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Pékin menace Paris de représailles si Nicolas Sarkozy rencontre le dalaï-lama

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  • Pékin menace Paris de représailles si Nicolas Sarkozy rencontre le dalaï-lama

    Comme attendu depuis quelques jours, le président Nicolas Sarkozy a confirmé, mardi 8 juillet, sa participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, le 8 août, lors d'une rencontre avec son homologue chinois, Hu Jintao, au sommet du G8 au Japon.

    Selon l'Elysée, l'entretien s'est "extrêmement bien passé" et "la relation franco-chinoise est à nouveau sur les rails du partenariat stratégique". De fortes tensions étaient apparues, en avril, entre les deux pays à la suite de l'intervention de l'armée chinoise contre des manifestations au Tibet et lors des perturbations survenues lors du passage, à Paris, de la flamme olympique.

    Lors de ces retrouvailles, M. Sarkozy semble avoir atténué un certain nombre d'exigences formulées à l'encontre de la Chine sur le terrain des droits de l'homme et du dialogue sino-tibétain. Fixés comme condition à sa venue à la cérémonie d'ouverture des JO, les pourparlers entre le gouvernement chinois et les représentants du chef spirituel tibétain, le dalaï-lama, sont pourtant dans l'impasse.

    De plus, la présidence française est restée silencieuse aux propos virulents de l'ambassadeur de Chine à Paris, M. Kong Quan, au sujet d'une possible rencontre entre M. Sarkozy et le dalaï-lama, en visite en France entre le 12 et le 22 août.

    "Nous sommes convaincus que la rencontre entre M. Sarkozy et le dalaï-lama ne doit pas avoir lieu", a assuré, mardi 8 juillet, M. Kong. "Dès lors, a-t-il ajouté, que l'on reconnaît que le Tibet est une partie de la Chine, ce qui est le cas de la France, on ne doit pas recevoir ce moine politique, à l'activité séparatiste, adepte du double langage qui dirige un gouvernement en exil." Menaçant, le diplomate chinois a conclu en indiquant que si, d'aventure, un entretien était organisé, "il y aurait des conséquences graves sur le plan bilatéral" entre la France et la Chine, sans préciser leur nature.

    La décision du chef de l'Etat de se rendre à Pékin, notamment en tant que président en exercice du Conseil européen, a suscité de vives critiques au sein du Parlement à Strasbourg. Les groupes des Verts et des Libéraux ont appelé, mardi, M. Sarkozy à ne pas se rendre à Pékin.

    L'Elysée a rappelé que "le chef de l'Etat a consulté à ce sujet l'ensemble de ses homologues européens". La chancelière allemande, Angela Merkel, a confirmé, pour sa part, qu'elle n'assisterait pas aux cérémonies d'ouverture, sans que cela ne suscite de réactions chinoises.


    "ENGAGEMENTS ABANDONNÉS"


    Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a appelé M. Sarkozy au boycott des JO "au nom de tous ceux qui luttent pour la liberté et les droits de l'homme". Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, lui a reproché d'"abandonner ses propres engagements".

    Enfin, à Paris, mardi, alors que l'ambassadeur de Chine soulignait l'excellence des moyens mis à la disposition du public et des médias aux Jeux, les organisations Human Rights Watch (HWR) et Amnesty International attiraient l'attention sur le fossé entre les promesses du gouvernement chinois et la réalité. HWR insistait notamment sur les risques encourus par les Chinois qui seraient au contact des étrangers au cours des olympiades.

    HWR a donc édité un guide "à l'usage des journalistes se rendant en Chine pour les Jeux". Entre autres conseils : protéger ses interlocuteurs chinois, ne pas laisser traîner d'information permettant d'identifier ses sources. Minky Worden, directrice médias de HRW, demande de prendre toutes les précautions pour éviter les représailles. "A la fin des Jeux, vous partirez, n'oubliez pas qu'ils resteront", dit-elle.

    Marine Casalis et Jacques Follorou (Le Monde)
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