Au Soudan, le temps s'est brusquement assombri, hier lundi après la confirmation d'un mandat d'arrêt international lancé contre le Président Omar Hassan Al Bachir par le procureur de la Cour pénale internationale, (CPI), Luis Moreno-Ocampo, qui a réclamé, le même jour, aux juges de la CPI d'émettre ce mandat d'arrêt pour «génocide» au Darfour (ouest du pays), une accusation immédiatement rejetée par Khartoum.
«J'ai présenté, aujourd'hui, aux juges des éléments de preuve qui démontrent que le président du Soudan, Omar Hassan Ahmad Al-Bachir, a commis des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre au Darfour», a indiqué le procureur argentin, lors d'une conférence de presse à La Haye. Il a ajouté que: «j'ai demandé à ce qu'ils délivrent un mandat d'arrêt» contre lui. La chambre préliminaire doit maintenant étudier la requête du procureur et accuser ou non de crimes de guerre et de génocide le président soudanais. Evidemment, à Khartoum, la réaction est tout aussi rapide, le Soudan ayant rejeté, dans la minute, ces accusations et a menacé d'une «réaction» si l'affaire était portée devant les Nations unies. L'affaire, selon des observateurs africains, est grave. D'autant qu'il s'agit de la première demande d'arrestation d'un chef d'Etat, en exercice devant la CPI, le seul tribunal permanent compétent pour juger les auteurs de crimes de guerre, contre l'humanité et de génocide. Mais, une décision des juges, basée sur la solidité des preuves apportées par M. Moreno-Ocampo, devrait prendre plusieurs mois.
Selon le procureur de la CPI, «dans les camps, les forces de M. Al Bachir tuent les hommes et violent les femmes. Il veut mettre un point final à l'histoire des peuples four, masalit et zaghawa», accusant Omar El Bachir de trois chefs de génocide. Il «a utilisé l'armée» et «enrôlé des milices» pour commettre ce génocide, a détaillé le procureur de la CPI.
La région du Darfour, où plus de 2,2 millions de personnes ont été déplacées depuis 2002, du fait des combats meurtriers entre les forces gouvernementales, appuyées par les milices civiles, les Janjawids que des témoins appartenant à des ONG humanitaires accusent de crimes et de génocide, et des éléments armés appartenant à des mouvements d'opposition, serait le théâtre de graves atteintes aux droits de l'homme et de tueries à grande échelle. «Ce qui se passe au Darfour est la conséquence de la volonté d'El-Bachir. Le crime de génocide est un crime d'intention (...), nous allons le prouver, car cela met en danger la vie des gens habitant dans les camps», estime le procureur de la CPI.
Troisième chef d'Etat en exercice à être poursuivi par la justice pénale internationale après le Yougoslave Slobodan Milosevic et le Libérien Charles Taylor, Al Bachir s'est aussi rendu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité a estimé le procureur Luis Moreno Ocampo. Selon ce dernier, les «forces et des agents» aux ordres de Al Bachir ont tué au moins 35.000 civils et causé la «mort lente» de 80.000 à 265.000 autres personnes déplacées par les combats qui ensanglantent la province occidentale soudanaise, depuis 2003. Depuis cette date, la situation au Darfour était devenue pratiquement incontrôlable. Les mouvements d'opposition ayant rejeté les accords de paix avec Khartoum qui n'a pas satisfait certaines exigences politiques des deux plus influents mouvements rebelles, notamment le JEM (Mouvement pour la justice et l'égalité) et le Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/SLA), ont ensuite accusé le Soudan de violations des droits de l'homme et de tueries collectives dans le Darfour. Les ONG et certaines puissances occidentales ont terminé le travail en orchestrant une grande foire médiatique autour des réfugiés soudanais. Dans l'intervalle, le régime de Hassan Al Bachir, qui a donné ses concessions pétrolières aux Chinois, notamment la compagnie CONOCCO, est devenu brusquement infréquentable. La réunion de la Ligue arabe, prévue samedi, à la demande de Khartoum, devrait, quant à elle, déterminer la position officielle des pays arabes sur cette autre dérive des pays occidentaux à l'égard d'un chef d'Etat d'un pays souverain. Sinon comment interpréter le silence de ceux qui réclament, aujourd'hui, la tête du président soudanais lorsqu'ils se taisent toujours et protègent de notoires «génocideurs», le Tchadien Hissène Habré réfugié à Dakar et le Rwandais Paul Kagame que protège Paris en lui offrant une douce protection à l'intérieur de ses murs? Et que dire du Serbe Mladic que les forces de l'ONU feignent d'ignorer?
Le président soudanais paie en fait le prix de son culot d'avoir offert son pétrole aux Chinois, même si les milices Janjawids et le gouvernement à Khartoum ont beaucoup à se reprocher dans la crise au Darfour.
Le Quotidien d'Oran
«J'ai présenté, aujourd'hui, aux juges des éléments de preuve qui démontrent que le président du Soudan, Omar Hassan Ahmad Al-Bachir, a commis des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre au Darfour», a indiqué le procureur argentin, lors d'une conférence de presse à La Haye. Il a ajouté que: «j'ai demandé à ce qu'ils délivrent un mandat d'arrêt» contre lui. La chambre préliminaire doit maintenant étudier la requête du procureur et accuser ou non de crimes de guerre et de génocide le président soudanais. Evidemment, à Khartoum, la réaction est tout aussi rapide, le Soudan ayant rejeté, dans la minute, ces accusations et a menacé d'une «réaction» si l'affaire était portée devant les Nations unies. L'affaire, selon des observateurs africains, est grave. D'autant qu'il s'agit de la première demande d'arrestation d'un chef d'Etat, en exercice devant la CPI, le seul tribunal permanent compétent pour juger les auteurs de crimes de guerre, contre l'humanité et de génocide. Mais, une décision des juges, basée sur la solidité des preuves apportées par M. Moreno-Ocampo, devrait prendre plusieurs mois.
Selon le procureur de la CPI, «dans les camps, les forces de M. Al Bachir tuent les hommes et violent les femmes. Il veut mettre un point final à l'histoire des peuples four, masalit et zaghawa», accusant Omar El Bachir de trois chefs de génocide. Il «a utilisé l'armée» et «enrôlé des milices» pour commettre ce génocide, a détaillé le procureur de la CPI.
La région du Darfour, où plus de 2,2 millions de personnes ont été déplacées depuis 2002, du fait des combats meurtriers entre les forces gouvernementales, appuyées par les milices civiles, les Janjawids que des témoins appartenant à des ONG humanitaires accusent de crimes et de génocide, et des éléments armés appartenant à des mouvements d'opposition, serait le théâtre de graves atteintes aux droits de l'homme et de tueries à grande échelle. «Ce qui se passe au Darfour est la conséquence de la volonté d'El-Bachir. Le crime de génocide est un crime d'intention (...), nous allons le prouver, car cela met en danger la vie des gens habitant dans les camps», estime le procureur de la CPI.
Troisième chef d'Etat en exercice à être poursuivi par la justice pénale internationale après le Yougoslave Slobodan Milosevic et le Libérien Charles Taylor, Al Bachir s'est aussi rendu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité a estimé le procureur Luis Moreno Ocampo. Selon ce dernier, les «forces et des agents» aux ordres de Al Bachir ont tué au moins 35.000 civils et causé la «mort lente» de 80.000 à 265.000 autres personnes déplacées par les combats qui ensanglantent la province occidentale soudanaise, depuis 2003. Depuis cette date, la situation au Darfour était devenue pratiquement incontrôlable. Les mouvements d'opposition ayant rejeté les accords de paix avec Khartoum qui n'a pas satisfait certaines exigences politiques des deux plus influents mouvements rebelles, notamment le JEM (Mouvement pour la justice et l'égalité) et le Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/SLA), ont ensuite accusé le Soudan de violations des droits de l'homme et de tueries collectives dans le Darfour. Les ONG et certaines puissances occidentales ont terminé le travail en orchestrant une grande foire médiatique autour des réfugiés soudanais. Dans l'intervalle, le régime de Hassan Al Bachir, qui a donné ses concessions pétrolières aux Chinois, notamment la compagnie CONOCCO, est devenu brusquement infréquentable. La réunion de la Ligue arabe, prévue samedi, à la demande de Khartoum, devrait, quant à elle, déterminer la position officielle des pays arabes sur cette autre dérive des pays occidentaux à l'égard d'un chef d'Etat d'un pays souverain. Sinon comment interpréter le silence de ceux qui réclament, aujourd'hui, la tête du président soudanais lorsqu'ils se taisent toujours et protègent de notoires «génocideurs», le Tchadien Hissène Habré réfugié à Dakar et le Rwandais Paul Kagame que protège Paris en lui offrant une douce protection à l'intérieur de ses murs? Et que dire du Serbe Mladic que les forces de l'ONU feignent d'ignorer?
Le président soudanais paie en fait le prix de son culot d'avoir offert son pétrole aux Chinois, même si les milices Janjawids et le gouvernement à Khartoum ont beaucoup à se reprocher dans la crise au Darfour.
Le Quotidien d'Oran
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