Le Figaro
L'avionneur et sa maison mère, EADS, ont négocié de concert cette commande de 55 avions à l'occasion de laquelle l'émirat développera une activité de sous-traitance.
Airbus a ouvert hier le bal des annonces au Salon aéronautique de Farnborough, avec une commande d'Etihad Airways, basée à Abu Dhabi. La compagnie de la fédération des Émirats arabes unis (EAU) va acheter au groupe européen 55 avions pour une valeur estimée au prix catalogue de quelque 11 milliards de dollars. La commande porte sur 20 appareils A 320, 25 A 350 XWB et 10 A 380. Etihad a également rendu publique une commande de 45 Boeing (25 B 787 et 20 B 777).
Pour Airbus, le contrat signé par la compagnie du Golfe est majeur. « C'était de dures négociations, mais on peut dire maintenant mission accomplie », a déclaré hier à Farnborough le patron d'Airbus, Thomas Enders. La commande d'Etihad illustre le nouveau succès rencontré par l'A 350 XWB, le futur long-courrier, ainsi que par le superjumbo A 380 face au Boeing 747-8. Au-delà des chiffres, ce contrat marque un tournant dans la façon de travailler d'EADS, la maison mère d'Airbus, à l'international. « Cette commande est le fruit de négociations commerciales et industrielles menées en parallèle auprès du client. L'objectif est de gagner des parts de marché et d'implanter industriellement le groupe dans le monde. La commande d'Etihad illustre notre nouvelle méthode de travail », explique Marwan Lahoud, directeur général en charge de la stratégie et du marketing d'EADS.
La carte industrielle
Comme au Brésil dans les hélicoptères (lire nos éditions du 30 juin), le contrat avec Abu Dhabi s'accompagne d'un important volet industriel, avec la création d'un centre de maintenance confié à la société émirienne Adat, la conversion d'avions passagers en cargos, une « académie Airbus » pour former des techniciens, des ingénieurs et des pilotes ainsi que l'implantation d'une usine d'aérostructures des pièces métalliques et composites qui, une fois assemblées, forment le fuselage d'un avion. La future usine devrait produire pour 200 millions de dollars de pièces par an à partir de 2012. « Le site va permettre la création de 3 000 à 5 000 emplois sur place. Abu Dhabi va y investir plusieurs centaines de millions de dollars. Il s'agit de faire émerger un nouveau fournisseur d'aérostructures qui entre à terme dans le Top-10 dessous-traitants d'Airbus », précise Marwan Lahoud. Des équipes d'EADS vont accompagner les Émiriens dans leur envol industriel. En affichant des ambitions technologiques, Abu Dhabi se démarque de ses voisins, Dubaï et Doha, qui se développent dans la seule maintenance aéronautique.
Les équipes d'EADS ont joué cette carte industrielle pour deux raisons. D'abord, pour faire la différence par rapport à l'offre de Boeing, donné favori dans cette compétition. « Sans le volet industriel, nous aurions eu moins de 5 % de la commande », déclare le directeur de la stratégie et du marketing. Ensuite, pour accélérer la mondialisation des activités du groupe en zone dollar et dans des pays à bas coûts, afin de réduire sa dépendance à l'égard de la zone euro. EADS espère réaliser 40 % de ses achats de fournitures hors Europe d'ici à 2020, contre 22 % aujourd'hui.
L'avionneur et sa maison mère, EADS, ont négocié de concert cette commande de 55 avions à l'occasion de laquelle l'émirat développera une activité de sous-traitance.
Airbus a ouvert hier le bal des annonces au Salon aéronautique de Farnborough, avec une commande d'Etihad Airways, basée à Abu Dhabi. La compagnie de la fédération des Émirats arabes unis (EAU) va acheter au groupe européen 55 avions pour une valeur estimée au prix catalogue de quelque 11 milliards de dollars. La commande porte sur 20 appareils A 320, 25 A 350 XWB et 10 A 380. Etihad a également rendu publique une commande de 45 Boeing (25 B 787 et 20 B 777).
Pour Airbus, le contrat signé par la compagnie du Golfe est majeur. « C'était de dures négociations, mais on peut dire maintenant mission accomplie », a déclaré hier à Farnborough le patron d'Airbus, Thomas Enders. La commande d'Etihad illustre le nouveau succès rencontré par l'A 350 XWB, le futur long-courrier, ainsi que par le superjumbo A 380 face au Boeing 747-8. Au-delà des chiffres, ce contrat marque un tournant dans la façon de travailler d'EADS, la maison mère d'Airbus, à l'international. « Cette commande est le fruit de négociations commerciales et industrielles menées en parallèle auprès du client. L'objectif est de gagner des parts de marché et d'implanter industriellement le groupe dans le monde. La commande d'Etihad illustre notre nouvelle méthode de travail », explique Marwan Lahoud, directeur général en charge de la stratégie et du marketing d'EADS.
La carte industrielle
Comme au Brésil dans les hélicoptères (lire nos éditions du 30 juin), le contrat avec Abu Dhabi s'accompagne d'un important volet industriel, avec la création d'un centre de maintenance confié à la société émirienne Adat, la conversion d'avions passagers en cargos, une « académie Airbus » pour former des techniciens, des ingénieurs et des pilotes ainsi que l'implantation d'une usine d'aérostructures des pièces métalliques et composites qui, une fois assemblées, forment le fuselage d'un avion. La future usine devrait produire pour 200 millions de dollars de pièces par an à partir de 2012. « Le site va permettre la création de 3 000 à 5 000 emplois sur place. Abu Dhabi va y investir plusieurs centaines de millions de dollars. Il s'agit de faire émerger un nouveau fournisseur d'aérostructures qui entre à terme dans le Top-10 dessous-traitants d'Airbus », précise Marwan Lahoud. Des équipes d'EADS vont accompagner les Émiriens dans leur envol industriel. En affichant des ambitions technologiques, Abu Dhabi se démarque de ses voisins, Dubaï et Doha, qui se développent dans la seule maintenance aéronautique.
Les équipes d'EADS ont joué cette carte industrielle pour deux raisons. D'abord, pour faire la différence par rapport à l'offre de Boeing, donné favori dans cette compétition. « Sans le volet industriel, nous aurions eu moins de 5 % de la commande », déclare le directeur de la stratégie et du marketing. Ensuite, pour accélérer la mondialisation des activités du groupe en zone dollar et dans des pays à bas coûts, afin de réduire sa dépendance à l'égard de la zone euro. EADS espère réaliser 40 % de ses achats de fournitures hors Europe d'ici à 2020, contre 22 % aujourd'hui.
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