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Un baril à 150 dollars aggraverait la crise alimentaire

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  • Un baril à 150 dollars aggraverait la crise alimentaire

    Robert Zoellick tire la sonnette d’alarme...

    La flambée des prix du pétrole ne semble plus avoir de limite. En franchissant la barre des 146 dollars le baril, ce jeudi, le pétrole pourrait aisément atteindre les 200 dollars d’ici la fin de l’année en cours. Mais si ce niveau très élevé des cours semble faire le bonheur des pays producteurs et exportateurs de pétrole, il reste que la crise alimentaire mondiale aurait tendance à s’aggraver dans les prochains mois. Principale victime de cette situation, les pays pauvres.

    Cette situation a fait réagir le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, qui a appelé les responsables du G8 et dirigeants des grands pays pétroliers à agir pour faire face à la flambée des prix alimentaires et énergétiques. le monde a atteint, selon lui, «une zone de danger». Le G8, groupe des pays les plus industrialisés au monde, se réunira la semaine prochaine au japon.

    Dans son ordre du jour figure en bonne place les conséquences de la flambée des prix du pétrole. Pour Rober Zoellick, qui a adressé une lettre au président en exercice du Sommet du G8 et en rapport avec la gravité de la situation, pas moins de 10 milliards de dollars seront nécessaires pour répondre aux besoins à court terme des populations les plus durement touchées par la crise actuelle. «Pour 41 pays, l’impact conjugué de la hausse subie par les prix des produits alimentaires, carburants et autres produits de base depuis janvier 2007 représente un choc négatif sur le PIB qui se situé entre 3 et 10», écrit le président du groupe de la banque mondiale. Avant d’ajouter : «Ces chiffres se traduisent par des vies brisées, et un potentiel tué dans l’œuf. Pour le plus vulnérables, surtout les enfants pauvres, ils sont synonymes de malnutrition, de résistance amoindrie aux maladies et, trop fréquemment, de mort.» Une situation qualifiée de «tsunami silencieux ou la mère de toutes les tempêtes», par le premier responsable de la banque mondiale. «C’est une catastrophe d’origine humaine et qui, en tant que telle, doit être réglée par l’homme», poursuit R. Zoellick.

    L’ampleur de la crise a réduit l’impact des efforts fournis par la Banque mondiale. Cette dernière a accordé à 12 pays des financements sous forme de dons, à partir d’un guichet de 200 millions de dollars qui entre dans le cadre d’un mécanisme de financement rapide de 1,2 milliard de dollars destiné à fournir une aide immédiate. Mais la Banque a déjà reçu d’autres demandes de 31 pays pour un montant global de près de 400 millions de dollars.

    Ce qui ramena la banque mondiale à demander au G8, de concert avec les principaux pays producteurs de pétrole, à agir pour répondre à cette crise.

    Et au président de l’institution de Breton Woods de rappeler que pas moins de 30 pays ont vécu des émeutes de la faim et des troubles liés à la cherté des carburants. Et de préciser que ce sont les pauvres vivant en milieu urbain qui sont particulièrement touchés. D’autres urgences se posent aujourd’hui et consistent en la nécessité de mettre des semences et des engrais à la disposition des petits exploitants, particulièrement en Afrique pour minimiser la gravité de la crise alimentaire.

    Il est demandé, entre autre, aux pays grands producteurs de produits agricoles à réduire les mesures d’interdiction et autres restrictions sur les exportations qui ont contribué à la hausse des prix alimentaire au plan mondial. Le président de la BM rappellera que pas moins de 26 pays exportateurs nets de produits alimentaires ont maintenu ou introduit des mesures de ce type. Il rappellera aussi l’engagement pris par le G8, à son sommet de Gleneagles en 2005, d’accroître le volume global de l’aide au développement, pour l’Afrique notamment, à l’horizon 2010.

    Pour lui, cette aide est plus nécessaire que jamais ; aujourd’hui, les pays d’Afrique représentant plus des deux tiers des pays en difficulté à cause de la crise des prix alimentaires et énergétiques. M. Zoellick a, par ailleurs, invité instamment le G8 à envisager deux nouvelles mesures visant à «rendre le monde mieux à même de faire face à une crise alimentaire prolongée». La première porte sur un recouvrement de contributions des membres des Nations unies en vue de garantir une partie du financement destiné au PAM.

    La seconde consiste à étudier l’intérêt qu’il y a à établir, sous forme de dispositif «virtuel» coordonné au plan international, une réserve stratégique à caractère humanitaire pour les situations alimentaires d’urgence. Avant d’appeler le G8 à travailler au côté des Nations unies pour appeler les gouvernements du monde entier à assurer l’accès à des achats locaux pour le PAM et les besoins humanitaires. Il a émis l’espoir que l’Organisation des nations unies se saisirait de ce dossier lors de ses réunions de septembre prochain.


    - La nouvelle Republique
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