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L'Algerie malmène ses chretiens selon liberation.

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  • L'Algerie malmène ses chretiens selon liberation.

    «Jusqu’à il y a cinq ou six ans, on pouvait espérer que l’Algérie devienne un vrai paradis pour la liberté religieuse.» Le pasteur Yves Gounelle, président de la Commission des églises évangéliques d’expression française à l’extérieur, dont la demande de visa pour entrer en Algérie (depuis la France) a été rejetée en février, est amer. Ces derniers mois, les procès contre les chrétiens se sont multipliés. La semaine dernière, deux Algériens convertis au protestantisme, jugés pour prosélytisme, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis par un tribunal.

    Pourtant, la présence de cultes autres que l’islam y est ancienne. Avant la conquête arabe, au VIIe siècle, une partie de l’Algérie, et notamment la Kabylie, était chrétienne. «Il en reste le souvenir dans la mémoire des Berbères»Des familles le seraient restées, tout en fréquentant la mosquée. Dans un numéro du mensuel protestant Mission, consacré à la présence chrétienne en Afrique du Nord, Roger Correvon, pasteur à Alger, cite le cas d’une musulmane «née dans une famille chrétienne» qui a finalement choisi la Bible plutôt que le Coran. Depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962, les chrétiens y ont joui d’une certaine bienveillance. «Le FLN se voulait laïc. Il ne revendiquait pas d’identité religieuse même s’il a déplacé le dimanche au vendredi», rappelle Yves Gounelle. Dans les années 80, l’Algérie est submergée par une «vague de conversions, rappelle Mustapha Krim, président de l’Eglise protestante d’Algérie (EPA) . Les nationaux ont adhéré massivement au protestantisme». Lui-même s’est converti à l’âge de 18 ans. C’est le cas aujourd’hui de la quasi-totalité des protestants algériens. A leurs yeux, cette religion, jugée plus ouverte que l’islam, permet de marquer une certaine liberté par rapport au contexte arabo-nationaliste.

    «Persécutions». Sur l’importance du phénomène, le plus grand flou règne. Le ministère des Affaires religieuses évalue le nombre des chrétiens d’Algérie à 11 000, sur 36 millions d’habitants. Mustapha Krim va jusqu’à 50 000 à 100 000 : «Avec toutes ces persécutions, les gens ne déclarent pas ouvertement leur foi.» Pour les catholiques, le calcul est plus simple : «Il y en a quelques-uns, mais très peu par rapport aux évangéliques», précise un haut responsable français de l’église catholique dans ce pays. Pourquoi une telle différence ? «Historiquement, précise-t-il, nous avons toujours vécu dans une relation de confiance avec la société algérienne, en témoignant de notre identité, mais sans jamais organiser des actions destinées à arracher les gens à leur communauté.» Une pierre dans le jardin des protestants accusés de prosélytisme alors que les fidèles du pape respecteraient le mot d’ordre du gouvernement français, qui avait interdit toute œuvre missionnaire du temps de la colonisation.

    En février 2006, le climat de relative tolérance envers les chrétiens change soudain. Alger promulgue une ordonnance fixant «les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulman». Ce texte réserve «l’exercice collectif du culte» à «des édifices […] identifiables de l’extérieur», soumet les manifestations religieuses à une «déclaration préalable» et punit quiconque «incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion». C’est le début d’une campagne de harcèlement. Les protestants «cherchent à créer une minorité qui donnerait un prétexte aux puissances étrangères pour s’ingérer dans les affaires de l’Algérie», accuse Bouabdallah Ghlamallah, le ministre des Affaires religieuses. Plusieurs convertis sont arrêtés et jugés pour prosélytisme ou «exercice illégal d’un culte non musulman». D’après les calculs de Mustapha Krim, 26 temples sont fermés «pour non-conformité aux règles de sécurité».

    Les catholiques ne sont pas épargnés. Ainsi, en avril, l’abbé Pierre Wallez a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour prosélytisme après avoir célébré une messe avec des immigrés clandestins camerounais. «Nous sommes à un an de la présidentielle, c’est pour le gouvernement algérien une manière de donner des gages aux musulmans intégristes», analyse Yves Gounelle. «Ça illustre la place croissante des islamistes dans l’équilibre des pouvoirs en Algérie», confirme anonymement un responsable français de l’église catholique sur place.

    Divisés. Au lieu de susciter une union sacrée entre les chrétiens, ces attaques les divisent. Dans les médias algériens et français, les catholiques accusent les protestants d’être responsables de cette situation. «Les évangéliques, par leur prosélytisme ou leur manière de provoquer, ont pu être déclencheurs d’une campagne contre tous les chrétiens et nous, inclusivement», écrit le père Bernard Lapize, ancien vicaire général du diocèse d’Oran dans la Croix du 2 juin. Le 5 juin, Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, s’insurge officiellement. Tout en rappelant que «l’Evangile est une bonne nouvelle… à partager», il affirme qu’«accuser, comme c’est sans cesse le cas, les chrétiens qualifiés "d’évangélistes" de provoquer par leur comportement des réactions inévitables [sous-entendu méritées, ndlr] est très grave. Ce genre de raisonnement […] légitime toutes les chasses aux sorcières ».Pour justifier leur prudence, les catholiques rappellent qu’ils ont payé le prix du sang. «Entre 1994 et 1996, l’Eglise catholique d’Algérie a perdu 19 de ses membres», souligne le hiérarque catholique. Une allusion à l’assassinat, en 1994, des sept moines de Tibéhirine et de quatre «pères blancs» de Tizi Ouzou et, en 1996, de Mgr Claverie, l’évêque d’Oran. Alors que l’islam punit l’apostasie de mort, «les protestants, en revanche, n’ont pas été atteints dans leur chair», rappelle-t-il.

    Côté français, seule Rama Yade a protesté pour l’instant, qualifiant de «triste» et «choquant» le procès fait à une convertie. Claude Baty et Mustapha Krim ont été reçus par Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, et au Quai d’Orsay. Mustapha Krim aimerait que Nicolas Sarkozy exige la «réciprocité» : les droits des musulmans à pratiquer leur culte étant désormais garantis en France, ceux des chrétiens devraient l’être aussi de l’autre côté de la Méditerranée.
    TSA

  • #2
    Qu'ils ailles d'abord critiquer l'arabie saoudite avant de parler de l'algerie
    Ur yezmir yiwen ad yeffer itij s uyerbal

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    • #3
      liberation n'est plus liberation d'antan, c'est la meilleure reponse à donner à ce quotidien ! moi je ne le lis plus, meme gratuit sur le net, c'est dire ! alors qu'avant je l'achetais avec plaisir chez le kiosquier

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