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Le British Museum décapite l'empereur Hadrien

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  • Le British Museum décapite l'empereur Hadrien

    Sueurs froides au British Museum où le conservateur Tracey Sweek s'est résolu il y a quelques jours à un geste aussi spectaculaire qu'exceptionnel en archéologie : décapiter à coups de ciseau une grande statue antique. Il s'agit d'une des rares représentations en pied de l'empereur Hadrien. « Cette tête avait été fixée à un corps au XIXe siècle. Une jointure en plâtre masquait la cicatrice. Mais la tête semblait trop en avant et le ventre bedonnant ne correspondait pas au personnage. Après analyse, nous nous sommes aperçus que le travail de reconstitution de nos prédécesseurs n'était pas le bon », explique Thorsten Opper, responsable des collections romaines du département grec et romain.

    Ainsi l'image que nous avions du plus puissant de tous les Romains est à revoir et, avec elle, l'idée même d'Hadrien. L'exposition que l'institution proposera à partir du 24 juillet s'y emploiera. Hadrien fut-il l'homme éclairé dont Marguerite Yourcenar imagina les Mémoires ? Celui que l'on surnommait « Graeculus », le petit Grec ? Certainement.

    Un chef de guerre pragmatique


    Toutefois, ce doux philosophe portant la robe de citoyen hellène, que d'innombrables livres sur l'Antiquité et manuels de latin montrent, se double d'un guerrier sanguinaire. « La tête serait plutôt à rattacher à un torse de militaire en armure », rectifie Thorsten Opper. Et de rappeler qu'Hadrien fut un chef de guerre pragmatique qui, par exemple, noya dans un bain de sang la révolte juive en Palestine, « faisant un demi-million de victimes ». L'exposition du Bristish Museum montrera d'ailleurs une sculpture d'Hadrien écrasant un barbare sous ses pieds.

    Celle décapitée sera aussi exposée. Les deux morceaux seront ensemble mais avec une jointure désormais bien visible. De taille surhumaine, cette pièce avait été découverte avec d'autres sculptures par deux officiers de marine britanniques en 1861 sur les ruines d'un temple d'Apollon à Cyrène, dans ce qui est aujourd'hui la Libye.

    Brisée en plusieurs endroits, ses fragments avaient été envoyés à Londres et remontés. « Il n'y a pas eu intention de créer un faux », nuance Thorsten Opper. Comment se sentait-il en décidant de la décollation ? « Cela a été terrible pendant les vingt minutes où nous avons travaillé. Pensez : nous étions en train de détruire un mythe, mais les musées doivent dire la vérité. Et celle d'Hadrien a sa part d'ombre. Comme pour tous les hommes ayant tenu les rênes d'un empire. »

    Par le Figaro

  • #2
    on lui a pas pardonné d'avoir tué des juifs!!!alors on l'a decapité et on lui a refusé de rester pour la posterité avec l'aspect humble et pacifique..
    je plaisante
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

    Commentaire

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