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Enfant de la tribu ou fils de la Nation?

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  • Enfant de la tribu ou fils de la Nation?

    Certaines conceptions concernant la personnalité des algériens sont à un tel point récurentes qu'il est très souvent indispensable de rappeler un certain nombre de faits historiques pour tenter de faire évoluer le débat vers des aspects beaucoup plus fondamentaux dans le contexte socio-historique actuel de l'Algérie.

    Pour ce faire, voici quelques idées et réflexions développées par le docteur Abdelghani MEGHERBI, professeur à l'université d'Alger dans son ouvrage intitulé:
    "CULTURE ET PERSONNALITE ALGERIENNE DE MASSINISSA A NOS JOURS."

    citations.

    Les deux traits fondamentaux de la personnalité algérienne résident dans l'amour de la justice et l'attachement viscéral à la liberté....//

    Les Arabes, à l'instar de ce qu'ils avaient fait par ailleurs ne se contentèrent pas de diffuser une nouvelle idéologie antiesclavagiste et profondément populaire, outre son universalisme, ils acceptèrent aussi de fusionner ethniquement avec les groupes sociaux islamisés.

    En ce qui concerne le Maghreb Central, le mélange ethnique fut tellement intense et profond, qu'il est scientifiquement impossible de situer ethniquement tel ou tel citoyen de cette région.

    Si les Berbéres s'étaient arabisés en majeure partie, non sans parfois épouser des femmes arabes, inversement, nombreux sont les Arabes qui se laissèrent berbérisés aussi bien culturellement que maritalement....//

    S'il existe encore des groupes berbérophones dans telle ou telle contrée montagneuse, cela ne signifie pas forcément que tous les individus les composant soient issus de l'ethnie berbère d'origine.

    De nombreux arabophones habitant les plaines fertiles et riches furent contraints d'émigrer vers les zones montagneuses et de ce fait s'étaient berbérisés....//

    Dire" je suis berbère" ou " je suis arabe" dans ce contexte géopolitique ..., donc s'identifier à une ethnie, c'est en vérité afficher une attitude rétrograde et fixiste, allant à l'encontre de la vérité historique la plus élémentaire//

    Si les Algériens désirent véritablement le développement cohérent et fécond, profitable à tous, un retour sur eux-mêmes est indispensable et urgent//

    C'est le seul moyen d'extirper le virus tribaliste, régionaliste qui fait tant de mal.
    Dernière modification par irijda, 07 août 2005, 21h28.

  • #2
    Ca s'appelle un virus maintenant le fait de se dire berbère ???
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

    Commentaire


    • #3
      Et l'auteur que tu cites Abdelghani Megherbi est celui a aussi écrit un livre sur Massinissa, vous devriez le lire très instructif :

      L’enjeu en est la réhabilitation de l’identité historique d’un peuple et le retour du rationnel : remplacer la haine de soi, par l’amour de soi sans narcissisme. Ce ne sera que justice faite aux Maghrébins. Cette reconnaissance de soi permettra d’envisager les relations avec l’autre, ainsi défini, de manière plus sereine. Ces Maghrébins iront vers l’autre et se projetteront résolument dans l’avenir et non pas dans leur passé. Si ces peuples sont ancrés réellement dans un socle amazigh millénaire, la langue qu’ils parlent dans leur majorité est bien l’arabe maghrébin que le sociolinguiste algérien, Abdou El-Imam appelle le maghribi (v. Le maghribi, alias ad-dârija (La langue consensuelle du Maghreb), Dar Al-Gharb, Oran 2003). Cette langue native des Maghrébins s’est imposée par la seule force de la dynamique sociale et historique (v. Les malaises de la société algérienne, crise de langue, crise d’identité, Casbah, 2003). Elle représente, à côté de tamazight langue polynomique, l’authenticité et l’unité des Algériens mais, au-delà, celle des Maghrébins. Elle est le véritable ciment de l’unité de ces peuples car s’y sont mêlées les langues que cette contrée a connues depuis les Aguellids et plus fortement depuis Massinissa, le premier fondateur d’un noyau d’État algérien qui a duré plus d’un demi-siècle avant que Rome ne le détruise (V. Abdelghani Megherbi, Culture et personnalité algérienne de Massinissa à nos jours, Enal, OPU, 1986) Ce grand royaume avait le punique comme langue officielle (Mostefa Lacheraf, Des noms et des lieux, Casbah, 2000). Hassan Remaoun nous dit : “Pendant dix siècles (à partir de la fin du second millénaire avant notre ère et encore plus de la fondation de Carthage en moins 815) la Berbérie centrale reçoit les influences civilisatrices de l’Orient qu’apportèrent les marins de Tyr et de Carthage ...” La Numidie, entre la Moulouya et le Golfe des Syrtes, avait été unifiée au cours de la 2e guerre punique sous l’autorité d’un grand prince berbère Massinissa (V. s/d Hassan Remaoun, L’Algérie histoire, société et culture, Casbah, 2000, p 13). Ce punique qui suivait la zone d’influence de la civilisation punique dans tout le Maghreb, en Sicile, en Corse, en Sardaigne, aux îles Baléares et en Espagne, ex-Carthagène, (V. Abdou El-Imam, cité supra) en a préfiguré les contours. L’algérien, variante du maghribi, fait de punique, d’arabe des Hilaliens, et du berbère auquel est venu se greffer encore le français, en est en quelque sorte la continuation.

      L’islam souvent invoqué (nous sommes amazighs arabisés par l’islam) n’a pu avoir logiquement qu’une influence secondaire pour deux raisons : il s’est d’abord propagé dans les grands centres urbains et bien après la conquête de l’Afrique du Nord par les Hilaliens, les Banu Soleim et Banu Ma’qil, tribus turbulentes qui ne s’étaient pas encore soumises à l’islam. Rappelons-nous qu’Alger dans les années 1930 était encore à majorité kabylophone. La politique d’arabisation imposée à l’Algérie et au Maghreb a produit des désastres dont les séquelles perdureront. Mais le volontarisme et l’échec qui l’ont caractérisée doivent servir de leçon. La nécessité d’une nouvelle politique linguistique, plus juste d’un point de vue de l’histoire, et plus rationnelle eu égard aux exigences de la réalité et de l’avenir, impose une prudence dans la démarche.

      Aucun pouvoir non démocratique ne pourra régler cette question de manière consensuelle et juste au regard de la haine semée par la politique d’arabisation. C’est ainsi d’ailleurs qu’on pourrait expliquer pourquoi l’Algérie est le seul pays d’Afrique du Nord qui méprise son histoire, réduite à rien dans le système éducatif face à l’histoire du Moyen-Orient. (v. Hassan Remaoun).

      La constitutionnalisation de tamazight langue nationale, comble du comble dans son propre pays, a nécessité le sacrifice de générations de militants depuis le document dit Idir al-Watani du PPA/ MTLD en 1949, (V. Actes du colloque sur le mouvement national et la revendication amazigh, HCA, 2002), le Printemps 1980 et ‘le Printemps noir 2001’ dont la blessure, toujours béante, a vu l’assassinat, par l’État, de 124 jeunes citoyens, resté à ce jour impuni. Quel pouvoir à travers la planète fait-il payer une telle facture-fracture pour reconnaître une évidence ?

      La promotion de tamazight au rang de langue officielle de l’État a des implications sur la nature de l’État, de sa forme d’organisation et de la perception de soi dans les sphères d’appartenance historique, géostratégique, géopolitique et géoculturelle. Elle est liée aussi à des préalables objectifs relevant de l’aménagement linguistique de cette langue. La pluralité des usages linguistiques de tamazight, des attitudes glottopolitiques et sociolinguistiques des locuteurs tamazightophones du Nord et du Sud, des perspectives offertes par la langue, la concurrence à laquelle elle sera soumise dans son environnement - l’espace méditerranéen -, sont des facteurs qui doivent être pris en compte pour une politique linguistique démocratique.

      Pour le court terme tamazight, sous sa forme plurielle, peut être introduite dans des domaines réservés à la langue officielle : la justice, l’administration, l’école, comme moyen de médiation du droit, du savoir en début de scolarisation...

      L’urgence pour tamazight, que son pays et une partie de ses enfants ont injustement dédaignée, c’est de lui offrir un véritable centre académique pluridisciplinaire, à l’instar de l’Ircam (Institut royal de la culture amazigh) qui regroupe les meilleurs sociolinguistes, pédagogues et chercheurs, directement sous l’autorité du Palais royal du Maroc.

      L’État algérien est, aujourd’hui, et avec le seul statut de langue nationale, contraint à la promouvoir. L’officialisation, dans le sens de son introduction dans certains domaines officiels est possible dès demain. Il faut cependant être patient pour que, une fois les hypothèques politique et symbolique levées, faire effectivement ce qui doit être fait pour une officialisation réussie et sereine loin du bricolage volontariste qui a caractérisé l’arabisation.

      Pr A. DOURARI, Professeur en sciences du langage, Département de traduction, U. d’Alger.,
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Les deux traits fondamentaux de la personnalité algérienne résident dans l'amour de la justice et l'attachement viscéral à la liberté....//

        L'amour de la justice est commun à tous les peuples.¨Pour ce qui de la liberté, il faut entendre en ce qui concerne l'algérie le refus de l'autorité.

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        • #5
          .....illlegitime!!!!!!!!!!!!!..(suite de l'intervention d'augustin)
          « Puis-je rendre ma vie
          Semblable à une flûte de roseau
          Simple et droite
          Et toute remplie de musique »

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          • #6
            Dire" je suis berbère" ou " je suis arabe" dans ce contexte géopolitique ..., donc s'identifier à une ethnie, c'est en vérité afficher une attitude rétrograde et fixiste, allant à l'encontre de la vérité historique la plus élémentaire//
            La seule idée qui, à mon avis, meriterait d'etre discuté, (ca veut pas dire que partage son opignin ladessus) , le reste c'est de l'idiologie a bas prix. Ca m'etonne qu'un professeur annonce des idées pareilles
            !!!

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