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Islam Politique Sunnite

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  • Islam Politique Sunnite

    Bonjour á tous,

    Je souhaite lancer une discussion sur le developpement de l'islam politique et son évolution...jusqu'à sa manipulation actuelle par les grandes puissances (après en avoir bien compris les mécanismes) pour leurs fins d'ordre économiques ou autres...

    Pour inicitier le bébat, je vous propose cet Article d'El-Watan, que je trouve très intéressant ... bonne lecture

    Le point du samedi (El-Watan: 06-08-2005)
    L’Arabie Saoudite à l’épreuve du néo-fondamentalisme

    Le roi Fahd est mort, après près de dix ans d’embolie, laissant derrière lui une légitimité monarchique érodée et fortement ébranlée par le passage au jihad du néo-fondamentalisme, une doctrine hybride que son régime a, ruse de l’histoire, puissamment contribué à faire éclore et propager de par le monde.

    Mohammed Hachemaoui

    De tous les enjeux intérieurs qui pèsent actuellement sur la stabilité du royaume des Saoud, la contestation des néo-fondamentalistes en est certainement l’un des plus importants : dans cette monarchie fondée sur la doctrine wahhabite, celle-ci est en effet le révélateur des tensions qui travaillent en profondeur les liens intimes entre Etat et religion.

    Pour mieux comprendre la montée en puissance de l’idéologie néo-fondamentaliste (salafiste jihadiste) en Arabie Saoudite, il faudrait revenir un peu en arrière. La Mecque, le 20 novembre 1979. En ce premier jour du XVe siècle de l’hégire, un groupe d’une centaine de jeunes Saoudiens fondamentalistes se rebellent en investissant la Grande Mosquée de la première ville sainte de l’Islam, alors en pleine saison de Pèlerinage. Dans la foulée, le groupe des activistes radicaux prend en otage des milliers de pèlerins présents dans les murs de l’enclos sacré ; il entend déclencher une révolte islamique contre ce que ses membres qualifient de « dégénérescence morale du pouvoir saoudien ». Emmené sous la houlette d’un chef activiste, Juhaïmane Al Uthaïbi, et de Mohammed Al Qahtani, élu mahdi par ses ouailles, le groupe se revendique du wahhabisme et proclame dans une vision millénariste la restauration hic et nunc de la cité originelle de Médine. Le siège dure plusieurs jours et fait trembler le Palais. Le spectre de la Révolution islamique, qui vient tout juste de triompher (février 1979) de l’Empire du Shah hante la maison royale des Al Saoud - d’autant plus que les mollahs, désireux d’exporter leur modèle et d’étendre leur hégémonie par-delà le monde chiite, exhortent les « musthadh’âfun », ces masses musulmanes déshéritées, à en finir avec le « valet » local du « Grand Satan ». De crainte de basculer, le Roi Khaled (prédécesseur du roi Fahd) en appelle alors illico au GIGN, le groupe d’intervention de la Gendarmerie française, pour tuer dans l’œuf la « révolte islamique » des activistes wahhabites. Cependant, pour légitimer l’intervention, sur le sol sacré de La Mecque, d’une force militaire « impie », la famille régnante des Saoud se devait d’obtenir au préalable la caution religieuse des oulémas officiels. Une fatwa légitimant ladite intervention est alors accordée urbi et orbi par le cheikh Ibn Al Baz, le doyen du Haut Conseil de l’Ifta - celui-là même qui, au début des années 1940, devait dénoncer le roi Abdelaziz Ibn Saoud (père des rois Fayçal, Khaled, Fahd et Abddallah) pour avoir accordé aux Américains l’exploitation de concessions minières dans la province du Nejd. Le régime parvient à faire échec à l’insurrection : le mahdi et une soixantaine de ses acolytes furent exécutés moins de deux mois après les faits.

    L’épisode de la mosquée de La Mecque a donné toutefois l’alerte générale à la famille-tribu régnante : le régime des Al Saoud est désormais contesté sur son flanc droitier par une revendication fondamentaliste, alors même que l’Etat se réclame de la doctrine rigoriste d’Abd Al Wahhab (1703-1792). Pour endiguer la vague contestataire, la monarchie se tourne à nouveau vers l’establishment wahhabite. En contrepartie de son soutien à la famille royale, ce dernier exige et obtient une application plus stricte et plus étendue de la shari’â : le mot d’ordre est la sahwa, censée raviver les braises du wahhabisme de la monarchie. Sur le plan des mœurs, la milice des mutawi’a se voit considérablement renforcée dans son pouvoir de gouvernement des âmes. L’école - ici comme ailleurs - est un précieux indicateur de l’endoctrinement fondamentaliste : « Un tiers de l’horaire d’enseignement de l’école élémentaire est constitué de matières religieuses, un quart au collège et de 35 à 15% au lycée », note Gilles Kepel. « A l’université, observe l’auteur de Fitna. Guerre au cœur de l’Islam (2004), près de la moitié des enseignements, dans les départements des sciences sociales, sont obligatoirement consacrés à la religion - la proportion s’élève encore à un cinquième du total dans les sciences appliquées, dans l’université du pétrole ou en médecine. » Mais à l’heure où la révolution islamique d’Iran fascine les masses arabes, la monarchie « réactionnaire » des Al Saoud décide d’investir à son tour l’espace de sens et le marché des « biens du salut » de la Umma.

    Dans cette contre-offensive idéologique, le régime saoudien a dû s’appuyer sur un allié de poids : les Frères musulmans (FM). Fuyant les régimes « socialistes » arabes, un nombre considérable d’idéologues de la mouvance FM, tels Mohammed Qotb (frère de Sayyid Qotb pendu par le colonel Nasser en 1966), le Syrien Mohammed Sorour, le Palestinien de Jordanie Abdallah Azzam, l’Algérien Abu Bakr Al Jazaïri, vont en effet trouver refuge au sein du royaume wahhabite. L’université islamique Um al Qura sera l’un de ces lieux d’accueil et d’hybridation idéologique du wahhabisme avec la filiation « qotbiste » des Frères musulmans. « Sur le plan doctrinal, les différences sont certes importantes entre les FM et les wahhabis, précisait Olivier Roy dans son ouvrage L’Echec de l’Islam politique (1992), mais leurs références communes au hanbalisme (la plus stricte des quatre écoles juridiques du monde sunnite), leur refus de la division entre écoles juridiques, leur opposition virulente au chiisme et à la religiosité populaire, leur ont fourni les thèmes communs d’une prédication réformiste et puritaine. » Deux facteurs vont contribuer à sceller pour ainsi dire cette joint-venture idéologique : la flambée exceptionnelle des prix du pétrole et le jihad en Afghanistan contre l’Armée rouge. En effet, suite au deuxième choc pétrolier de 1979 subséquent à la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran, les revenus de l’Arabie Saoudite se sont vus démultipliés, passant de 4,3 milliards de dollars en 1973 à 102,2 en 1980. Grâce à cet afflux de pétrodollars saoudiens, les Frères musulmans ont pu structurer - sous l’œil bienveillant de la CIA - les groupes d’« Afghans arabes », venus en charters depuis l’Arabie Saoudite.

    L’alliance des deux mouvances ne résistera pas au temps et se brisera à l’épreuve de la guerre du Golfe : tandis que les disciples de Sayyid Qotb, tels que Tourabi et Ghannouchi, dénoncent vertement l’intervention des GI’s sur la terre sainte, les représentants de l’islam wahhabite, à l’instar d’Ibn Baz, le doyen de l’Instance des grands oulémas, se voient derechef dans l’obligation institutionnelle d’émettre des fatwas légitimant le recours aux troupes « impies » pour combattre le « tyran » irakien. Le mariage de raison arrangé par la maison saoudienne entre les disciples d’Abd Al Wahhab et ceux de Sayyid Qotb a cependant enfanté un nouveau-né idéologique et doctrinal : le néo-fondamentalisme. Comme corps de doctrine hybride, le néo-fondamentalisme brouille les frontières entre islamisme et wahhabisme.

    Cette fusion n’est nulle part mieux représentée que dans l’alliance, scellée dès 1986, entre Oussama ben Laden et Ayman Al Zawahiri : le premier est un salafiste saoudien, le second un frère musulman égyptien. C’est leur courant idéologique, fortement implanté en Arabie Saoudite, qui menace présentement la stabilité du royaume d’Abdallah Ibn Saoud. Quelle réponse apportera le nouveau roi à ce défi : prendra-t-il le risque d’entreprendre quelques ouvertures libérales ou au contraire renouera-t-il avec le dosage de wahhabisme et de la répression ?

  • #2
    Pour faire simple ,disons que certains décideurs (chez nous ) et certaines puissances (les usa ) ont créé ce mouvement et ,en fait ,ils l'ont encouragé pour faire barrage à tout ce qui est progressiste comme les revendications estudiantines en lutte contre la malvie ds les universités algériennes ds les années 80.Il y avait un grand mouvement de revendications et de luttes parce que l'équipe chadli aprés avoir dépouillé l'algérie ,il ne restait plus grand chose pour donner une vie meilleure ou des conditions de vie et d'études intéréssantes...Comme certains jeunes mal ds leur vie ,découragés par une politique chaotique et surtout la perspective d'un NO-FUTUR ,commençaient à être influencés par les prêcheurs egyptiens ,surtout ,l'intégrisme progressait.Et certaines autorités l'ont accompagné ,protégé et encouragé à bloquer les revendications des étudiants de gauche....Et les intégristes ,attirant de plus en plus d'étudiants ,ont fini ,aprés des bagarres terribles ,à prendre le contrôle des facs et universités...Et comme l'appétit vient en mangeant ,ils ont commencé à s'interesser à la politique où un certain belhadj et autre abbassi madani ont commencé à être connus ...On connait la suite.
    Comme les américains ne s'interessent qu'à leurs interêts ,ils s'en foutaient de ce qui se passait en algérie et ont fait appel à ben laden and co pour commbattre les soviétiques ,autres gens de gauche (????)...Et la suite on la vit....Mais maintenant ,c'est l'américain ,imperialiste ,colonisateur et raciste qui est la cible de ses ex-amis...
    Moralité de tout ça ,si on veut lutter contre l'intégrisme ,on doit absolument lutter surtout contre ses causes...Et ne pas jouer avec le diable.

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    • #3
      Oui...mais

      Bravo pour l'analyse simple, mais pertinente ! En gros, elle reflète à mon avis la réalité bien qu'elle soit un peu trop à gauche ...

      En fait, l'islam est une partie de notre longue histoire à nous les maghrebins et il nous a accompagné par temps de paix, sous les occuppations, mais aussi en temps de guerres...

      Et pendant toutes ces différentes phases, il a été d'une facon ou d'une autre politisé (soit par les autorités soit par des mouvements de protestation).
      Par example sous l'occuppation francaise, islam voulait dire Zaouia et cheikh aux pouvoirs qui dépassent la fiction...ce modéle était promu par les autorités coloniales.

      Bref, nous ne pouvons nous séparer de cette composante de notre identité, mais nous pouvons la discuter de facon rationelle et l'utiliser et en tirer le meilleur pour nos peuples.

      Revenons à la mouvance islamique dont il est sujet: dans l'article, il est dit que:"Sur le plan doctrinal, les différences sont certes importantes entre les FM et les wahhabis, précisait Olivier Roy dans son ouvrage L’Echec de l’Islam politique (1992), mais leurs références communes au hanbalisme (la plus stricte des quatre écoles juridiques du monde sunnite), leur refus de la division entre écoles juridiques, leur opposition virulente au chiisme et à la religiosité populaire, leur ont fourni les thèmes communs d’une prédication réformiste et puritaine"

      Quelqu'un pourrait-il developper un peu ces axes et si possible faire référence à l'ouvrage cité? Je crois que nous en gagnerons tous car le sujet est encore d'actualité surtout en europe qui est entrain de découvrir ces idélogies.

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      • #4
        Tout à fait.L'islam nous sert en temps de paix et en temps de guerre...Voici brievement et trés modestement ce que je crois :

        Pendant le temps de paix :

        Il permet surtout de propager les principes nobles de notre religion comme l'amitié ,la solidarité par la zakat ,le respect d'autrui ,l'amour des parents sans limite ,interdiction de mentir ,d'arnaquer les gens ,d'utiliser la violence etc...

        Pendant la guere :

        C'est un catalyseur et surtout un encouragement à la résistance à l'oppression et à l'acculturation.Il donne le courage pour se battre et se sacrifier pour sa cause...

        Evidement ,je ne suis pas un grand connaisseur de l'islam ,d'ailleurs je ne fais même pas la prière ,mais ce que je dis est seulement tiré de mon expérience et de l'islam qu'on m'a enseigné ,surtout de la part de mes parents...
        En tout cas je trouve mon islam plus proche de la vérité que celui proné par les courants intégristes qui ne sont que des hypocrites et anti-islam vrai.Il n'y a qu'à voir le belhadj qui pousse les jeunes à faire le djihad armé contre ses frêres alors que lui est au chaud avec ses enfants chéris qu'il protége ,nourrit et les marie pour vivre heureux...Quant aux jeunes qui l'écoutent ,ils n'ont qu'à s'en prendre à eux mêmes puisqu'on dit en algérie "méfiez-vous de ceux qui disent ,faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais"..!!!...C'est ce qu'applique cet intégriste... :22:

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        • #5
          Moi non plus

          Dommage, mes connaissances aussi ne sont pas très poussées dans ce domaine, neanmoins je peux affirmer que l'islam auquel s'identifient les maghrebins (en majorité) depuis presque son avènement, est le "Medheb El Maliki".

          Ce Medheb est non seulement le 1er né historiquement parlant, mais aussi le plus tolérant sur la plupart des questions de la pratique religieuse. Donc sur le plan théologique ce Medheb est tout aussi authentique (pour ne pas dire le plus authentique) qu'évolutif (pas besoin d'importer des fatwas d'autres Madhaheb).

          Je crois aussi que l'istrumentation de la croyance par le pouvoir (Mise en place d'un ministère pour les affaires religieuses et établissement de fetwas sur commandes !) avait aussi contribué à l'aisance avec laquelle ces courants politiques orientaux ont pu pénetrer la société algerienne (en plus des facteurs économiques cités).

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