Tentative de remise en selle du GSPC ?
L’on peut légitimement se demander pourquoi un journal américain, le New York Times de surcroît juge utile, médiatiquement parlant, consacre un entretien à Abdelmalek Droudkel, alias Abdelouadoud, chef du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ?
Une interrogation des plus légitimes lorsqu’on sait les arrière- pensées politiques qui alimentent souvent les desseins de certains pays à l’égard de l’Algérie. Mais on peut aussi se dire que c’est la recherche du scoop qui est visée à travers la démarche du quotidien américain. C’est donc dans son édition d’hier que le New York Times a publié l’interview audio de ce chef terroriste dont l’organisation revendique tous les attentats perpétrés en Algérie, y compris ceux commis contre des étrangers comme celui qui a coûté la vie à un ressortissant français travaillant pour Razel en juin dernier. L’on peut aussi aisément comprendre le souci de Abdelmalek Droudkel d’accepter la demande d’entretien formulée (?) par le journaliste occidental par le fait que le terroriste ait besoin de soigner son image et d’élargir son audience auprès de l’opinion internationale. D’où du reste le pourquoi de ce premier entretien accordé à un journaliste occidental. Qu’il ait été réalisé via un intermédiaire qui a remis les réponses, enregistrées sur cassette en arabe, aux questions posées par écrit par un journaliste du New York Times, pose toutefois la question de l’authenticité de l’enregistrement. C’est le support qui compte dans cette affaire. Mais à croire que c’est un échange gagant-gagnant qui a été conclu. Car, faut-il le souligner, la recrudescence relative enregistrée ces derniers mois ne peut en elle-même justifier cet intérêt d’un quotidien de l’audience du quotidien new-yorkais. Le GSPC est loin d’avoir la force de frappe qu’il avait il y a de cela quelque temps et ce même s’il a repris du service depuis six mois avec les attentats du mois de juin que des médias occidentaux ont tenté d’amplifier en exagérant le nombre de victimes ou pire en inventant des attentats, comme cela é été le cas d’un attentat imaginaire commis à la gare routière de Bouira. Mais quand bien même le groupe de Droudkel qui a fait allégeance à Al-Qaïda, en septembre 2006, et sa transformation en Qaïdat Al Jihad Fil Maghreb Al Islami (QJMI), d’Oussama Ben Laden et Ayman Zawahiri, devenant ainsi l’antenne maghrébine de l’organisation de Ben Laden, qui œuvre à mettre en application les recommandations de ces deux chefs spirituels d’El Qaïda en frappant les intérêts étrangers en Algérie et les forces de l’ordre, il n’en reste pas moins qu’il est loin d’avoir réussi dans sa stratégie. De Paris, après le dernier attentat qui a coûté la vie au travailleur de Razel, Bernard Kouchner a appelé ses concitoyens à continuer malgré tout de travailler en Algérie. «C’est un pays où nous devons travailler, où les rapports commerciaux, amicaux, sont évidemment très importants, et il faut les développer», a-t-il déclaré alors qu’avait débuté la Foire internationale d’Alger, une manifestation qui attire chaque année de nombreuses PME françaises en quête de nouveaux marchés dans l’eldorado pétrolier algérien. C’est dire que Droudkel avait tout intérêt à remettre la pression sur les étrangers vivant en Algérie en affirmant la symbiose existant entre son organisation et Al Qaïda mère. Le GSPC, dira-t-il, est directement aidé par le réseau terroriste Al-Qaïda. Mais il se gardera de préciser la nature de l’aide reçue. «Nous et Al-Qaïda sommes un seul corps et il est tout à fait naturel qu’on se renforce mutuellement avec tous les moyens», a-t-il souligné. Voulant amplifier la force de son organisation, il affirmera que son mouvement possède des sympathisants en Europe et dans d’autres pays musulmans et que la majorité des terroristes qui opèrent en Algérie sont des terroristes du crû, précisant toutefois qu’un nombre signifiant de «combattants» proviennent d’autres pays voisins : Mauritannie, Libye, Maroc, Tunisie, Mali et Niger. Mais ce qu’il y a lieu de faire remarquer et c’est peut-être ce qui était recherché par l’intervieweur, c’est que le chef du GSPC s’est montré particulièrement virulent à l’égard des Etats-Unis. Il accuse Washington de piller les richesses de l’Algérie, d’avoir installé une base militaire dans le sud du pays et ouvert un bureau du FBI à Alger. Selon lui, l’ambassade américaine à Alger a presque les mêmes missions que celle des Etats-Unis en Irak, en se mêlant notamment de la politique algérienne. «Nous nous sommes retrouvés sur la liste noire de l’administration US, accusés de terrorisme. Puis nous nous sommes aperçus que l’Amérique construisait des bases militaires dans le sud de notre pays, organisait des manœuvres, s’emparait de notre pétrole et prévoyait de prendre notre gaz». Il est donc logique de ce point de vue que Droudkel menace les USA en déclarant à qui veut bien le croire que le GSPC «n’hésitera pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pouvons et où nous le pouvons, où que ce soit dans le monde.» «Tout le monde doit savoir que nous n’hésiterons pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pouvons et où nous le pouvons, où que ce soit dans le monde», a-t-il ajouté. Mais les intérêts occidentaux ne sont pas seulement menacés en Algérie puisque Abdelmalek Droudkel promet de nouvelles attaques contre les intérêts occidentaux en Algérie et dans la région du Maghreb.
Par Amine B. (Le Jour d'Algérie)
L’on peut légitimement se demander pourquoi un journal américain, le New York Times de surcroît juge utile, médiatiquement parlant, consacre un entretien à Abdelmalek Droudkel, alias Abdelouadoud, chef du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ?
Une interrogation des plus légitimes lorsqu’on sait les arrière- pensées politiques qui alimentent souvent les desseins de certains pays à l’égard de l’Algérie. Mais on peut aussi se dire que c’est la recherche du scoop qui est visée à travers la démarche du quotidien américain. C’est donc dans son édition d’hier que le New York Times a publié l’interview audio de ce chef terroriste dont l’organisation revendique tous les attentats perpétrés en Algérie, y compris ceux commis contre des étrangers comme celui qui a coûté la vie à un ressortissant français travaillant pour Razel en juin dernier. L’on peut aussi aisément comprendre le souci de Abdelmalek Droudkel d’accepter la demande d’entretien formulée (?) par le journaliste occidental par le fait que le terroriste ait besoin de soigner son image et d’élargir son audience auprès de l’opinion internationale. D’où du reste le pourquoi de ce premier entretien accordé à un journaliste occidental. Qu’il ait été réalisé via un intermédiaire qui a remis les réponses, enregistrées sur cassette en arabe, aux questions posées par écrit par un journaliste du New York Times, pose toutefois la question de l’authenticité de l’enregistrement. C’est le support qui compte dans cette affaire. Mais à croire que c’est un échange gagant-gagnant qui a été conclu. Car, faut-il le souligner, la recrudescence relative enregistrée ces derniers mois ne peut en elle-même justifier cet intérêt d’un quotidien de l’audience du quotidien new-yorkais. Le GSPC est loin d’avoir la force de frappe qu’il avait il y a de cela quelque temps et ce même s’il a repris du service depuis six mois avec les attentats du mois de juin que des médias occidentaux ont tenté d’amplifier en exagérant le nombre de victimes ou pire en inventant des attentats, comme cela é été le cas d’un attentat imaginaire commis à la gare routière de Bouira. Mais quand bien même le groupe de Droudkel qui a fait allégeance à Al-Qaïda, en septembre 2006, et sa transformation en Qaïdat Al Jihad Fil Maghreb Al Islami (QJMI), d’Oussama Ben Laden et Ayman Zawahiri, devenant ainsi l’antenne maghrébine de l’organisation de Ben Laden, qui œuvre à mettre en application les recommandations de ces deux chefs spirituels d’El Qaïda en frappant les intérêts étrangers en Algérie et les forces de l’ordre, il n’en reste pas moins qu’il est loin d’avoir réussi dans sa stratégie. De Paris, après le dernier attentat qui a coûté la vie au travailleur de Razel, Bernard Kouchner a appelé ses concitoyens à continuer malgré tout de travailler en Algérie. «C’est un pays où nous devons travailler, où les rapports commerciaux, amicaux, sont évidemment très importants, et il faut les développer», a-t-il déclaré alors qu’avait débuté la Foire internationale d’Alger, une manifestation qui attire chaque année de nombreuses PME françaises en quête de nouveaux marchés dans l’eldorado pétrolier algérien. C’est dire que Droudkel avait tout intérêt à remettre la pression sur les étrangers vivant en Algérie en affirmant la symbiose existant entre son organisation et Al Qaïda mère. Le GSPC, dira-t-il, est directement aidé par le réseau terroriste Al-Qaïda. Mais il se gardera de préciser la nature de l’aide reçue. «Nous et Al-Qaïda sommes un seul corps et il est tout à fait naturel qu’on se renforce mutuellement avec tous les moyens», a-t-il souligné. Voulant amplifier la force de son organisation, il affirmera que son mouvement possède des sympathisants en Europe et dans d’autres pays musulmans et que la majorité des terroristes qui opèrent en Algérie sont des terroristes du crû, précisant toutefois qu’un nombre signifiant de «combattants» proviennent d’autres pays voisins : Mauritannie, Libye, Maroc, Tunisie, Mali et Niger. Mais ce qu’il y a lieu de faire remarquer et c’est peut-être ce qui était recherché par l’intervieweur, c’est que le chef du GSPC s’est montré particulièrement virulent à l’égard des Etats-Unis. Il accuse Washington de piller les richesses de l’Algérie, d’avoir installé une base militaire dans le sud du pays et ouvert un bureau du FBI à Alger. Selon lui, l’ambassade américaine à Alger a presque les mêmes missions que celle des Etats-Unis en Irak, en se mêlant notamment de la politique algérienne. «Nous nous sommes retrouvés sur la liste noire de l’administration US, accusés de terrorisme. Puis nous nous sommes aperçus que l’Amérique construisait des bases militaires dans le sud de notre pays, organisait des manœuvres, s’emparait de notre pétrole et prévoyait de prendre notre gaz». Il est donc logique de ce point de vue que Droudkel menace les USA en déclarant à qui veut bien le croire que le GSPC «n’hésitera pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pouvons et où nous le pouvons, où que ce soit dans le monde.» «Tout le monde doit savoir que nous n’hésiterons pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pouvons et où nous le pouvons, où que ce soit dans le monde», a-t-il ajouté. Mais les intérêts occidentaux ne sont pas seulement menacés en Algérie puisque Abdelmalek Droudkel promet de nouvelles attaques contre les intérêts occidentaux en Algérie et dans la région du Maghreb.
Par Amine B. (Le Jour d'Algérie)
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