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Crise alimentaire : Bouteflika accuse

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    Le 11e sommet de l’Union africaine (UA) qu’abrite Charm el-Cheikh en Egypte, dès aujourd’hui, a été précédé, hier, par la tenue du 19e sommet du comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad).

    Un 11e sommet, dont les travaux s’articulent durant deux jours autour du thème : «La réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour l’eau et l'assainissement», verra la participation de la majorité de chefs d’Etat et de gouvernement africains qui ont fait le déplacement à Charm El-Cheikh pour débattre de la crise alimentaire actuelle qui semble s’inscrire dans la durée. La réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) déjà tributaire du désengagement pris par les partenaires étrangers et des institutions internationales d’aide au développement, a vu s’ajouter la crise alimentaire qui a exacerbé les nombreuses difficultés déjà existantes.

    Ceci étant, la rencontre du comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nepad s’est penché, hier, au cours de sa rencontre tenue à Charm El-Cheikh sur la nécessité incontournable du développent de l’agriculture, l’ultime voie pour faire face à l’insécurité et la dépendance alimentaires. Les ressources en eau pour l’agriculture sont ce que le pétrole est pour les économies industrialisées.

    L’Afrique est appelé à relever le défi de l’eau, qui est au cœur des enjeux internationaux au même rang que les ressources énergétiques. A ce propos, à l’exposition internationale de Saragosse du 14 juin dernier sur l’eau et le développement durable, le président Bouteflika a souligné que «l’eau est source de paix mais en même temps facteur de conflits». Et d’ajouter : il est aussi «source de vie mais également d’épidémies». Et d’indiquer que l’eau «doit être pris en charge par les instances internationales», précisant toutefois : «Ceci n’exclut en aucune manière le rôle que chaque gouvernement doit jouer» pour la préservation et la gestion de l’eau «dans un cadre bilatéral ou multilatéral».

    S’agissant de la conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale et les défis des bio-énergies et du changement climatique tenue au début du mois en cours à Rome, le président a souligné à propos du débat sur le problème «fondamental de la sécurité alimentaire mondiale» que celui-ci «coïncide avec un contexte de crise qui met en péril les grands équilibres écologiques, économiques et sociopolitiques de notre planète et de nos sociétés».

    Le président égyptien, Hosni Moubarak, a souligné, hier, lors de la rencontre des membres du comité du Nepad qu’«un plan de développement de l’agriculture devient de plus en plus important». Et ce, poursuit-il, «du fait que l’Afrique est actuellement confrontée aux défis de l’insécurité alimentaire et de la hausse des prix des aliments à l’échelle mondial».

    Par ailleurs, même si des progrès ont été enregistrés depuis le lancement du Nepad en 2001, celui-ci étant une vision et un cadre stratégique pour l’essor de l’Afrique et son rôle est appelé à se consolider au vu des défis et enjeux de l’heure.

    A propos de la mise en œuvre du Nepad, devant ses homologues du comité, le Président Bouteflika a soutenu, hier, qu’«elle devrait permettre en premier lieu de consolider la croissance économique des pays africains», laquelle, souligne le chef de l’Etat, «marque une tendance positive sans précédent dans l’histoire de l’Afrique post-indépendante». Une tendance qui demeure «fragile», selon l’un des cinq initiateurs du Nepad, Abelaziz Bouteflika, «parce que fortement dépendante des hausses actuelles des prix des matières premières sur les marchés internationaux». Précisant à propos de ladite tendance : «Elle n’a pas créé les assises de sa durabilité et n’entraîne pas encore des dynamiques endogènes de développement.»

    Lors du sommet de Rome sur la crise alimentaire, le chef de l’Etat a, pour rappel, souligné que «la production massive et le développement globalisé des agrocarburants pèsent, assurément, sur la balance alimentaire mondiale et aggravent ses déficits», ressentis lourdement par le continent africain.

    «En 2007, 100 millions de tonnes de produits agricoles ont été consacrés aux agrocarburants», a tenu à indiquer le chef de l’Etat lors de la rencontre sur la crise alimentaire tenue à Rome ce mois de juin. Et de souligner hier, à partir de Charm El-Cheikh, «il est vrai que le développement de l’agriculture a constamment constitué une des principales priorités de l’Union africaine», notamment dans le cadre du Nepad. Ceci étant, «il n’en reste pas moins que l’Afrique, autant que le reste du monde, a été prise de court par cette crise alimentaire et surtout par son acuité», indiquera M. Bouteflika lors de son allocution devant les membres du comité de mise en œuvre du Nepad.

    Evoquant le sommet mondial de la FAO, le président Bouteflika soutient : «Il a eu le mérite de faire prendre pleinement conscience des dangers de famine et d’instabilité» pesant sur les pays en développement, plus particulièrement ceux de l’Afrique, tout en indiquant que le sommet de la FAO «a relevé les conséquences négatives de la persistance des politiques subventionnistes menées par les pays développés» dont les Etats-Unis «sur le développement des économies des pays en développement et également les effets désastreux des marchés spéculatifs sur les denrées alimentaires». Ceci est à prendre en considération pour développemer l’agriculture africaine «dans toutes ses dimensions», selon le chef de l’Etat, qui précise que ceci «devrait être au centre de nos préoccupations» en soulignant que ce développement doit «bénéficier de la coopération internationale. Et «c’est là un objectif qui interpelle aussi notre comité pour sa réalisation, à laquelle la mobilisation et la convergence de nos efforts sont plus que nécessaires», souligne M. Bouteflika devant ses homologues du comité de la mise en œuvre du Nepad.

    Et de conclure : «C’est d’une grande pertinence.» Et de rappeler en conclusion que «le continent africain subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique, en termes de sécheresse, de déforestation, de multiplication des inondations et catastrophes naturelles, qui affectent les activités économiques traditionnelles des populations».

    Par La Nouvelle Républque
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