à garder cette base navale, à l'occasion du 225e anniversaire de la flotte russe de la mer Noire. «Cette question reste non résolue et nous la résoudrons en faveur des intérêts d'État de la Russie, de son droit à cette base de Sébastopol…», a-t-il dit, affirmant que Sébastopol n'avait pas été «incluse dans les territoires donnés par Krouchtchev à l'Ukraine en 1954». «Je ne veux pas de rupture entre l'Ukraine et la Russie, mais je veux dire la vérité», a insisté Loujkov, suscitant la colère de Kiev, qui lui a interdit l'entrée sur le territoire ukrainien.

    Depuis, une guerre des mots est en cours. Sans vraiment dissiper le doute, les Russes s'indignent des interdictions faites à certains de leurs ministres d'entrer en Ukraine. La présidence ukrainienne s'inquiète de son côté d'une forme de chantage russe visant à susciter des tensions sur Sébastopol et la Crimée, pour mieux bloquer la marche ukrainienne à l'Alliance atlantique. En avril à Bucarest, la Russie a réussi à convaincre l'Allemagne et la France de s'opposer à l'attribution à Kiev du plan d'adhésion à l'Otan (MAP), soulignant que cette décision creuserait une nouvelle ligne de partage entre la Russie et l'Occident.

    Timochenko a-t-elle donné des assurances à Poutine sur ce thème, pour assurer ses arrières à l'Est, alors qu'elle est engagée dans une guerre d'usure contre le président Iouchtchenko ? Certains experts ne l'excluent pas, soulignant que la flamboyante Timochenko a toujours été prudente sur la question de l'adhésion à l'Otan, n'oubliant jamais de mentionner l'importance d'un référendum sur cette question délicate. Une approche qui arrange Moscou, puisque la majorité de la population reste hostile à ce projet.

    Par le Figaro
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