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La pomme de terre est à 10 Da le kilo en Algérie

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  • La pomme de terre est à 10 Da le kilo en Algérie

    L’été du tubercule. C’est vraiment le cas de le dire. La pomme de terre, comme l’année dernière, retient toute l’attention du gouvernement. Un conseil interministériel restreint lui a été consacré au courant de la semaine et décision a été prise d’en constituer un stock de 150 000 tonnes. L’Etat achète aux agriculteurs le surplus de production à un prix référentiel de 20 dinars le kilogramme.


    La décision est accueillie avec soulagement par les producteurs qui, dans certaines wilayas, à l’instar de Aïn- Defla, écoulent la pomme de terre à 10 dinars le kilogramme. La surproduction a généré logiquement une baisse vertigineuse des prix à la consommation. Les producteurs, qui estiment le prix de revient d’un kilogramme de pomme de terre à 25 dinars, se plaignent d’un manque à gagner.

    Aussi, se retournent-ils vers l’Etat auquel ils réclament des compensations. C’est le cas notamment des agriculteurs de la wilaya de Bouira qui sollicitent une compensation de 15 dinars par kilogramme. Ils souhaitent également que l’Etat leur achète le surplus de production non pas à 20 dinars le kilogramme, comme stipulé dans le cadre du Syrpalac, le nouveau système de régulation, mais à 25 dinars le kilogramme. Pour cerner cette problématique, nous nous sommes intéressés à cette démultiplication exceptionnelle du tubercule dans les wilayas de Bouira et de Aïn-Defla.
    AÏN DEFLA

    Un excédent de 2 millions de quintaux et quelques problèmes

    La récolte de pomme de terre a atteint un niveau jamais égalé cette année puisque, selon la Direction des services agricoles (DSA), on a enregistré un excédent de quelque 20 000 tonnes.

    Sur le marché de détail, les prix affichés ne dépassent pas les 20 DA, tandis que le kilogramme de pomme de terre est cédé à 10 DA sur pied. Si le consommateur ne cache pas son contentement, il n'en est pas de même du producteur. Le contre-coup de cette surproduction, entraînant une chute vertigineuse des prix, le place dans une situation des plus délicates et il est le seul à assumer le déficit qu'entraîne la mévente.

    Cependant, comment expliquer ce «phénomène» ? Selon la DSA, il y a eu d'abord la superficie ensemencée qui a été doublée et a atteint cette année le chiffre record de 16 000 ha (saison et arrière-saison), soit le double de ce qu'elle a été durant les trois dernières années. La disponibilité de l'eau, 40 à 50 millions de mètres cubes émanant du seul barrage de Sidi Ahmed Bentaïba (commune de Arrib), les nombreuses séances de sensibilisation et d'explication de l'itinéraire technique de production, organisées tant par les services de la DSA que par les laboratoires de produits phytosanitaires, les traitements incessants effectués de manière préventive contre le mildiou, la disponibilité des engrais, malgré une courte période de tension, induite par la mise en place d'une procédure de distribution des produits complexe avec à l'origine un texte du ministère de l'Industrie prônant une réglementation difficilement applicable sur le terrain, situation vite débloquée par la wilaya qui a pris les mesures appropriées, la participation des cadres des institutions telles que l’INPV (l'Institut national de la production végétale) et autre CNCC (Centre national de contrôle et de certification), l'activation des cellules de contrôle et de suivi installées au niveau de chaque daïra, tous ces facteurs réunis ont permis d'obtenir des rendements records avec une moyenne qui se situe dans une fourche allant de 15 à 20,50 tonnes à l'hectare avec des pics variant entre 40 et 50 tonnes à l'hectare, principalement dans la région de Djendel.

    La production est passée de 2,5 millions de quintaux les années précédentes à 4 millions cette année pour la pleine saison, ce qui équivaut, estime-t-on, à la production de toute une année par rapport à 2005 et 2006. A ceci il faudra ajouter la récolte d'arrière-saison qui va arriver sur le marché dans les prochains mois, sans oublier que durant le mois de Ramadan, en septembre, la demande va baisser et l'offre restera élevée. Cependant, la production étant là se posent un certain nombre de problèmes.

    D'abord celui du stockage de cette production. Les capacités de stockage sous froid s'avèrent très insuffisantes, la wilaya ne disposant que d'un espace de 150 000 m3, entièrement mobilisé pour une quantité maximale de 50 000 tonnes. Par ailleurs, comme nous sommes au début de l'été, c'est la récolte des fruits qui est déjà là, estimée à quelque 600 000 q et qu'il faut aussi penser à son stockage.

    Les producteurs se trouvent contraints alors de recourir à la location de chambres froides dans les wilayas voisines, Chlef, Tipasa, Mostaganem et Blida, ce qui laisse supposer que la répartition de «l'espace froid» soutenue par l'Etat n'a pas obéi à des paramètres logiques. Les autres producteurs, moins «solides», ont recours au stockage hors froid (lit des oueds, endroits relativement frais). Le second problème qui se pose aux producteurs est celui de la commercialisation des produits récoltés. Elle a connu trois étapes. Le prix de vente du kilogramme (en gros) a tourné dans une première période (arrachage précoce) autour de plus de 30 DA.

    En pleine période d'arrachage massif, ce prix a chuté passant à 22 puis 20 DA. Dans une troisième étape, la chute a continué puisque le prix a atteint les 17 et même 12 DA le kilogramme. Actuellement, il n'est que de 8 à 10 DA, soit 15 DA le kg au détail. Ces prix, tout le monde le certifie, sont loin de couvrir les coûts de production, entraînant même des pertes importantes. Cette situation interpelle les institutions pour la mise en place d'un système de régulation à même de mettre et le producteur et le consommateur à l'abri de ces aléas, qui se manifestent selon les périodes par des prix hors de portée du consommateur moyen ou le bradage du produit avec les déficits qui en découlent.

    Aussi il y a urgence à mettre un dispositif de régulation, ici et maintenant, pour protéger la filière, sous forme d'un soutien financer à la «production de régulation» avec un prix de référence garanti estimé à 17 DA le kg (le soutien serait donc de l'ordre de 7 DA puisque le prix de cession est de 10 DA). Ce soutien émanerait du Fonds national de régulation de la production agricole, comme cela a été décidé pour le lait et les céréales. Il semble que c'est la solution vers laquelle on s'achemine et la décision serait prise dans les tout prochains jours.

    Le mode opératoire, indique-t-on, nécessiterait alors la mise en place d'une cellule de wilaya qui sera chargée de cibler, de recenser, d'évaluer les quantités stockées et à qui il incombera la validation et l'octroi de la prime de régulation. Pour les établissements disposant de capacités de stockage sous froid, il serait proposé une indemnité de 1 DA par kilogramme et par mois pour la période allant de juillet à septembre au moins et pourquoi pas encourager l'investissement dans le secteur du stockage sous froid.

    A signaler aussi que la surproduction n'a pas concerné que la pomme de terre destinée à la consommation, mais aussi la pomme de terre de semence, puisqu'on dispose déjà d'un excédent de 30 000 tonnes, quantités habituellement écoulées dans d'autres régions du pays mais qui, elles aussi, possèdent leurs propres stocks, d’où une mévente et la nécessité d'un stockage sous froid plus prolongé, ce qui n'est pas sans se répercuter sur les prix de revient à la production. La situation est telle que la création de groupes d'intérêts, de coopératives s’avère nécessaire. Le rôle à jouer par ces groupements est de planifier et d'organiser les productions agricoles.

    Déjà, des mesures sont avancées, comme des restrictions sur l'eau d'irrigation surtout dans la zone est de la wilaya, les ressources en eau dans les barrages de Ghrib et DER DER allant en diminuant. Le quota alloué a pratiquement diminué de moitié passant de 75 millions à 43 millions de mètres cubes, avec toutefois priorité accordée à l'arboriculture fruitière qui s'étale sur 2 000 ha en irrigué. Dans ce secteur (Bir Ould Khelifa et Djelida) les producteurs de pomme de terre ont déjà été avisés que pour la campagne 2008/2009, ils ne pourront pas disposer d'eau d'irrigation afin qu’on ne se retrouve pas devant le fait accompli, sauf bien entendu pour ceux des producteurs qui disposent de leurs propres ressources hydriques.

    Qu'en-est-il de la production d'oignon (moins de 10 DA le kg au détail) de tomate (10 à 20 DA), la courgette (5 DA), l'ail (20 DA). Les objectifs de l'agriculture ne doivent plus se borner à la production mais aussi à résoudre les problèmes que rencontrent et les unités et les instances de production et le consommateur. Le développement, c'est aussi cela.

    Karim O. (Le Soir d'Algérie)

  • #2
    je comprend pas, pourquoi l'algerie n'exporte pas ce produit s'il y a une surproduction ?

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    • #3
      c'est qu'il y'a pas des études et des stratégies,
      Pénurie de pomme de terre? allez produisez.... inondez le marché...
      et on oublie le reste...:22:

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      • #4
        Envoyé par auscasa
        je comprend pas, pourquoi l'algerie n'exporte pas ce produit s'il y a une surproduction ?
        Trés bonne question.

        Parce que malheureusement nos entreprises privés et nos industriels ne cherchent pas à saisir ce genre d'opportunités, à s'ouvrir d'autres marchés et à développer leurs activités.

        L'exportation est un monde nouveau pour le privé ou la plus part n'y songent pas tellement ils font des affaires plus que juteuses avec le marché intérieur.

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        • #5
          je comprend pas, pourquoi l'algerie n'exporte pas ce produit s'il y a une surproduction ?

          Parce que y'en a pas une machine huilée spécialisée pour l'export que ce soit privée ou étatique , on en a juste pour l'import !

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          • #6
            on trouve des pommes de terre made in algeria sur mon petit marché local
            et je connais un ami marocains qui s'interresse de plus en plus au marché algeriens
            « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
            Boris Vian

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            • #7
              les fruits et legumes, dont la tomate à adrar pourrissent chaque année depuis belle lurette faute de moyens de stockage et de logistique nationale, alors l'export..... !!

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              • #8
                Quelques souvenirs, d'il y a quelques mois :
                Envoyé par Hat Tekhti Men Rassi
                Les ministères de l’Agriculture et du Commerce se rejettent la responsabilité de la flambée
                Qui peut faire baisser le prix de la pomme de terre ?

                Par : Hamid Saïdani
                Lu : (1674 fois)

                Quels que soient les arguments développés par les uns et les autres pour rejeter la responsabilité quant au niveau atteint par les prix de ce tubercule, cet échange d’amabilités entre les deux ministères démontre, on ne peut mieux, la situation d’expectative dans laquelle se trouve le gouvernement face à ce problème.
                Alors que le ministère de l’Agriculture et du développement rural tient une réunion de réflexion pour analyser les causes de la crise qui secoue la filière de la pomme de terre, celui du Commerce promet d’intensifier les contrôles sur le terrain afin de débusquer les spéculateurs. La polémique entre les deux départements ministériels sur le sujet de la flambée du prix de la pomme de terre n’est pas près de s’estomper, même si les responsables de ces deux institutions tentent, ces dernières semaines, de calmer le jeu en optant pour un discours plus réaliste, et ce, dans le but de désamorcer la crise qui ne fait que perdurer. Mais, il faut le dire, quels que soient les arguments développés par les uns et les autres pour rejeter la responsabilité quant au niveau atteint par les prix de ce tubercule, cet échange d’amabilités entre les deux ministères démontre, on ne peut mieux, la situation d’expectative dans laquelle se trouve le gouvernement face à ce problème.

                L’Agriculture et le Commerce se rejettent la balle
                D’un côté, le département de Saïd Barkat qui pointe un doigt accusateur vers les spéculateurs et autres propriétaires des chambres froides, et qui avance donc le problème de la spéculation comme étant à l’origine de la crise et, de l’autre, le département de Hachemi Djaâboub qui martèle que cette hausse des prix incombe avant tout à l’insuffisance de la production. Et dans cette guerre des arguments, le débat n’avance pas et les solutions à appliquer à la crise ne sont même pas à l’ordre du jour. Pendant ce temps, le citoyen n’a d’autre choix que de revoir à la baisse son niveau de consommation de ce tubercule, ou bien se rabattre sur d’autres légumes, mais qui s’avèrent tous aussi chers. Les spécialistes et acteurs de la filière s’accordent à dire que les prix de la pomme de terre ne connaîtront pas de baisse avant la prochaine récolte prévue en novembre. Si aucune solution d’urgence n’est apportée au problème, le citoyen continuera à payer au prix fort ce produit de très large consommation durant les trois mois à venir. Dans ce contexte, le ministre a estimé que la solution résidait dans l'importation de pas moins de 400 000 tonnes de ce produit afin d'inonder le marché et d’assurer un approvisionnement régulier pour les trois prochains mois. Mais, par quel artifice les pouvoirs publics vont-ils importer cette quantité de pomme de terre, puisque le marché est ouvert et l’État n’y joue que le rôle de contrôleur et de régulateur ?

                Importer 400 000 tonnes afin d’assurer un approvisionnement régulier
                Dans la situation actuelle, l’État ne dispose pas d’un organisme ou d’un office du type ex-OFLA, ayant les prérogatives d’intervenir en temps voulu pour influer sur le marché. C’est aux opérateurs du secteur qu’incombe, donc, la responsabilité d’importer les quantités requises. Pour le moment, les chiffres officiels parlent d’un arrivage de 25 000 tonnes au niveau des différents ports du pays. Ce qui, au demeurant, est très loin du volume d’importation envisagé. Qui arrivera, en effet, à convaincre ces opérateurs d’investir ce créneau dans un contexte d’instabilité comme celui que connaît la filière de la pomme de terre ? Et, ensuite, qui ne dit pas que le produit importé n’ira pas encore une fois directement dans les chambres froides pour alimenter la spéculation ? Le ministre du Commerce s’est contenté tout récemment d’annoncer que son département présentera incessamment devant le Conseil du gouvernement une communication sur les moyens de prise en charge de ce problème. Pour sa part, le département de l’agriculture finit par admettre qu’au-delà du phénomène spéculatif, il existe un vrai problème dans la production. Il était donc temps que l’on passe à l’action pour remédier à la situation au lieu de verser dans la polémique. Mais, qu’est-ce qui a fait que la filière de la pomme de terre, qui a connu il y a trois ans un développement incroyable, au point où des quantités ont été exportées grâce à une surabondance du produit, sans parler des prix devenus accessibles pour les petites bourses, se retrouve aujourd’hui au bas de l’échelle ?

                L’Algérie a réalisé en 2005 un excédent de production de 500 000 tonnes
                Elles sont apparemment très loin aujourd’hui les paroles du ministre de l’Agriculture Saïd Barkat qui se vantait de la présence d’un excédent de production de pomme de terre de quelque 500 000 tonnes, lors de la campagne de récolte. En effet, la production de pomme de terre a presque doublé en l’espace de cinq ans, passant de 12 760 000 tonnes en 2000 à 21 765 000 tonnes en 2005. Cependant, l’euphorie ne dura que l’espace d’une saison agricole. Drôle de situation ; après avoir enregistré un surplus de production de 500 000 tonnes, l’Algérie est contrainte d’importer 400 000 tonnes pour faire face à la crise. Logique et prévisible retour de manivelle, les agriculteurs, échaudés par l’effondrement du prix de ce produit provoqué par une offre immense, fuient, l’année suivante, la filière pour se consacrer à d’autres cultures plus rentables. Ce facteur conjugué au problème d’approvisionnement en semences sur les marchés internationaux a largement contribué à la diminution des superficies ensemencées. De 50 000 hectares en moyenne, la surface plantée est passée, cette année, à seulement 35 000 ha. Le déficit est donc évalué à environ 15 000 ha. L’arrivée tardive de l’été et les pluies enregistrées aux mois de mai et juin ont, elles aussi, contribué à l’amplification de la crise puisqu’elles ont induit au taux d’humidité inhabituel qui a provoqué l’apparition du mildiou, la maladie qui est venue à bout de près d’un tiers des superficies travaillées. Tout cela démontre au moins une chose : la filière fonctionne dans une anarchie quasi totale et devient incontrôlable. Le gouvernement ne maîtrise pas encore les mécanismes de la production, ni ceux de la régulation du marché de la pomme de terre afin d’assurer une certaine stabilité dans son fonctionnement. Une telle situation arrange, bien évidemment, les nombreux spéculateurs qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps dans ce domaine et bien d’autres.

                L’État a financé la construction de 1 million de m3 de froid
                Le plus grave encore, c’est le fait que ces mêmes spéculateurs ont bénéficié à un moment ou à un autre de l’argent de l’État pour s’adonner aujourd’hui à des agissements qui nuisent à la population. Le Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) a permis, en effet, la réalisation de l’équivalent de 1 million de m3 en infrastructures de froid à même de stocker jusqu’à 350 000 tonnes de pomme de terre. Ces infrastructures financées en grande partie par les pouvoirs publics sont maintenant utilisées comme une arme pour engranger les milliards et attenter même à l’équilibre de la société. Le gouvernement est donc appelé à intervenir pour mettre fin à ce jeu spéculatif, quitte à recourir à la force publique, car il y va de l’intérêt du citoyen. Sur un autre plan, des efforts doivent être fournis pour stabiliser, une bonne fois pour toutes, la filière de la pomme de terre en mettant en place une organisation de la profession pour permettre une meilleure lisibilité dans le marché.

                Hamid Saïdani (lIBERTE : Algerie )
                Les arguments qui avancent le manque d'infrstructure de stockage, semblent ne pas tenir debout.

                La résolution de l'énigme est ailleurs, El batata à 10 Da, c'est un miracle . Qui n'est ni l'oeuvre ,de barkat, ni Djaaboub ni les spéculateurs.

                Peut être elle a poussé toute seule comme les algues.

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