Il y a 8 heures
MAILLE (AFP) — Un procureur allemand a affirmé mardi vouloir faire toute la lumière sur le massacre de 124 habitants de Maillé par des soldats du IIIe Reich, une initiative saluée par des rescapés toujours hantés par le drame 64 ans après.
"J'ai honte de ce qui a été commis ici par les Allemands et je m'excuse auprès de tout le monde", a déclaré d'emblée Ulrich Maass en arrivant dans le petit village en compagnie d'un commissaire de police allemand et d'une traductrice.
Le procureur général de Dortmund s'est déclaré "surpris et touché" par l'accueil que lui ont réservé devant la mairie plusieurs habitants, dont des survivants du massacre du 25 juin 1944, le jour même où était libéré Paris.
Déterminer "pourquoi" et "par qui" ont été tués 124 habitants, dont 44 enfants, est l'objectif du séjour de trois jours de M. Maass, qui a ouvert en 2004 une information judiciaire pour crime de guerre.
En l'accueillant, le procureur de la République de Tours, Philippe Varin, a qualifié d'"exceptionnelle" sa visite, qui est "une première en France" pour des faits liés à la Seconde Guerre mondiale.
Même si elle est tardive, l'"enquête va permettre à des survivants et à des familles de victimes de se libérer" car "beaucoup vivent encore avec ce drame", s'est réjoui Christiane Truffié-Blanc, âgée de 81 ans. "On va enfin pouvoir faire le deuil", a ajouté Claude Daumain, 73 ans.
Les deux retraités étaient mineurs lorsque, ce 25 juin 1944, 60 à 80 soldats allemands sont entrés dans le village de 500 habitants pour tuer au hasard par balles ou par arme blanche tout être vivant. Ils avaient ensuite bombardé le village.
"Durant le retrait des forces allemandes en Europe, des massacres ont été commis. Celui de Maillé a été oublié", a constaté M. Maass, qui n'a trouvé qu'un dossier "avec très peu de détails" dans les archives des Nations Unies.
Ce dossier cite le nom, "écrit de plusieurs orthographes", d'un officier allemand, Gustav Schlüter, qui a été "condamné par contumace en 1952 à Bordeaux et mort en 1965 chez lui en Allemagne", a précisé le procureur en rappelant que les crimes de guerre restaient "imprescriptibles" en Allemagne. En France, la prescription est de 30 ans.
Une soixantaine de témoins ont déjà été entendus en France, en Allemagne et en Autriche tandis que des archives sont étudiées, notamment en Grande-Bretagne. "D'après ces textes, les SS ont brûlé les archives concernant Maillé", regrette le magistrat.
"Nous avons toutefois une idée assez précise de la façon dont les faits se sont déroulés", selon lui.
Le massacre pourrait être lié à un accrochage, la veille au nord du village, entre un groupe de résistants et des Allemands, et la mort dans une embuscade d'un officier SS quelques jours auparavant.
"Des jeunes soldats étaient missionnés pour des représailles" et "tout porte à croire qu'ils ont commis ce massacre de leurs propres initiatives", selon M. Maass.
"En dépit des années passées, nous ne pouvons renoncer à l'espoir de retrouver ces gens", a conclu le procureur, avant de déposer une gerbe à la mémoire des victimes au cimetière.
MAILLE (AFP) — Un procureur allemand a affirmé mardi vouloir faire toute la lumière sur le massacre de 124 habitants de Maillé par des soldats du IIIe Reich, une initiative saluée par des rescapés toujours hantés par le drame 64 ans après.
"J'ai honte de ce qui a été commis ici par les Allemands et je m'excuse auprès de tout le monde", a déclaré d'emblée Ulrich Maass en arrivant dans le petit village en compagnie d'un commissaire de police allemand et d'une traductrice.
Le procureur général de Dortmund s'est déclaré "surpris et touché" par l'accueil que lui ont réservé devant la mairie plusieurs habitants, dont des survivants du massacre du 25 juin 1944, le jour même où était libéré Paris.
Déterminer "pourquoi" et "par qui" ont été tués 124 habitants, dont 44 enfants, est l'objectif du séjour de trois jours de M. Maass, qui a ouvert en 2004 une information judiciaire pour crime de guerre.
En l'accueillant, le procureur de la République de Tours, Philippe Varin, a qualifié d'"exceptionnelle" sa visite, qui est "une première en France" pour des faits liés à la Seconde Guerre mondiale.
Même si elle est tardive, l'"enquête va permettre à des survivants et à des familles de victimes de se libérer" car "beaucoup vivent encore avec ce drame", s'est réjoui Christiane Truffié-Blanc, âgée de 81 ans. "On va enfin pouvoir faire le deuil", a ajouté Claude Daumain, 73 ans.
Les deux retraités étaient mineurs lorsque, ce 25 juin 1944, 60 à 80 soldats allemands sont entrés dans le village de 500 habitants pour tuer au hasard par balles ou par arme blanche tout être vivant. Ils avaient ensuite bombardé le village.
"Durant le retrait des forces allemandes en Europe, des massacres ont été commis. Celui de Maillé a été oublié", a constaté M. Maass, qui n'a trouvé qu'un dossier "avec très peu de détails" dans les archives des Nations Unies.
Ce dossier cite le nom, "écrit de plusieurs orthographes", d'un officier allemand, Gustav Schlüter, qui a été "condamné par contumace en 1952 à Bordeaux et mort en 1965 chez lui en Allemagne", a précisé le procureur en rappelant que les crimes de guerre restaient "imprescriptibles" en Allemagne. En France, la prescription est de 30 ans.
Une soixantaine de témoins ont déjà été entendus en France, en Allemagne et en Autriche tandis que des archives sont étudiées, notamment en Grande-Bretagne. "D'après ces textes, les SS ont brûlé les archives concernant Maillé", regrette le magistrat.
"Nous avons toutefois une idée assez précise de la façon dont les faits se sont déroulés", selon lui.
Le massacre pourrait être lié à un accrochage, la veille au nord du village, entre un groupe de résistants et des Allemands, et la mort dans une embuscade d'un officier SS quelques jours auparavant.
"Des jeunes soldats étaient missionnés pour des représailles" et "tout porte à croire qu'ils ont commis ce massacre de leurs propres initiatives", selon M. Maass.
"En dépit des années passées, nous ne pouvons renoncer à l'espoir de retrouver ces gens", a conclu le procureur, avant de déposer une gerbe à la mémoire des victimes au cimetière.
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