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Irak et Turquie envisagent une coopération stratégique

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  • Irak et Turquie envisagent une coopération stratégique

    Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan et son homologue irakien Nouri al Maliki se sont engagés à relancer des relations bilatérales perturbées par les rebelles kurdes du PKK qui lancent des attaques en territoire turc à partir du nord de l'Irak. Bagdad et Ankara souhaitent créer une "zone de sécurité qui permette d'éliminer les menaces terroristes entre les deux pays", a dit Erdogan, premier dirigeant turc à se rendre en Irak depuis l'intervention militaire anglo-américaine de 2003.

    "En ce qui concerne le terrorisme du PKK, nous avons reçu le soutien du gouvernement irakien (...) et du gouvernement régional du Kurdistan dans le nord de l'Irak", a déclaré Erdogan lors d'une conférence de presse. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui cherche à créer un foyer autonome dans le sud-est de la Turquie, occupe dans le Nord irakien des bases d'où il prépare des incursions armées en Turquie.

    Les deux dirigeants ont signé un accord prévoyant la création d'un conseil chargé de la "coopération stratégique". On ignore toutefois pour le moment si les deux parties prévoient des initiatives conjointes précises pour contrer le PKK.

    La visite d'Erdogan témoigne du rapprochement qu'amorcent avec l'Irak des pays voisins encouragés par le recul de la violence, tombée à son niveau le plus bas depuis quatre ans.

    "Cette visite est historique (...) Pour la Turquie et l'Irak, le moment est venu d'entretenir des relations développées", a dit Maliki à la conférence de presse conjointe.

    Erdogan, qui a exhorté les pays de la région à soutenir le gouvernement irakien, a reçu un accueil fastueux à l'aéroport de Bagdad. Il a ensuite gagné le complexe gouvernemental solidement fortifié de la Zone verte pour des entretiens avec Maliki et d'autres responsables irakiens.

    L'armée turque a lancé en février une grande offensive terrestre contre le PKK dans le nord de l'Irak, ce qui a fait craindre à Washington qu'elle ne déstabilise la région.

    Les opérations militaires turques menées au Kurdistan irakien provoquent souvent des protestations de Bagdad. Les autorités d'Ankara, elles, accusent le gouvernement irakien de passivité face à la guérilla kurde.

    Les autorités turques attribuent au PKK la mort de 40.000 personnes depuis 1984, année où le mouvement a pris les armes. A l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne, la Turquie considère le PKK comme une organisation terroriste.

    En septembre dernier, des responsables turcs et irakiens ont signé à Ankara un accord de lutte antiterroriste pour contrer le PKK. Les deux parties n'avaient pas pris de décision en matière de coopération pour la sécurité frontalière.

    Sur le plan économique, Maliki a dit espérer que des entreprises turques joueraient un rôle important dans la reconstruction de l'Irak après des décennies de guerre et de sanctions. "Notre succès face au terrorisme et aux hors-la-loi nous permet d'en venir à la phase de reconstruction et d'investissement", a-t-il dit.

    La Turquie est déjà l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Irak. Les entreprises et les produits turcs dominent l'économie du Nord irakien et la compagnie énergétique nationale turque TPAO a engagé des négociations pour des contrats de prospection pétrolière.

    Les exportations de pétrole des gisements irakiens de Kirkouk (nord) sont acheminées par oléoduc au port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée. Un projet de gazoduc est à l'étude.

    Selon le ministre turc du Commerce, il est prévu que les échanges bilatéraux atteignent un montant de 20 milliards de dollars en deux ans, contre 3,5 milliards en 2007 et 900 millions en 2003.

    source : Reuters
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