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Pakistan : la ligne rouge à ne pas franchir, par Eric Margolis

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  • Pakistan : la ligne rouge à ne pas franchir, par Eric Margolis

    La guerre d’Afghanistan est ingagnable. Mais comme au Vietnam, les stratèges militaires suggèrent qu’il suffirait de s’en prendre aux bases arrières de l’adversaire pour vaincre. Les zones tribales du Pakistan sont désormais dans la ligne de mire des états-majors. Soyons-en sûrs : si cette ligne rouge est franchie, si l’occident défie le Pakistan et ses 165 millions d’habitants, le désastre militaire est assuré. C’est pourtant ce vers quoi nous nous dirigeons, entraînés par la logique interne de cette guerre que personne ne dirige ni ne pense - sauf à répéter de façon incantatoire qu’« on ne peut la perdre ». Comme au Vietnam.

    Par Eric Margolis, Toronto Sun, 15 juin 2008
    La mort de 11 soldats pakistanais tués par les frappes aériennes et l’artillerie américaines la semaine dernière montre à quel point la guerre menée en Afghanistan est en train de s’étendre rapidement au Pakistan voisin.
    L’armée Pakistanaise a qualifié cette attaque aérienne de « lâche et dénuée de motif ». Elle a soulevé l’indignation à travers le Pakistan. Le fragile gouvernement en place à Islamabad, qui dépend des larges subsides de l’aide américaine, a cependant modéré ultérieurement ses protestations.
    Les États-Unis, qui avaient engagé dans cette attaque un bombardier lourd B-1 et des chasseurs-bombardiers F-15, ont déclaré que cette action était un acte d’ « auto défense. »
    Cette dernière attaque américaine sur le Pakistan ne pouvait pas survenir à un pire moment. Les Juges de la Cour suprême démis par la dictature du général Pervez Musharraf avaient organisé cette semaine dans tous le pays des manifestations de protestations, dénonçant l’illégalité de la présence de Musharraf à la présidence et condamnant le soutien que lui apportent les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et la France. Asif Zardari, dirigeant du parti au pouvoir, le Pakistan People’s Party, s’est scandaleusement rallié à Musharraf dans son opposition à la restauration du système judiciaire, par crainte que la réintégration des juges ne conduise à la réouverture des procédures d’accusation de corruption qui le visent.

    Les attaques menées par l’aviation US, les drones Predator Hunter-Killer, les Forces spéciales américaines et les équipes de la CIA ont été en constante augmentation dans les zonez tribales pachtounes autonomes du Pakistan connues sous l’acronyme FATA. Les Pachtounes, qui représentent la moitié de la population de l’Afghanistan et 15% de celle du Pakistan, vivent à cheval sur cette frontière qu’ils méprisent, y voyant un vestige de la politique du « diviser pour régner » de l’ancien Empire Britannique
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