Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La France prend les rênes de l'UE dans un climat tendu

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La France prend les rênes de l'UE dans un climat tendu

    La Commission européenne au grand complet, avec son président, José Manuel Barroso, est attendue mardi 1er juillet à Paris pour la traditionnelle réunion de travail de début de présidence avec les autorités du pays qui prend en charge pour les six mois à venir la coordination des travaux de l'Union européenne.

    Pavoisée aux couleurs européennes, à l'image de la Tour Eiffel, illuminée de bleu dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, Paris prend les rênes dans une phase difficile.

    Au pouvoir depuis un an, le président Sarkozy, lancé dans ses réformes, voulait redonner à la France un rôle d'initiative dans une Europe qui avait mal vécu le non français en 2005 au traité constitutionnel. Il avait conçu ses priorités autour des grands défis auxquels les Vingt-Sept sont aujourd'hui confrontés : la lutte contre le réchauffement climatique, dans laquelle les Européens veulent être un moteur, le contrôle des flux migratoires, le besoin d'une politique de sécurité commune et la réponse à la crise alimentaire mondiale qui pose à nouveau la question de l'avenir de la politique agricole commune.

    Nicolas Sarkozy rêvait aussi pendant sa présidence européenne de jouer un rôle clé dans la mise en place des nouvelles institutions européennes prévues par le traité de Lisbonne, dont l'entrée en vigueur, prévue pour le 1er janvier 2009, a été bloquée par le non irlandais au référendum du 12 avril.

    Il n'avait pas raté une occasion, ces derniers mois, de jongler avec les noms des personnalités pressenties pour prendre en charge le nouvel édifice communautaire, qui doit comprendre un nouveau président du Conseil européen et un haut représentant pour les affaires extérieures aux compétences renforcées.

    ATMOSPHÈRE MODIFIÉE

    La conjonction de la crise financière et de la crise énergétique mondiales, qui se traduit dans toute l'Europe par une chute de croissance, une hausse de l'inflation et une montée des incertitudes sociales, a profondément modifié l'atmosphère dans laquelle la France prend sa présidence.

    Les opinions publiques hésitent à voir dans l'Union européenne la solution aux nouveaux problèmes auxquels elles sont confrontées. Selon un sondage BVA paru dans Ouest-France dimanche 20 juin, 30 % seulement des Français répondent de façon positive aujourd'hui à la question : "La construction européenne constitue-t-elle pour vous une source d'espoir ou une source de crainte ?", moitié moins qu'il y a cinq ans (61 %). Pour 33 % elle est "source de crainte", pour 37 % "ni l'un ni l'autre".

    Cette inquiétude s'est reflétée dans le non irlandais au Traité de Lisbonne, qui a frappé les esprits par son ampleur. Ce non ne remet pas en cause les priorités de la présidence française, essaie-t-on de se rassurer à Paris. Tout le monde est convaincu qu'il faut conclure en décembre un accord sur les mesures à prendre pour la réduction de 20 %, d'ici à 2020, les émissions de gaz à effet de serre, tout le monde est convaincu qu'il faut trouver une réponse solidaire, même si la situation peut être très différente d'un pays à l'autre, à la raréfaction des sources d'énergie fossiles. Le pacte pour l'immigration, que Paris veut obtenir, répond à une nécessité de plus en plus communément admise.

    Les autorités françaises vont cependant avoir désormais à se démener pour éviter que le non irlandais ne bloque durablement les réformes de fonctionnement prévues par le traité de Lisbonne. Il prévoit de se rendre en Irlande dès le 11 juillet, pour tenter d'amorcer une sortie de crise. Mais le premier ministre irlandais, Brian Cowen, qui suggérait plutôt de venir à Paris, entend disposer de temps : il ne précisera pas ses intentions avant le sommet européen du mois d'octobre.

    La résolution de cette nouvelle crise pèsera sur le déroulement des élections européennes qui auront lieu en juin 2009. L'espoir est qu'une solution puisse être trouvée début 2009 avec Dublin, ce qui ne sera possible que si tous les autres pays ont ratifié. Tous les yeux sont tournés vers la République tchèque, la plus indécise.

    Agenda

    1er juillet 2008 : début de la présidence française de l'Union européenne.

    13 juillet : sommet à Paris des pays européens et du pourtour de la Méditerranée pour le lancement de l'Union pour la Méditerranée, qui doit relancer le processus de Barcelone de l'UE.

    15-16 octobre : le Conseil européen tentera de trouver une issue au non irlandais au traité de Lisbonne.

    11-12 décembre : sommet de clôture de la présidence française, où doit être adopté le paquet climat/énergie

    Juin 2009 : élections européennes.

    Novembre 2009 : entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne.

    Par le Monde
Chargement...
X