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De la fausse dévotion à la perversion cachée, il n'y a qu'un pas…

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  • De la fausse dévotion à la perversion cachée, il n'y a qu'un pas…

    Il ne se passe pas un jour, où il n'est pas signalé quelque part en Algérie des cas de pédophilie imputés à des hommes du « culte » ou des tentatives d'interruption de grossesse incestueuse, pratiquées par des médecins supposés défendre la veuve et l'orphelin, ou des cas de violence sexuelle exercée par des individus BCBG ou des hordes concupiscentes sur des fillettes ou même des garçonnets. La petite enfance subit le double crime du viol et du meurtre.

    Les ONG et autre CICR s'émeuvent des « sévices » subis par des criminels jugés et condamnés, quand un garde chiourme les malmène quelque peu. La sacralité du lieu du délit importe beaucoup, tant il est vrai, qu'elle en garantit la discrétion par l'énormité du sacrilège que personne, n'osera croire en cas de divulgation par les victimes. Cette « omerta », est savamment et cyniquement exploitée par le criminel. Et ce n'est hélas que la partie visible de l'iceberg, les profondeurs sont insondables.

    Quels messages, ce sont en fait des messages codés, que tentent les auteurs délictuels, de transmettre à la société ? Les meurtrissures insoutenables occasionnées aux parents, relèvent beaucoup plus de vengeance démoniaque, que d'un sort fortuit et dont ils sont les victimes. Ils payent chèrement à travers leur progéniture, une expiation démentielle. Culpabilisés à vie ils se reprocheront la causalité de la punition, surtout quand ils découvrent que l'auteur fait partie de l'entourage ou du voisinage. Leurs questionnements ne trouveront d'explication que dans l'irrationnel. Cet irrationnel qui conquiert de plus en plus de terrain, dans les couches sociales, des plus modestes aux élites lettrées, par ce qui est communément appelé roquia.

    Cette déviance de la tradition du prophète (QLSSSL), prend de plus en plus les allures d'un exorcisme violent et parfois mortel. Il y a de cela plus de vingt ans déjà, un célèbre pharmacologue suisse, invité lors d'un colloque sur la santé, disait en ce qui concerne les médications, ceci : « votre prophète recommande de recourir aux herbes du troupier (berger) en cas de petits maux, en cas de grands maux, il faut implorer la miséricorde de Dieu ! ». Il donnait ainsi une leçon de circonspection et de distanciation à observer vis-à-vis de charlatans et autres bonimenteurs. Cette engeance suspectée d'imposture, profite de la crédulité de personnes désemparées ou sous l'emprise de troubles psychiques, pour abuser d'elles en toute impunité ; l'acte sexuel sera mis sur le compte de la thérapie mystique rituelle.

    La dénonciation des réseaux de rabattage doit être érigée en œuvre de charité humaine ; d'innocentes jeunes filles sont livrées à ces pratiques médiévales contraires aux luminescences de l'Islam orthodoxe qui émancipe la femme. La notion de bonne souche familiale est battue en brèche, la sentence qui dit que la richesse dissimule le vice et la pauvreté la vertu, est entrain de se vérifier. Le dépit gagne de plus en plus de territoires, le matériel l'emportant de plusieurs longueurs sur l'immatériel ; la disposition à l'abdication est fortement marquée. On se refuse à regarder la décomposition sociétale, on rase les murs et on ne dit mot. Ce qui se passe sous nos yeux, n'est ni exceptionnel, ni fortuit, les masques de la retenue morale sont tombés et bien tombés depuis fort longtemps.

    On violente la morale, considérant qu'elle fait barrière à des instincts, somme toute naturels, mais inassouvis. Ces instincts que le tissu social tente d'occulter, reviendront inéluctablement au galop s'ils ne sont pas canalisés.

    Les pratiques sexuelles solitaires aussi bien chez le garçon que chez la fille, sont « imaginées » et non admises. On ne reconnaît pas à l'acte sexuel de légitimité en dehors du mariage, mais pourtant le fait biologique est identique si ce n'est le même ; mais l'on considère que l'honneur, son propre honneur est sauf, quand le clan, la famille ou l'entourage en ont été informés à travers un rituel religieux et festif.

    La grossesse, fait biologique, est différemment perçue, elle peut être sanctifiée ou honnie, tout dépendra de la nature de sa genèse. Elle peut perpétuer la lignée comme elle peut l'interrompre par sa propre interruption, si elle survient en dehors des canons, avec bien entendu, son cortège de drames et de reniements. La petite copine du garçon est admise, l'inverse n'est pas admis, encore moins accepté.

    On dénie à l'autre des sentiments, mais si sentiments il y a, ils doivent tenir compte de notre ego macho. La mère paradoxalement, remplie parfois même, cette fonction pourtant virile. Elle peut aller jusqu'aux voies de fait et sous tous les prétextes…dont celui de non-appartenance du parti, au rang social de la « dynastie ». Ceci peut constituer l'unique motif de rejet du « greffon ». Ces faits de société ne sont pas l'exclusive de la nôtre, dans la France occupée par le voisin teuton, entretenir des relations avec une Allemande était admis, l'inverse pour la Française tenait de la haute trahison. N'est-ce pas là des rapports de force qui s'entrechoquent et se conjuguent dans une sorte de jeu de scène, faisant toujours semblant, jusqu'à s'empêtrer lamentablement dans un imbroglio, à telle enseigne qu'il n'y a plus de ligne démarcation entre la réalité et la fiction ? Ces tartufferies perpétuelles ont ouvert la voie à l'hypocrisie des vernis qui font généralement reluire tout ce qui est terni, l'honneur, l'honnêteté, le crédit.

    Par la grâce de cette hypocrisie, il est observé de nouveaux looks chez les deux sexes. Le Khimar de mise, n'a pas empêché le corps féminin de marquer ses cambrures par jean et liquette hyperserrés. Pour le garçon, c'est le kamiss sur amples pantalons courts et les inévitables Nick à chaussettes de tennisman ; le MP3 collé au pavillon de l'oreille sera l'objet de mystification moderniste surfaite. La barbe sans moustache se démarque de la barbe traditionnelle, considérée comme un archaïsme purement national. Ce « déchirement » social, dénote d'une colonisation rampante qui, faut-il le reconnaître, est violente, soit par le verbe ou par le désaveu communautaire sans qu'il soit forcément déclaratif. La domination peut être tonitruante par des mégaphones « innocents » qui effraient les bébés et les malades à des heures indues. La lancinance sape les esprits les plus calmes et réveille des instincts agressifs jusque là contenus.

    Le rejet générant le rejet, le corps social se délite en fragments réfractaires. Le cas de Berriane, encore vivace, est toujours là pour nous le rappeler si besoin était.


    Par Farouk Ziane, Le Quotidien d'Oran
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