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La grande distribution passe à l'offensive en France.

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  • La grande distribution passe à l'offensive en France.

    Le gouvernement entend raviver la concurrence dans la grande distribution en favorisant l'ouverture de nouveaux magasins.
    Plus de 300 nouveaux magasins vont ouvrir cette année.




    Place Hoche, en plein centre de Rennes, une supé*rette U Express a remplacé l'an*cien Marché Plus : à peine 650 m², mais 9 000 références. C'est la cinquième épicerie que le groupement coopératif Système U ouvre sous cette nouvelle enseigne. Serge Papin, président de Système U, prévoit d'en ouvrir encore une vingtaine d'ici à la fin de l'année et 300 dans les cinq ans. Il a deux bonnes raisons d'y croire. La première : l'envolée du prix de l'essence. Elle incite les consommateurs à limiter leurs déplacements en voiture pour faire leurs courses dans les hypermarchés de périphérie. Deuxième raison : la loi de modernisation de l'économie (LME) réforme l'urbanisme commercial. Désormais, l'ouverture de magasins de moins de 1 000 m² est facilitée. Pour le commerce, c'est une vraie révolution. De fait, la loi favorise les magasins de hard discount.

    Le gouvernement souhaitait supprimer toute demande d'autorisation. Mais face à l'inquiétude d'un certain nombre d'élus, un accord a été trouvé début juin avec la majorité UMP pour que les maires aient la possibilité d'avoir leur mot à dire dans l'installation des grandes surfaces de leur ville. Dans la nuit de mardi à mercredi, les sénateurs ont voté un amendement permettant, dans les communes de moins de 15 000 habitants, que ceux-ci puissent saisir la commission départementale d'aménagement commercial sur les projets de plus de 300 m².

    Le gouvernement l'a martelé ces derniers mois : pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, il veut raviver la concurrence dans la grande distribution en favorisant l'ouverture de nouveaux magasins. Tous les grands acteurs du secteur sont donc sur le qui-vive. « Quatre centrales d'achat se partagent 66 % de la grande distribution, soulignait récemment Luc Chatel, le secrétaire d'État à la Consommation lors d'une visite chez Carrefour. Nous voulons permettre à de nouveaux joueurs d'entrer. Mais je ne privilégie pas telle enseigne par rapport à telle autre. »

    Lidl compte déjà plus que doubler le nombre d'ouvertures. Intermarché se prépare depuis un an. Le groupement des Mousquetaires envisage désormais d'ouvrir chaque année une centaine de magasins Netto, son enseigne discount. « Un Netto de base, jusqu'alors, c'était 650 m². Depuis douze mois, nous travaillons sur un concept élargi à au moins 800 m², explique Éric Mozas, président d'Intermarché Alimentaire. Nous avons déjà identifié 650 emplacements potentiels où nous implanter. »

    Auchan voit rouge

    Interrogé, Aldi, qui exploite déjà 800 points de vente en France, ne dévoile pas ses plans. L'an dernier, l'enseigne a présenté 50 demandes d'ouvertures devant des commissions départementales d'équipement commercial (CDEC), selon l'observatoire Urbanicom. Jean-Charles Naouri, président de Casino, a clairement affiché sa volonté de doubler le nombre de Leader Price dans les cinq ans. Bernardo Sanchez Incera, directeur général exécutif de Monoprix, maintient son rythme habituel d'ouvertures d'une vingtaine de Monop' par an, et entre cinq et dix Monoprix. « La nouvelle loi ne nous donne pas des envies de discount ! » lâche-t-il. Elle ne changera rien pour les Monoprix qui font en moyenne 2 000 m². En revanche, elle permettra peut-être d'accélérer l'ouverture des Monop' car l'enseigne aura davantage le choix des emplacements. « Nous n'en ouvrirons pas plus, mais peut-être seront-ils plus grands, poursuit Bernardo Sanchez Incera. Jusqu'alors, nous étions concentrés sur les surfaces de 300 m² pour ne pas avoir à subir les délais d'instruction d'une CDEC. Désormais, nous allons regarder les surfaces jusqu'à 1 000 m². »

    Auchan, en revanche, voit rouge. « La volonté du gouvernement de faire rentrer massivement le hard discount en France nous préoccupe, affirme Michel Carles, directeur du développement d'Auchan France. Nous privilégions les formats d'au moins 2 500 m² et un nouveau concept ne se crée pas en un jour ! Nous avons choisi d'intégrer le discount dans nos hypermarchés. » Pour lui, ce seuil de 1 000 m² crée une distorsion de concurrence.

    L'an dernier, 41 % des projets examinés en CDEC étaient compris entre 300 m² et 1 000 m², selon Urbanicom. Soit plus de 1 900 projets représentant plus d'un million de mètres carrés. Ils ouvriront sans autorisation avec la nouvelle loi.

    L'équipement de la maison bien placé

    Le consommateur y trouvera-t-il son compte ? Pas sûr. L'an dernier, les CDEC ont autorisé la création d'une trentaine d'hypermarchés et d'environ 240 supermarchés et magasins discount, selon la Direction du commerce, de l'artisanat, des services et des professions libérales qui dépend du ministère de l'Économie. Ils doivent ouvrir dans les deux ans. « La loi Raffarin de 1996 n'a absolument pas ralenti l'expansion de la grande distribution en France alors qu'elle prétendait le faire, constate Éric Mozas. 80 % de nos demandes d'ouvertures sont acceptées. »

    Selon lui, la nouvelle loi va faciliter l'ouverture de magasins de moins de 1 000 m² en périphérie surtout, car les emplacements y sont moins chers qu'en centre-ville. « Ce développement se fera au détriment des surfaces plus grandes, poursuit-il. Du coup, de façon paradoxale, la loi est plutôt un frein au développement des grandes surfaces, et donc de la concurrence. » Pour Michel Carles, chez Auchan, dans la plupart des cas, c'est le distributeur qui offrira le prix le plus élevé qui l'emportera.

    Finalement, les vrais ga*gnants pourraient être les enseignes d'équipement de la maison et de la personne (bricolage, décoration, électroménager, vête**ments, chaussures). Selon Urbanicom, elles ont représenté l'an dernier 46,4 % des projets de 300 m² à 1 000 m² soumis aux CDEC et 80 % d'entre eux en moyenne ont été autorisés. Pour le commerce alimentaire (29,3 % des projets), 66,7 % seulement ont été acceptés.

    Par Mathilde Visseyrias.
    Sources : lefigaro.fr.
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "
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