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Spectre de de la famine en Corée du Nord
La Corée du Nord demeure un pays assez méconnu pour le reste de l'humanité, avec néanmoins quelques informations qui nous parviennent, subordonnées aux préjugés occidentaux ou à la propagande du régime.
Mais il est un état de fait indéniable, l'un des derniers bastions du communisme rencontre d'énormes difficultés économiques qui ont conduit les Nord-Coréens à de graves pénuries alimentaires. Une menace de famine un peu particulière lorsqu'elle sévit dans un pays si puissant dans d'autres domaines…
les autorités de Pyongyang, réputées pour être rétives à toute ingérence dans leurs affaires intérieures, ont cette fois bien accepté de conclure un accord. Ainsi, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), démembrement de l'ONU, a révélé hier un programme important visant à quadrupler son aide alimentaire au bénéfice de millions de citoyens nord-coréens qui pâtissent d'une grave crise économique les ayant contraints à la malnutrition.
Une situation nationale qui a devancé l'inflation actuelle sur les produits alimentaires. Pour rappel, il faut préciser que les années précédentes, la structure d'aide onusienne s'est limitée à une intervention minimale, notamment depuis 2006, conformément aux vœux des autorités du pays.
A présent, le PAM a eu l'aval pour l'implication directe sur le terrain de plus de 50 agents spécialisés dans les opérations humanitaires, en plus de l'autorisation d'acheminer un navire américain portant un chargement de 37 000 tonnes de blé. Cette première livraison s'inscrit dans un projet évalué à 500 000 tonnes de céréales à fournir dans l'urgence.
Tony Banbury, directeur du PAM pour l'Asie, ne cache pas sa satisfaction : "Avec leur aide (des Etats-Unis), le PAM sera maintenant en mesure de développer considérablement ses opérations dans la région et de fournir une aide à des millions de gens qui, sans cela, seraient exposés à des risques accrus de famine et de malnutrition", rapporte l'AFP.
Cependant, cet enthousiasme, sur un plan politique, ne peut voiler la fragilité de ces progrès dans le programme d'aide puisque les spécialistes de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estiment les besoins en blé, tendre et dur, à près de 2 millions de tonnes dans l'immédiat, en raison des inondations qui ont compromis, cette année, la récolte agricole dans le pays. Plus de 6 millions de personnes subiraient les affres d'une alimentation insuffisante en quantité et en qualité nutritive, s'exposant aux pires conséquences pour leur santé. Un chiffre correspondant à plus d'un quart d'une population d'un peu plus de 23 millions d'habitants.
Paradoxes du développement moderne qui montre un pays fort d'un programme nucléaire très ambitieux - avec des essais effectués dans le courant de l'année 2006 - tandis que la Corée du Nord connaît des problèmes graves de famine depuis les années 1990. Déjà en 1998, la conquête de l'espace par Pyongyang pouvait étonner les observateurs, avec le lancement d'un satellite artificiel qui aurait été un échec, selon les commentaires de spécialistes internationaux.
On peut se demander, face à ces extravagances du type de développement, si les relations internationales, depuis la guerre froide à nos jours, ne sont pas à l'origine de tels choix stratégiques pour de nombreux pays. Celui de sacrifier leur population pour protéger leur souveraineté. Une stratégie visible dans les pays les plus pauvres, mais imposée par les pays les plus riches. Les budgets de la recherche dans la défense par rapport à ceux de la recherche civile sont significatifs, même dans les démocraties occidentales.
La Corée du Nord en subit les conséquences en s'efforçant de suivre cette course dangereuse dans le surarmement. La crise alimentaire mondiale pourra-t-elle remettre un peu de morale dans une société humaine à la haute technologie qui menace de nous tuer et nous affame ?
- Le Jeune Independant
La Corée du Nord demeure un pays assez méconnu pour le reste de l'humanité, avec néanmoins quelques informations qui nous parviennent, subordonnées aux préjugés occidentaux ou à la propagande du régime.
Mais il est un état de fait indéniable, l'un des derniers bastions du communisme rencontre d'énormes difficultés économiques qui ont conduit les Nord-Coréens à de graves pénuries alimentaires. Une menace de famine un peu particulière lorsqu'elle sévit dans un pays si puissant dans d'autres domaines…
les autorités de Pyongyang, réputées pour être rétives à toute ingérence dans leurs affaires intérieures, ont cette fois bien accepté de conclure un accord. Ainsi, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), démembrement de l'ONU, a révélé hier un programme important visant à quadrupler son aide alimentaire au bénéfice de millions de citoyens nord-coréens qui pâtissent d'une grave crise économique les ayant contraints à la malnutrition.
Une situation nationale qui a devancé l'inflation actuelle sur les produits alimentaires. Pour rappel, il faut préciser que les années précédentes, la structure d'aide onusienne s'est limitée à une intervention minimale, notamment depuis 2006, conformément aux vœux des autorités du pays.
A présent, le PAM a eu l'aval pour l'implication directe sur le terrain de plus de 50 agents spécialisés dans les opérations humanitaires, en plus de l'autorisation d'acheminer un navire américain portant un chargement de 37 000 tonnes de blé. Cette première livraison s'inscrit dans un projet évalué à 500 000 tonnes de céréales à fournir dans l'urgence.
Tony Banbury, directeur du PAM pour l'Asie, ne cache pas sa satisfaction : "Avec leur aide (des Etats-Unis), le PAM sera maintenant en mesure de développer considérablement ses opérations dans la région et de fournir une aide à des millions de gens qui, sans cela, seraient exposés à des risques accrus de famine et de malnutrition", rapporte l'AFP.
Cependant, cet enthousiasme, sur un plan politique, ne peut voiler la fragilité de ces progrès dans le programme d'aide puisque les spécialistes de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estiment les besoins en blé, tendre et dur, à près de 2 millions de tonnes dans l'immédiat, en raison des inondations qui ont compromis, cette année, la récolte agricole dans le pays. Plus de 6 millions de personnes subiraient les affres d'une alimentation insuffisante en quantité et en qualité nutritive, s'exposant aux pires conséquences pour leur santé. Un chiffre correspondant à plus d'un quart d'une population d'un peu plus de 23 millions d'habitants.
Paradoxes du développement moderne qui montre un pays fort d'un programme nucléaire très ambitieux - avec des essais effectués dans le courant de l'année 2006 - tandis que la Corée du Nord connaît des problèmes graves de famine depuis les années 1990. Déjà en 1998, la conquête de l'espace par Pyongyang pouvait étonner les observateurs, avec le lancement d'un satellite artificiel qui aurait été un échec, selon les commentaires de spécialistes internationaux.
On peut se demander, face à ces extravagances du type de développement, si les relations internationales, depuis la guerre froide à nos jours, ne sont pas à l'origine de tels choix stratégiques pour de nombreux pays. Celui de sacrifier leur population pour protéger leur souveraineté. Une stratégie visible dans les pays les plus pauvres, mais imposée par les pays les plus riches. Les budgets de la recherche dans la défense par rapport à ceux de la recherche civile sont significatifs, même dans les démocraties occidentales.
La Corée du Nord en subit les conséquences en s'efforçant de suivre cette course dangereuse dans le surarmement. La crise alimentaire mondiale pourra-t-elle remettre un peu de morale dans une société humaine à la haute technologie qui menace de nous tuer et nous affame ?
- Le Jeune Independant