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Exilés politiques : Mea culpa de l’opposition tunisienne

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  • Exilés politiques : Mea culpa de l’opposition tunisienne

    Exilés politiques Mea culpa de ’opposition tunisienne
    SAMIR SOBH
    04 Juillet 2008



    Les figures de proue de l’opposition tunisienne vivant à l’étranger, font de plus en plus leur autocritique. eIles appellent à tourner la page, demander à l’Etat d’ouvrir la voie aux exilés politiques pour retourner au pays. Ahmed Mannai est le dernier exemple en date.

    L’opposition tunisienne, plus particulièrement le mouvement islamique Annahda de Rached Ghannouchi, perd au fil des jours sa crédibilité. Les observateurs les plus objectifs estiment que cette formation qui, à un moment donné, avait eu recours à la violence et aux actes terroristes pour s’emparer du pouvoir, n’a aujourd’hui aucune influence auprès de l’opinion publique tunisienne. Cela n’est pas dû, comme le pensent certains aux opérations coup de poing menées par les autorités sécuritaires, mais plutôt en raison de l’ébranlement de la structure de ce mouvement. A cela s’ajoute l’interférence entre le politique et le religieux. Les autocritiques émanant des dizaines de responsables de l’opposition tunisienne depuis le début de l’année prouve que cette dernière passe, à l’heure actuelle, par une phase délicate qui finira, selon, les analystes politiques, par sa marginalisation. C’est dans ce contexte qu’il faut placer les récentes déclarations faites par l’opposant Ahmed Mannai sur la chaîne « Al-Jazeera Moubasher», le jeudi 1er juin dernier. Cet opposant qui avait fait sa traversée du désert pour atterrir chez Annahda, a surpris ceux qui l’interviewaient. Moi, je suis un opposant et je considère qu’il n’existe pas d’opposition en Tunisie, dit-il. Enfonçant encore plus le clou, Mannai a indiqué qu’«il y a opposition quand celle-ci dispose d’un programme politique, parallèlement aux programmes du gouvernement»; et à Mannai d’en conclure : «cela n’a jamais existé». Un pavé dans la mare, venu d’un pur et dur de l’opposition tunisienne, n’a fait que perturber davantage ceux qui montent aujourd’hui au créneau pour hériter le mouvement islamique Annahda et son patron, Rached Ghannouchi.. A cet égard, le même Mannai a tenu dans ses déclarations faites sur la chaîne qatarie, à ironiser en considérant l’opposition en Tunisie de n’avoir guère atteint le niveau requis. Il prend pour exemple certains dirigeants de petits partis politiques qui parlent de leur droit de fuir la Tunisie, avoir tout loisir d’insulter son peuple, et dire avec fierté qu’ils étaient les premiers à demander la nationalité européenne. La limitation de l’opposition tunisienne aux libertés depuis 35 ans, et après les années 90 aux droits de l’homme et à la démocratie, montre qu’elle n’a jamais été visionnaire, souligne un ministre de l’époque du président Habib Bourguiba.

    Tourner la page du passé
    Cet ancien responsable affirme que les Tunisiens veulent une vie globale qui embrasse l’économie, le social, la politique et aussi les libertés. Si cet ancien ministre, qui ne fait pas partie de l’establishment actuel en Tunisie a été relativement critique envers l’opposition, Ahmed Mannai, de sa part, a été virulent. Il précisa que ces partis qu’il connaît dans leurs détails ressemblent à des «officiers sans soldats, à des présidents sans peuples ». En réponse aux questions relatives à la prochaine élection présidentielle, l’opposant tunisien vivant jusque-là, en France, reprend les propos de quelques personnalités de l’opposition qu’il a rencontrées récemment. Ces derniers, affirment que le président Ben Ali détiendra plus de 80% des voix pour une raison simple, dit-il : il est à la tête d’un parti qui compte 2,5 millions d’adhérents. Mannai finit par appeler à l’introduction des réformes en tournant la page du passé, en ouvrant la voie aux exilés pour retourner au pays. Ce qui est son cas.

    La Gazette du Maroc
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