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Le G-8 hésite à s'ouvrir aux pays émergents

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  • Le G-8 hésite à s'ouvrir aux pays émergents

    L'élargissement du G-8 aux pays émergents comme la Chine, le Brésil ou l'Afrique du Sud fait débat au sein du groupe. Si certains membres, notamment la France et la Grande-Bretagne, y voient une indispensable reconnaissance de l'évolution économique mondiale, d'autres craignent la dilution. "On ne peut pas se réunir deux jours en G-8, et seulement deux heures en G-13. On ne peut pas inviter au seul déjeuner du dernier jour deux milliards six cent cinquante millions d'habitants", estime Nicolas Sarkozy dans un entretien publié lundi par le quotidien japonais "Yomiuri Shimbun".

    La Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud et le Mexique ont été invités à un petit-déjeuner mercredi, dernier jour du sommet. Depuis le sommet d'Evian en 2003, sous la présidence de Jacques Chirac, le G-8 a pris l'habitude de s'ouvrir aux grands pays émergents pour une partie de ses travaux. Partisan, comme le Premier ministre britannique Gordon Brown, de la transformation du G-8 en G-13, M. Sarkozy reconnaît que tous ses partenaires "ne sont pas sur la même ligne sur cette question", mais souhaite "poursuivre le dialogue" sur ce point.

    Le G-8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada et Russie) est censé rassembler les huit démocraties les plus riches et les plus industrialisées du monde, mais ce monde a changé et le club frise l'anachronisme. Les Huit ne représentent plus que 58% de l'économie mondiale, contre 65% en 1997, selon le Fonds monétaire international (FMI).

    L'économie de la Chine, évaluée à 3.400 milliards de dollars (2.164 milliards d'euros) est devenue la quatrième du monde, derrière l'Allemagne, dépassant celle de plus de la moitié des membres du G-8. Le Brésil arrive au dixième rang, derrière le Canada, mais devant la Russie. Et derrière la Russie trépigne l'Inde. D'ici 2050, les plus grandes économies du monde devraient être les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Japon, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et la Corée du Sud, alors que l'Italie et la Russie auront quitté le Top 10.

    "Quand vont-ils passer du G-8 au G-13? Aucun des problèmes actuels ne peut être réglé sans la participation de pays comme la Chine, l'Inde, le Mexique, le Brésil et l'Afrique du Sud", estime Lael Brainard, du groupe de réflexion Brookings Institution, basé à Washington.

    Il ne s'agit pas que d'économie brute: la Chine et l'Inde comptent en outre parmi les plus grandes puissances militaires et les plus fortes populations du monde, et la Chine dispute aux Etats-Unis le triste titre de plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) de la planète. Comment impliquer la Chine dans la lutte contre le réchauffement climatique sans l'admettre parmi les poids lourds?

    Ce ne serait pas la première fois que le G-8 s'adapterait: lancé en 1975 avec six pays (USA, GB, France, RFA, Italie et Japon), il a intégré le Canada en 1976 et la Russie en 1997, après plusieurs années d'observation et de participation informelle. Les Vingt-sept pays membres de l'UE sont également représentés par le président de la commission européenne. Au fil des années, le club a élargi ses horizons, s'attaquant notamment à la pauvreté en Afrique ou le changement climatique, et la liste des participants aux sommets a gonflé, même si les huit membres officiels continuent de se réunir entre eux.

    Pour Nicolas Sarkozy, "traiter (les pays émergents) comme des partenaires" permettra de "les confronter à leurs obligations". Mais le Japon s'inquiète: "Rassembler les dirigeants de, disons, 40 pays, pour deux jours aboutira à réduire le temps de parole de chacun", souligne le vice-ministre japonais des Affaires étrangères Masharu Kohno. Les autorités nippones se targuent toutefois d'avoir réuni le plus grand nombre de dirigeants à un sommet du G-8, avec 22 chefs d'Etat et de gouvernement, dont sept d'Afrique, attendus à Hokkaïdo de lundi à mercredi.

    La question de l'élargissement se heurte aussi à celle de la démocratie. John Kirton, directeur du groupe de recherche sur le G-8 à l'Université de Toronto, souligne le rôle-clef qu'a joué le groupe dans des transitions démocratiques, notamment en Espagne au milieu des années 70 et en Union soviétique dans les années 90. Or la Chine ne remplit pas les critères du club. A quoi d'autres répondent que les reculs enregistrés en Russie dans ce domaine depuis quelques années n'ont pas remis en question la légitimité de Moscou.

    source : AP
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