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Révision de la constitution : Bouteflika garde toujours le silence

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  • Révision de la constitution : Bouteflika garde toujours le silence

    Le président de la République ne s’émancipe toujours pas de son silence à propos de la révision de la Constitution. Hier, au siège du ministère de la Défense nationale où il a prononcé une allocution à l’occasion de la commémoration de la fête de l’Indépendance et de la fête de la Jeunesse, il s’est, en effet, gardé de la moindre affirmation, voire allusion.

    Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Ceux, partis et autres organisations, qui s’impatientaient depuis un moment déjà d’entendre le président décliner solennellement et officiellement la perspective d’une révision constitutionnelle devront, désormais, guetter d’autres rendez-vous. Ils n’ont pas été servis en ce 5 Juillet, escale pourtant annoncée par-ci par-là comme la plus convenue pour la confirmation d’une option aussi cardinale que le remodelage du texte de la loi fondamentale du pays.

    Il y avait d’ailleurs de quoi soupçonner une expression présidentielle relativement à cette lancinante question ce samedi. Le nouveau promu à la chefferie du gouvernement, Ahmed Ouyahia, n’a-t-il pas affirmé à la clôture du tout récent congrès du RND, son parti, que la «révision de la Constitution aura lieu» ? D’aucuns ont eu à comprendre l’affirmation de Ouyahia comme un prélude à une annonce présidentielle imminente.

    L’annonce, au bout du compte, n’a pas été si imminente, puisque le président Bouteflika a préféré une fois de plus zapper la question de la révision constitutionnelle, faisant, du coup, durer le suspense et maintenir l’illisibilité qui couvre l’univers politique national.
    Faisant cela, le président de la République serait-il en proie à une incertitude ou procède-t-il par calcul tacticostratégique ?
    Là est justement la question à présent.
    La prochaine élection présidentielle aura normalement lieu dans neuf mois.

    Un temps relativement court si l’on doit supposer que l’amendement constitutionnel fasse au préalable l’objet d’un débat préparant sa soumission à référendum populaire. Le temps est également relativement court, à supposer que la révision constitutionnelle se suffise de l’aval parlementaire, c'est-à-dire des deux chambres du Parlement réunies. En effet, même dans ce cas de figure, l’amendement constitutionnel, pour engageant qu’il est censé être, doit bénéficier d’un temps d’examen et de lecture conséquent.

    Sinon, même avalisé par le Parlement, il souffrira de ce qu’il sera toujours perçu comme une sorte de victoire à la Pyrrhus. A plus forte raison lorsque l’on sait que cette révision constitutionnelle poursuit en premier chef de faire sauter le verrou constitutionnel qui empêche le président de la République en exercice de postuler pour un mandat supplémentaire.

    L’enjeu est donc foncièrement politique. C’est, entre autres, pour cette raison que les partis politiques, qui devront retenir de concourir en avril 2009, doivent savoir suffisamment à l’avance dans quelles conditions ils auront à concourir et se préparer en conséquence. D’ailleurs, logiquement, les partis politiques, intéressés par le fait de présenter des candidatures en 2009, devraient être déjà en précampagne électorale et, en même temps, en phase de réflexion pour la préparation de la campagne officielle.

    Evidemment, la scène politique nationale est loin d’être en situation d’ébullition de précampagne. C’est tout ce qu’il y a de plus visible. Cette expectative est générée grandement par le suspense entretenu autour de la révision constitutionnelle. Car, il est clair que nombre de partis et de personnalités politiques attendent d’entendre le président Bouteflika préciser sa véritable intention — amendement de la Constitution et candidature — pour trancher leurs propres attitudes par rapport à la prochaine élection présidentielle. Aussi, analysé de ce point de vue, le suspense entretenu autour de la révision de la Constitution handicape les adversités électorales éventuelles du président Bouteflika.

    Mais Bouteflika est-il prêt à revivre le scénario de 1999, lorsqu’il s’est retrouvé à postuler en solo à la magistrature suprême, après le retrait en pleine course des six autres candidats ? Raisonnablement, non. Il est donc fort à croire qu’il se serait déjà assuré de ne pas faire cavalier seul. Autrement dit, il aurait déjà retenu ses lièvres. Ceci, s’il ambitionne toujours de prolonger son bail pour El-Mouradia.


    - Le Soir d'Algerie
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