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Les hépatites B et C font près de cinq mille victimes par an

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  • Les hépatites B et C font près de cinq mille victimes par an

    Les premières statistiques pour la France sont publiées mardi dans le «Bulletin épidémiologique».

    Une polémique juridico-scientifique existe depuis 1994 en France, et seulement en France, sur un lien éventuel entre le déclenchement de scléroses en plaques et la vaccination par l'hépatite B. Des plaintes ont été déposées par des citoyens estimant avoir été victimes d'affections neurodégénératives liées au vaccin qui a été utilisé sur plus de 30 millions de Français. Dans le concert de décisions judiciaires disparates pour ne pas dire contradictoires prises depuis 2003 sur ce dossier, une contribution très éclairante est publiée mardi par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) sur le thème de la mortalité associée et imputable à l'hépatite C et B en France métropolitaine. Cette étude montre qu'en 2001, «4 000 à 5 000 décès ont un lien avec le virus de l'hépatite B et de l'hépatite C».

    Le BEH s'est donc intéressé aux taux de décès des personnes infectées par les virus des hépatites B et C. Il s'agit de la première estimation nationale parmi les 270 000 à 460 000 personnes contaminés par le virus C et les 300 000 sujets porteurs chroniques du virus B. Sur l'ensemble des 531 072 décès survenus en 2001, les chercheurs du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès ont trouvé 34 839 certificats mentionnant des pathologies pouvant évoquer un lien avec l'hépatite B ou C. On a donc tiré au sort dans ce groupe 1 000 certificats pour lesquels on a recherché la trace d'une contamination par le virus de l'hépatite C et de l'hépatite B et les traitements antiviraux éventuels. Surtout, les chercheurs ont voulu évaluer le rôle de la maladie de foie dû aux virus C ou B dans «le processus morbide ayant conduit au décès».

    En extrapolant les résultats obtenus sur ces 1 000 dossiers, les chercheurs ont fait une estimation nationale globale. Ils concluent que chaque année, 2 650 décès sont «imputables» à une hépatite C, dans 95 % des cas par une cirrhose, compliquée dans 33 % des cas par un cancer et 3 600 morts associées à la maladie, les décès imputables étant un sous-ensemble des décès associés. Quant à l'hépatite B, 1 327 décès lui sont directement imputés et 1 507 morts lui sont associés.

    Influencer les affaires judiciaires

    Sans prononcer le mot de vaccination, les auteurs soulignent pourtant «la nécessité de poursuivre l'effort engagé depuis plus de dix ans en France dans la prévention et le dépistage du portage chronique de ces virus».

    L'étude démontre également l'impact négatif sur l'espérance de vie d'une consommation excessive de boissons alcoolisées et d'une co-infection par le VIH. Dans les pays en voie de développement, le virus de l'hépatite B est la deuxième cause identifiée de décès par cancer, après le tabac. La couverture vaccinale chez les pré-ados était en France en 1998 proche de 80 % et on avait observé une chute des hépatites aiguës chez les jeunes…

    Cette étude sur la mortalité liée notamment à l'hépatite B pourrait influencer les affaires judiciaires en cours concernant la vaccination. La cour d'appel de Versailles en mai 2001, avait par deux arrêts condamné un laboratoire pharmaceutique à indemniser deux femmes atteintes de sclérose en plaques après avoir été vaccinées ne mentionne pas cette dure réalité épidémiologique. La Cour de cassation de Versailles en septembre 2003 a cassé ce jugement parce que «la cour d'appel n'a établi ni la défectuosité du vaccin ni le lien de causalité entre le vaccin et la maladie».

    Pour être complets, mentionnons aussi la mise en examen début février 2008 par le juge Marie-Odile Bertella-Geffroy (Pôle santé du TGI de Paris) de deux dirigeants des laboratoires SmithKline Beecham (aujourd'hui GlaxoSmithKline, GSK), qui commercialisait Angerix et de la société Pasteur Mérieux MSD propriétaire de Genhevac-Aventis Pasteur (aujourd'hui Sanofi Pasteur MSD). Ils sont poursuivis pour «tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d'un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l'homme». Là encore pourtant, un mois auparavant, la revue savante Archives of Pediatrics avait publié une étude concluant que chez l'enfant il n'existe pas de lien entre la vaccination et la sclérose en plaques.

    -Le Figaro
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