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Gays et lesbiennes du monde s’exhibent à Marrakech
La foire des *******s
Marrakech abrite, du 26 juillet au 2 août 2008, l’événement touristique gay Open Mind Tour. 700 filles et garçons des quatre coins de l’Europe y sont attendus. Marrakech s’impose comme destination de choix du tourisme sexuel.
Marrakech confirme son image de paradis sexuel. Du 26 juillet au 2 août 2008, la communauté internationale homosexuelle est invitée à venir y passer un séjour de rêve dans une ambiance chaude garantie.
Openmind Tours (ouverture d’esprit), organisé par l’agence française Letica Voyages, est présenté comme l’événement gay de l’été par anouslemonde.fr, le site des voyages à thèmes. Le voyagiste propose un séjour all inclusive dans un hôtel cinq étoiles, l’Eden Andalous SPA & Resort, avec une animation musicale assurée par GIR Hurode, le concepteur de Perlas Europe, la collection de musique électronique la plus écoutée du moment.
Les tarifs du voyage varient de 1.050 à 1.450 euros selon le type de chambre et la ville européenne de départ choisie, avec la possibilité de payer en trois fois. Sept cents filles et garçons des quatre coins de l’Europe sont attendus. Si sur le site openmindtours.com, les mots gay ou homosexuel ne sont pas cités, les photos de présentation, elles, sont explicites. On y voit deux hommes musclés, bronzés, habillés en maillot de bain short, se regardant dans les yeux langoureusement, un jeune homme embrassé sur une joue par une jeune fille et sur une autre par un jeune homme, et le corps musclé d’un strip-teaseur en maillot slip.
La liste des partenaires prouve là encore que cette offre de voyage cible bien les homosexuels, puisqu’on y trouve, entre autres, Pink TV, la chaîne de télévision française destinée aux gays, et Gaydar.fr, un site de rencontres homosexuel.
Le portail des professionnels du tourisme francophone, Tourmag.com, enfonce le clou. Un article publié sur ce portail le 12 juin 2008 et intitulé Open Mind recherche des partenaires sur le créneau clubbers gay-friendly, explique que la marque spécialisée dans les offres originales et exclusives, Open Mind, propose en «exclusivité le resort cinq étoiles de Royal Tours à une population de clubbers gayfriendly dans le cadre d’un événement qui rassemble à Marrakech du 26 juillet au 2 août 2008 plus de 500 participants... »
Remplissage
Le doute n’est plus permis, même si les autorités de la ville, contactées par Maroc Hebdo International, ne veulent ni confirmer ni infirmer l’organisation de ce type de voyage à Marrakech. Préférant garder l’anonymat, un acteur touristique de la ville ne mâche pas ses mots.
«Le Maroc est un pays ouvert à tout le monde. Un tour opérateur étranger ne va pas s’amuser à demander les tendances sexuelles de ses clients avant de leur vendre un package. Comme le disent si bien les hôteliers, l’argent n’a ni odeur, ni couleur ni sexe. L’essentiel est le taux de remplissage et le nombre des nuitées.»
Parties
Que font les autorités? Un responsable sécuritaire explique: «Ce n’est pas un rassemblement public que les autorités peuvent interdire. Cela se passe dans des lieux privés et souvent dans la plus grande discrétion. Une agence de voyage ou un hôtelier ne vont pas crier sur les toits qu’ils vendent des séjours spécialement pour homosexuels par peur des représailles.»
Un séminaire intitulé Dernière chance, destiné à encourager les rencontres entre hommes et femmes dans le monde, a été, en effet, interdit d’organisation à Marrakech en 2006. Un Congrès national réunissant les gays du Maroc, qui devait se tenir en août 2006, à Tétouan, en vue de créer une association, n’a pas non plus eu lieu.
«Tant que les homosexuels n’organisent pas des “Gays Pride” dans les rues de Marrakech, ils seront les bienvenus», conclut un réceptionniste d’une maison d’hôte de la ville, avant d’ajouter que les Gay’s parties sont légion dans les clubs et les bars de la ville.
Rien d’étonnant pour la cité des palmiers, qui a accueilli dans ses riads et ses résidences privées d’illustres homosexuels, entre autres les couturiers Yves Saint Laurent et Jean Paul Gauthier, le journaliste et écrivain Frédéric Mitterrand, l’homme de spectacle Jack-Henri Soumère, impliqué dans une affaire de pédophilie en avril 2006.
Grâce à sa réputation de fille de joie du pays, l’homosexuel lambda ne peut que tomber sous son charme. Les sites gay alimentent encore davantage le mythe. Sur la plupart, Marrakech est décrite comme l’incontournable du clubbing gay avec ses bars et ses attractions, mais surtout pour son climat sécure. Le guide belge Touristiquement gay, spécialisé dans les voyages pour gays et lesbiennes, l’a introduite dans son catalogue. D’ailleurs, elle est la seule ville d’Afrique et du Moyen-Orient à avoir ce privilège. Dans un reportage, le guide la présente comme un paradis sur terre. Un lieu magique où il fait bon vivre et jouir des plaisirs de la vie. Marrakech, avec ses palaces, ses piscines, ses restaurants, ses boîtes de nuit et ses clubs de golf, est, selon touristiquementgay, une référence en matière de tourisme sexuel.
Il est aussi dit que certaines résidences et certains riads protégés sont prêts à tout pour satisfaire leurs hôtes, même à leur offrir de la chair fraîche. «Des jeunes garçons ou des jeunes fillettes» pour calmer les ardeurs des plus exigeants.
Et que l’on ne s’y trompe pas. Derrière les décors sages de la Koutoubia ou du palais El Badiï, ou encore du bassin de la Ménara, les orgies ne manquent pas. Au menu: sexe, alcool et drogue. Ce qui explique que «Marrakech est plus que jamais sollicité».
Et que font les autorités de ce pays arabo-musulman? Touristiquementgay tranquillise ses clients ignorant des us et des coutumes du Royaume. Ce reportage sous-entend que le tourisme rapporte au pays beaucoup d’argent. Et comme Marrakech est l’une des destinations touristiques les plus prisées, «les autorités marocaines ferment les yeux face à cette réalité de plus en plus flagrante».
Aubaine
Le ministre du tourisme, Mohamed Boussaïd, a été interpellé, en octobre 2007, à propos du développement de ce genre de tourisme s’adressant à une communauté bien spécifique. Il avait répondu que le Maroc est, certes, un pays ouvert, mais qu’il n’admet pas que sa réputation soit salie. Ajoutant que le Royaume cherche à apparaître comme une destination touristique de haut niveau. Impossible d’ être sélectif lorsqu’on sait que le pays veut atteindre les dix millions de touristes en 2012. À part si l’Office national marocain du Tourisme lance une campagne qui explique le profil du touriste rêvé.
D’autant que si l’on en croit une étude américaine indépendante, menée par le groupe Community Marketing, le touriste homosexuel est le client rêvé des opérateurs touristiques: il dépense 30% de plus que son homologue hétérosexuel. Une aubaine pour les voyagistes européens, qui diversifient l’offre pour attirer de plus en plus la communauté homosexuelle, réputée pour son important pouvoir d’achat.
Les destinations touristiques gay-friendly classiques, comme Acapulco, au Mexique, Amsterdam, aux Pays-Bas, ou encore Londres, au Royaume-Uni, ne peuvent rivaliser avec l’exotisme de Marrakech et son ambiance des Mille et une nuits. D’autant plus que la ville assume bien son image de libertine orientale. En Occident seulement. Car, pour les homosexuels marocains, c’est la politique des deux poids, deux mesures. Tandis qu’on accueille les gays étrangers à grand renfort de thé à la menthe et de youyous stridents, on chasse les pédérastes locaux à coup de cailloux et de peines de prison. L’affaire de Ksar El Kébir est toujours dans les esprits. La fête privée organisée en novembre 2007 par un homosexuel habitant cette bourgade du nord a viré au soulèvement populaire.
Quelle sera, donc, la réaction de la rue marocaine, et particulièrement des mouvements islamistes, quand ils apprendront l’organisation d’événements et de séjours gay à Marrakech? En mai 2007, un intégriste islamiste que les autorités ont présenté comme un déséquilibré mental a escaladé le mur de l’hôtel Sofitel pour agresser à l’arme blanche deux touristes australiennes.
Phénomène
Certes, il ne s’agit là que d’un fait minime, mais le pire est à craindre. Une chose est sûre en tout cas: les séjours gay à Marrakech ne choquent pas seulement les intégristes islamistes mais la majorité de la rue marocaine. «Ce n’est pas juste une histoire de religion mais de valeurs socioculturelles. C’est un manque de respect envers la société arabo-musulmane que nous sommes. Dans quel pays vivons-nous?», s’indigne un homme d’affaires cinquantenaire.
Quoi qu’il en soit, plus besoin de se voiler la face, la réputation de Marrakech en matière de tourisme sexuel, homo, hétéro ou même pédophile, n’est plus à faire. Le Centre marocain des droits de l’Homme a déjà tiré la sonnette d’alarme en 2005. Les médias étrangers lui ont réservé des documents chocs.
Il ne passe pas un mois sans que la presse nationale ne relate une affaire de pédophilie ou de pornographie à Marrakech. Cependant, les autorités de la ville parlent de phénomène limité. Un discours rassurant, mais pas convaincant.
Source:Maroc Hebdo
La foire des *******s
Marrakech abrite, du 26 juillet au 2 août 2008, l’événement touristique gay Open Mind Tour. 700 filles et garçons des quatre coins de l’Europe y sont attendus. Marrakech s’impose comme destination de choix du tourisme sexuel.
Marrakech confirme son image de paradis sexuel. Du 26 juillet au 2 août 2008, la communauté internationale homosexuelle est invitée à venir y passer un séjour de rêve dans une ambiance chaude garantie.
Openmind Tours (ouverture d’esprit), organisé par l’agence française Letica Voyages, est présenté comme l’événement gay de l’été par anouslemonde.fr, le site des voyages à thèmes. Le voyagiste propose un séjour all inclusive dans un hôtel cinq étoiles, l’Eden Andalous SPA & Resort, avec une animation musicale assurée par GIR Hurode, le concepteur de Perlas Europe, la collection de musique électronique la plus écoutée du moment.
Les tarifs du voyage varient de 1.050 à 1.450 euros selon le type de chambre et la ville européenne de départ choisie, avec la possibilité de payer en trois fois. Sept cents filles et garçons des quatre coins de l’Europe sont attendus. Si sur le site openmindtours.com, les mots gay ou homosexuel ne sont pas cités, les photos de présentation, elles, sont explicites. On y voit deux hommes musclés, bronzés, habillés en maillot de bain short, se regardant dans les yeux langoureusement, un jeune homme embrassé sur une joue par une jeune fille et sur une autre par un jeune homme, et le corps musclé d’un strip-teaseur en maillot slip.
La liste des partenaires prouve là encore que cette offre de voyage cible bien les homosexuels, puisqu’on y trouve, entre autres, Pink TV, la chaîne de télévision française destinée aux gays, et Gaydar.fr, un site de rencontres homosexuel.
Le portail des professionnels du tourisme francophone, Tourmag.com, enfonce le clou. Un article publié sur ce portail le 12 juin 2008 et intitulé Open Mind recherche des partenaires sur le créneau clubbers gay-friendly, explique que la marque spécialisée dans les offres originales et exclusives, Open Mind, propose en «exclusivité le resort cinq étoiles de Royal Tours à une population de clubbers gayfriendly dans le cadre d’un événement qui rassemble à Marrakech du 26 juillet au 2 août 2008 plus de 500 participants... »
Remplissage
Le doute n’est plus permis, même si les autorités de la ville, contactées par Maroc Hebdo International, ne veulent ni confirmer ni infirmer l’organisation de ce type de voyage à Marrakech. Préférant garder l’anonymat, un acteur touristique de la ville ne mâche pas ses mots.
«Le Maroc est un pays ouvert à tout le monde. Un tour opérateur étranger ne va pas s’amuser à demander les tendances sexuelles de ses clients avant de leur vendre un package. Comme le disent si bien les hôteliers, l’argent n’a ni odeur, ni couleur ni sexe. L’essentiel est le taux de remplissage et le nombre des nuitées.»
Parties
Que font les autorités? Un responsable sécuritaire explique: «Ce n’est pas un rassemblement public que les autorités peuvent interdire. Cela se passe dans des lieux privés et souvent dans la plus grande discrétion. Une agence de voyage ou un hôtelier ne vont pas crier sur les toits qu’ils vendent des séjours spécialement pour homosexuels par peur des représailles.»
Un séminaire intitulé Dernière chance, destiné à encourager les rencontres entre hommes et femmes dans le monde, a été, en effet, interdit d’organisation à Marrakech en 2006. Un Congrès national réunissant les gays du Maroc, qui devait se tenir en août 2006, à Tétouan, en vue de créer une association, n’a pas non plus eu lieu.
«Tant que les homosexuels n’organisent pas des “Gays Pride” dans les rues de Marrakech, ils seront les bienvenus», conclut un réceptionniste d’une maison d’hôte de la ville, avant d’ajouter que les Gay’s parties sont légion dans les clubs et les bars de la ville.
Rien d’étonnant pour la cité des palmiers, qui a accueilli dans ses riads et ses résidences privées d’illustres homosexuels, entre autres les couturiers Yves Saint Laurent et Jean Paul Gauthier, le journaliste et écrivain Frédéric Mitterrand, l’homme de spectacle Jack-Henri Soumère, impliqué dans une affaire de pédophilie en avril 2006.
Grâce à sa réputation de fille de joie du pays, l’homosexuel lambda ne peut que tomber sous son charme. Les sites gay alimentent encore davantage le mythe. Sur la plupart, Marrakech est décrite comme l’incontournable du clubbing gay avec ses bars et ses attractions, mais surtout pour son climat sécure. Le guide belge Touristiquement gay, spécialisé dans les voyages pour gays et lesbiennes, l’a introduite dans son catalogue. D’ailleurs, elle est la seule ville d’Afrique et du Moyen-Orient à avoir ce privilège. Dans un reportage, le guide la présente comme un paradis sur terre. Un lieu magique où il fait bon vivre et jouir des plaisirs de la vie. Marrakech, avec ses palaces, ses piscines, ses restaurants, ses boîtes de nuit et ses clubs de golf, est, selon touristiquementgay, une référence en matière de tourisme sexuel.
Il est aussi dit que certaines résidences et certains riads protégés sont prêts à tout pour satisfaire leurs hôtes, même à leur offrir de la chair fraîche. «Des jeunes garçons ou des jeunes fillettes» pour calmer les ardeurs des plus exigeants.
Et que l’on ne s’y trompe pas. Derrière les décors sages de la Koutoubia ou du palais El Badiï, ou encore du bassin de la Ménara, les orgies ne manquent pas. Au menu: sexe, alcool et drogue. Ce qui explique que «Marrakech est plus que jamais sollicité».
Et que font les autorités de ce pays arabo-musulman? Touristiquementgay tranquillise ses clients ignorant des us et des coutumes du Royaume. Ce reportage sous-entend que le tourisme rapporte au pays beaucoup d’argent. Et comme Marrakech est l’une des destinations touristiques les plus prisées, «les autorités marocaines ferment les yeux face à cette réalité de plus en plus flagrante».
Aubaine
Le ministre du tourisme, Mohamed Boussaïd, a été interpellé, en octobre 2007, à propos du développement de ce genre de tourisme s’adressant à une communauté bien spécifique. Il avait répondu que le Maroc est, certes, un pays ouvert, mais qu’il n’admet pas que sa réputation soit salie. Ajoutant que le Royaume cherche à apparaître comme une destination touristique de haut niveau. Impossible d’ être sélectif lorsqu’on sait que le pays veut atteindre les dix millions de touristes en 2012. À part si l’Office national marocain du Tourisme lance une campagne qui explique le profil du touriste rêvé.
D’autant que si l’on en croit une étude américaine indépendante, menée par le groupe Community Marketing, le touriste homosexuel est le client rêvé des opérateurs touristiques: il dépense 30% de plus que son homologue hétérosexuel. Une aubaine pour les voyagistes européens, qui diversifient l’offre pour attirer de plus en plus la communauté homosexuelle, réputée pour son important pouvoir d’achat.
Les destinations touristiques gay-friendly classiques, comme Acapulco, au Mexique, Amsterdam, aux Pays-Bas, ou encore Londres, au Royaume-Uni, ne peuvent rivaliser avec l’exotisme de Marrakech et son ambiance des Mille et une nuits. D’autant plus que la ville assume bien son image de libertine orientale. En Occident seulement. Car, pour les homosexuels marocains, c’est la politique des deux poids, deux mesures. Tandis qu’on accueille les gays étrangers à grand renfort de thé à la menthe et de youyous stridents, on chasse les pédérastes locaux à coup de cailloux et de peines de prison. L’affaire de Ksar El Kébir est toujours dans les esprits. La fête privée organisée en novembre 2007 par un homosexuel habitant cette bourgade du nord a viré au soulèvement populaire.
Quelle sera, donc, la réaction de la rue marocaine, et particulièrement des mouvements islamistes, quand ils apprendront l’organisation d’événements et de séjours gay à Marrakech? En mai 2007, un intégriste islamiste que les autorités ont présenté comme un déséquilibré mental a escaladé le mur de l’hôtel Sofitel pour agresser à l’arme blanche deux touristes australiennes.
Phénomène
Certes, il ne s’agit là que d’un fait minime, mais le pire est à craindre. Une chose est sûre en tout cas: les séjours gay à Marrakech ne choquent pas seulement les intégristes islamistes mais la majorité de la rue marocaine. «Ce n’est pas juste une histoire de religion mais de valeurs socioculturelles. C’est un manque de respect envers la société arabo-musulmane que nous sommes. Dans quel pays vivons-nous?», s’indigne un homme d’affaires cinquantenaire.
Quoi qu’il en soit, plus besoin de se voiler la face, la réputation de Marrakech en matière de tourisme sexuel, homo, hétéro ou même pédophile, n’est plus à faire. Le Centre marocain des droits de l’Homme a déjà tiré la sonnette d’alarme en 2005. Les médias étrangers lui ont réservé des documents chocs.
Il ne passe pas un mois sans que la presse nationale ne relate une affaire de pédophilie ou de pornographie à Marrakech. Cependant, les autorités de la ville parlent de phénomène limité. Un discours rassurant, mais pas convaincant.
Source:Maroc Hebdo
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