Le numéro un mondial de l'automobile n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise. A la Bourse de New York, lundi 7 juillet, General Motors ne valait plus que 5,8 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros), moins de deux semaines de chiffre d'affaires ! Jamais l'action n'a été aussi basse depuis plus de cinquante ans. Il y a encore huit mois, la capitalisation boursière de GM s'élevait à 20 milliards de dollars.
Chaque jour amène son lot de mauvaises nouvelles. Et si Rick Wagoner, le patron de GM, s'évertue à rassurer les marchés financiers, une faillite n'est plus exclue. Comme ses concurrents, le constructeur américain est touché de plein fouet par l'augmentation des coûts de l'acier, l'envolée du prix du pétrole et une conjoncture économique morose.
Cette situation a entraîné les automobilistes américains à radicalement modifier leurs habitudes de consommation : ils se détournent massivement des gros 4 x 4 pour des voitures moins gourmandes en carburant et roulent désormais moins.
En juin, les ventes de voitures sont ainsi tombées à leur plus bas niveau depuis quinze ans. Et si GM a mieux résisté que ses concurrents, ses ventes ont baissé de 18 % contre 21 % pour Toyota, 28 % pour Ford et 36 % pour Chrysler, c'est essentiellement parce qu'il a offert à ses nouveaux clients un crédit à taux zéro sur six ans. Un pari risqué dans un environnement macroéconomique aussi morose.
Les banques d'affaires Goldman Sachs et Merrill Lynch sont formelles : GM ne possède pas assez de liquidités pour poursuivre son activité. En juin, l'agence de notation Fitch a dégradé la note sur sa dette - ainsi que celle de Chrysler - l'enfonçant un peu plus dans la catégorie des junk bonds, c'est-à-dire des produits spéculatifs. "Nous avons assez de liquidités pour répondre à nos besoins en 2008", martèle régulièrement M. Wagoner. Fin mars, GM disposait de 24 milliards de dollars de liquidités et d'une ligne de crédit, non utilisée, de 7 milliards.
"ANÉMIQUE"
Quelle sera la situation en 2009 ? Chaque mois, selon Patrick Archambault, analyste chez Goldman Sachs, GM "brûle" un milliard de dollars et ce montant s'élèvera à 6,3 milliards en 2009. "Cela signifie que, fin 2009, GM sera un groupe totalement anémique avec 8,7 milliards de cash à moins qu'il ne vende des actifs ou qu'il s'endette à nouveau", souligne-t-il. Au cours actuel, une augmentation de capital semble aussi compliquée à réaliser. Enfin, à moins de 6 milliards de dollars, GM pourrait certes faire l'objet d'un rachat hostile, "mais les coûts de restructuration sont tellement élevés qu'ils devraient refroidir plus d'un éventuel prédateur", prévient un analyste.
Pour faire face aux déclins de ses ventes, GM a récemment pris un virage écologique. Désormais, il veut vendre des véhicules compacts et plus économes, ainsi qu'une voiture électrique dès 2010 et il envisage de vendre la marque Hummer, symbole même du 4 x 4 de luxe. Cette nouvelle politique entraînera la fermeture de quatre usines.
Mais pour retrouver sa rentabilité qu'il maintient pour 2010, ce plan ne devrait pas suffire. De nouvelles décisions pourraient être annoncées début août lors d'un conseil d'administration. Dans son édition du 7 juillet, le Wall Street Journal évoque des suppressions de milliers d'emplois de cadres et la cession ou l'arrêt de plusieurs de ses marques. On parle notamment de Hummer et de Saab, tandis que Cadillac et Chevrolet devraient être conservées.
Nathalie Brafman (Le Monde)
Chaque jour amène son lot de mauvaises nouvelles. Et si Rick Wagoner, le patron de GM, s'évertue à rassurer les marchés financiers, une faillite n'est plus exclue. Comme ses concurrents, le constructeur américain est touché de plein fouet par l'augmentation des coûts de l'acier, l'envolée du prix du pétrole et une conjoncture économique morose.
Cette situation a entraîné les automobilistes américains à radicalement modifier leurs habitudes de consommation : ils se détournent massivement des gros 4 x 4 pour des voitures moins gourmandes en carburant et roulent désormais moins.
En juin, les ventes de voitures sont ainsi tombées à leur plus bas niveau depuis quinze ans. Et si GM a mieux résisté que ses concurrents, ses ventes ont baissé de 18 % contre 21 % pour Toyota, 28 % pour Ford et 36 % pour Chrysler, c'est essentiellement parce qu'il a offert à ses nouveaux clients un crédit à taux zéro sur six ans. Un pari risqué dans un environnement macroéconomique aussi morose.
Les banques d'affaires Goldman Sachs et Merrill Lynch sont formelles : GM ne possède pas assez de liquidités pour poursuivre son activité. En juin, l'agence de notation Fitch a dégradé la note sur sa dette - ainsi que celle de Chrysler - l'enfonçant un peu plus dans la catégorie des junk bonds, c'est-à-dire des produits spéculatifs. "Nous avons assez de liquidités pour répondre à nos besoins en 2008", martèle régulièrement M. Wagoner. Fin mars, GM disposait de 24 milliards de dollars de liquidités et d'une ligne de crédit, non utilisée, de 7 milliards.
"ANÉMIQUE"
Quelle sera la situation en 2009 ? Chaque mois, selon Patrick Archambault, analyste chez Goldman Sachs, GM "brûle" un milliard de dollars et ce montant s'élèvera à 6,3 milliards en 2009. "Cela signifie que, fin 2009, GM sera un groupe totalement anémique avec 8,7 milliards de cash à moins qu'il ne vende des actifs ou qu'il s'endette à nouveau", souligne-t-il. Au cours actuel, une augmentation de capital semble aussi compliquée à réaliser. Enfin, à moins de 6 milliards de dollars, GM pourrait certes faire l'objet d'un rachat hostile, "mais les coûts de restructuration sont tellement élevés qu'ils devraient refroidir plus d'un éventuel prédateur", prévient un analyste.
Pour faire face aux déclins de ses ventes, GM a récemment pris un virage écologique. Désormais, il veut vendre des véhicules compacts et plus économes, ainsi qu'une voiture électrique dès 2010 et il envisage de vendre la marque Hummer, symbole même du 4 x 4 de luxe. Cette nouvelle politique entraînera la fermeture de quatre usines.
Mais pour retrouver sa rentabilité qu'il maintient pour 2010, ce plan ne devrait pas suffire. De nouvelles décisions pourraient être annoncées début août lors d'un conseil d'administration. Dans son édition du 7 juillet, le Wall Street Journal évoque des suppressions de milliers d'emplois de cadres et la cession ou l'arrêt de plusieurs de ses marques. On parle notamment de Hummer et de Saab, tandis que Cadillac et Chevrolet devraient être conservées.
Nathalie Brafman (Le Monde)
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