La chaleur s’installe avec les vacances estivales. Et pour nos frères algériens, du moins pour un million d’entre eux, cela implique de débarquer massivement sur les côtes tunisiennes. Un flux particulièrement bienvenu quand les touristes européens ne se bousculent plus réellement au portillon. Les restaurateurs et hôteliers de Hammamet, par exemple, ne manqueront pas, comme d’habitude, d’afficher les fanions rouge, vert, et blanc, aux couleurs nationales de nos voisins de l’ouest. Question musique, on servira à nos visiteurs toutes les stars du Raï à pleins décibels.
Une nouvelle tradition, qui n’est pas sans susciter des commentaires, du côté de la presse algérienne. Le quotidien «L’Expression», a publié un (long) article sur la question, mettant en avant les avantages de la Tunisie, si proche. Et l’auteur de l’article, le journaliste Zouhir Mebarki, a été tout bonnement dithyrambique. Laissons les lecteurs en juger : «Si les Tunisiens ont tout des Algériens avec lesquels ils partagent beaucoup de points communs, qu’ils ressemblent à des Algériens, la différence est qu’ils forment une version «améliorée» de cette partie de nous-mêmes».
Suit alors une comparaison entre les plages algériennes et tunisiennes. Et si comparaison n’est pas toujours raison, toujours est-il que celle de notre chroniqueur tourne largement en faveur de la Tunisie : «Tous les ennuis rencontrés sur nos plages n’existent pas là-bas. Et puis, point besoin de visa. L’avion n’est pas indispensable. C’est pourquoi chaque année, 1 million d’Algériens prennent la route de l’Est, parasol en bandoulière pour le planter à Tabarka, Sousse ou Hammamet». L’Algérie ? M. Mebarki est impitoyable avec les siens : «Aux inconvénients de passer ses vacances sur les plages algériennes s’ajoutent plusieurs autres risques de santé. Les dermatoses, la conjonctivite. L’agression guette également pour un droit d’entrée apparenté à du racket, pour une place dans des supposés parkings sans assurance aucune, pour un carré de sable illégalement taxé, etc.». Avant de rappeler que «le tourisme tunisien est très coté sur le marché international». Autant dire que notre office du tourisme devrait décerner une médaille à cet ardent défenseur de la destination tunisienne.
Reste que les (journalistes) Tunisiens envient aussi les Algériens. Au moins sur un point. Imagineriez-vous un seul instant, la même phrase, aussi flatteuse soit-elle pour notre petit amour-propre national, réécrite en faveur de nos frères maghrébins ? Peut-on imaginer un journaliste tunisien écrivant que les Algériens sont une version améliorée des Tunisiens ? Une liberté de ton, une franchise, que peu de chroniqueurs oseraient se permettre. De quoi nous donner des envies de planter nos parasols tunisiens, sur les plages de nos voisins. Après tout, Albert Camus n’a-t-il pas chanté la beauté de la mer, à Tipaza ? Et leurs journaux (qui ne manquent décidément pas de piquant) pourraient constituer une excellente lecture d’été.
Bienvenue, donc, à nos frères algériens. Vos compliments nous font chaud au cœur. Un comble avec cette canicule !
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Une nouvelle tradition, qui n’est pas sans susciter des commentaires, du côté de la presse algérienne. Le quotidien «L’Expression», a publié un (long) article sur la question, mettant en avant les avantages de la Tunisie, si proche. Et l’auteur de l’article, le journaliste Zouhir Mebarki, a été tout bonnement dithyrambique. Laissons les lecteurs en juger : «Si les Tunisiens ont tout des Algériens avec lesquels ils partagent beaucoup de points communs, qu’ils ressemblent à des Algériens, la différence est qu’ils forment une version «améliorée» de cette partie de nous-mêmes».
Suit alors une comparaison entre les plages algériennes et tunisiennes. Et si comparaison n’est pas toujours raison, toujours est-il que celle de notre chroniqueur tourne largement en faveur de la Tunisie : «Tous les ennuis rencontrés sur nos plages n’existent pas là-bas. Et puis, point besoin de visa. L’avion n’est pas indispensable. C’est pourquoi chaque année, 1 million d’Algériens prennent la route de l’Est, parasol en bandoulière pour le planter à Tabarka, Sousse ou Hammamet». L’Algérie ? M. Mebarki est impitoyable avec les siens : «Aux inconvénients de passer ses vacances sur les plages algériennes s’ajoutent plusieurs autres risques de santé. Les dermatoses, la conjonctivite. L’agression guette également pour un droit d’entrée apparenté à du racket, pour une place dans des supposés parkings sans assurance aucune, pour un carré de sable illégalement taxé, etc.». Avant de rappeler que «le tourisme tunisien est très coté sur le marché international». Autant dire que notre office du tourisme devrait décerner une médaille à cet ardent défenseur de la destination tunisienne.
Reste que les (journalistes) Tunisiens envient aussi les Algériens. Au moins sur un point. Imagineriez-vous un seul instant, la même phrase, aussi flatteuse soit-elle pour notre petit amour-propre national, réécrite en faveur de nos frères maghrébins ? Peut-on imaginer un journaliste tunisien écrivant que les Algériens sont une version améliorée des Tunisiens ? Une liberté de ton, une franchise, que peu de chroniqueurs oseraient se permettre. De quoi nous donner des envies de planter nos parasols tunisiens, sur les plages de nos voisins. Après tout, Albert Camus n’a-t-il pas chanté la beauté de la mer, à Tipaza ? Et leurs journaux (qui ne manquent décidément pas de piquant) pourraient constituer une excellente lecture d’été.
Bienvenue, donc, à nos frères algériens. Vos compliments nous font chaud au cœur. Un comble avec cette canicule !
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