Des milliers de personnes, scandant A bas les Etats-Unis! se sont rassemblées dimanche à Khartoum, à la suite d'informations selon lesquelles la Cour pénale internationale (CPI) pourrait lancer un mandat d'arrêt à l'encontre du président soudanais Omar Hassan al Bachir, pour crimes de guerre.
Un diplomate européen de haut rang a déclaré vendredi que le procureur de la CPI pourrait lancer ce mandat d'arrêt lundi pour crimes de guerre commis au Darfour, dans l'ouest du Soudan.
"Nous sommes prêts à donner notre âme et notre sang pour Bachir", ont repris les manifestants, qui ont défilé dans les rues de Khartoum, en direction des bureaux des Nations unies.
Cette manifestation, parrainée par les autorités, a paralysé la circulation dans la capitale. Plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées près des bureaux ou le gouvernement tenait une réunion extraordinaire consacrée à la
CPI.
"La CPI fait tout simplement ce que l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël lui demandent de faire", déclarent les manifestants dans un texte qui devait être remis aux bureaux des Nations unies.
Pour le ministre soudanais de la Justice Abdel Bassit Sabderat, la CPI cherche ni plus ni moins à mettre le Soudan à feu et à sang. "La CPI ne vise pas seulement le président, mais la stabilité du peuple soudanais, parce que le président incarne la nation", a-t-il lancé à la foule devant des bureaux ou s'est tenue la réunion gouvernementale.
La majeure partie des manifestants étaient des fonctionnaires ou des membres de syndicats liés au Parti du Congrès national (NCP), au pouvoir. La manifestation était organisée par le syndicat des étudiants soudanais du NCP et par d'autres organisations gouvernementales.
RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA LIGUE ARABE
Aouad Ahmed, fonctionnaire du ministère de l'Agriculture âgé de 53 ans, a déclaré que "l'ensemble des Soudanais rejettent cela (un éventuel mandat d'arrêt de la CPI). C'est l'Amérique qui s'en prend au Soudan. Nous ne livrerons pas Bachir. Il faudra passer sur nos corps."
Selon les autorités, toute décision de la CPI contre les responsables soudanais serait de nature à saboter les efforts de paix au Darfour. Deux hauts responsables gouvernementaux soudanais ont déclaré à Reuters que Khartoum allait sans doute demander à la Chine et à la Russie, ainsi qu'à des pays d'Afrique, de faire en sorte que tout mandat visant Bachir soit réduit à néant.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a la capacité d'adopter une résolution pouvant suspendre pour un an un mandat d'arrêt de la CPI ou une enquête, et ce délai peut être ensuite prolongé. Cependant, estiment les observateurs, si Bachir est cité par la CPI, le mal sera fait et une suspension du mandat d'arrêt n'améliorera guère les relations entre le Soudan et l'Occident.
La Chine est le premier fournisseur d'armes du Soudan et domine l'industrie pétrolière naissante de ce pays, qui produit actuellement plus de 500.000 barils par jour.
L'ambassadeur du Soudan auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim Mabrouk, a déclaré de son côté avoir bon espoir que l'organisation panarabe, qui doit tenir une réunion extraordinaire consacrée à la crise soudanaise, apporterait son appui à Khartoum. La date de cette réunion n'a pas encore été arrêtée, a indiqué un porte-parole de la Ligue arabe.
Version française Eric Faye
REUTERS
Un diplomate européen de haut rang a déclaré vendredi que le procureur de la CPI pourrait lancer ce mandat d'arrêt lundi pour crimes de guerre commis au Darfour, dans l'ouest du Soudan.
"Nous sommes prêts à donner notre âme et notre sang pour Bachir", ont repris les manifestants, qui ont défilé dans les rues de Khartoum, en direction des bureaux des Nations unies.
Cette manifestation, parrainée par les autorités, a paralysé la circulation dans la capitale. Plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées près des bureaux ou le gouvernement tenait une réunion extraordinaire consacrée à la
CPI.
"La CPI fait tout simplement ce que l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël lui demandent de faire", déclarent les manifestants dans un texte qui devait être remis aux bureaux des Nations unies.
Pour le ministre soudanais de la Justice Abdel Bassit Sabderat, la CPI cherche ni plus ni moins à mettre le Soudan à feu et à sang. "La CPI ne vise pas seulement le président, mais la stabilité du peuple soudanais, parce que le président incarne la nation", a-t-il lancé à la foule devant des bureaux ou s'est tenue la réunion gouvernementale.
La majeure partie des manifestants étaient des fonctionnaires ou des membres de syndicats liés au Parti du Congrès national (NCP), au pouvoir. La manifestation était organisée par le syndicat des étudiants soudanais du NCP et par d'autres organisations gouvernementales.
RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA LIGUE ARABE
Aouad Ahmed, fonctionnaire du ministère de l'Agriculture âgé de 53 ans, a déclaré que "l'ensemble des Soudanais rejettent cela (un éventuel mandat d'arrêt de la CPI). C'est l'Amérique qui s'en prend au Soudan. Nous ne livrerons pas Bachir. Il faudra passer sur nos corps."
Selon les autorités, toute décision de la CPI contre les responsables soudanais serait de nature à saboter les efforts de paix au Darfour. Deux hauts responsables gouvernementaux soudanais ont déclaré à Reuters que Khartoum allait sans doute demander à la Chine et à la Russie, ainsi qu'à des pays d'Afrique, de faire en sorte que tout mandat visant Bachir soit réduit à néant.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a la capacité d'adopter une résolution pouvant suspendre pour un an un mandat d'arrêt de la CPI ou une enquête, et ce délai peut être ensuite prolongé. Cependant, estiment les observateurs, si Bachir est cité par la CPI, le mal sera fait et une suspension du mandat d'arrêt n'améliorera guère les relations entre le Soudan et l'Occident.
La Chine est le premier fournisseur d'armes du Soudan et domine l'industrie pétrolière naissante de ce pays, qui produit actuellement plus de 500.000 barils par jour.
L'ambassadeur du Soudan auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim Mabrouk, a déclaré de son côté avoir bon espoir que l'organisation panarabe, qui doit tenir une réunion extraordinaire consacrée à la crise soudanaise, apporterait son appui à Khartoum. La date de cette réunion n'a pas encore été arrêtée, a indiqué un porte-parole de la Ligue arabe.
Version française Eric Faye
REUTERS
Commentaire