Philippe Val, directeur de publication de Charlie Hebdo, qualifie d'antisémite un article publié dans son propre journal. Entre autres joyeusetés…
Hara-Kiri, ancêtre de Charlie... le bon vieux temps ? A lire Charlie hebdo, comme ça, avec les petits dessins rigolos et les vannes à toutes les pages, on se dit que c'est un journal où ils doivent bien se marrer. Pourtant, il suffisait, paraît-il, d'assister à la conférence de rédaction de jeudi dernier pour comprendre que… pas du tout. Ambiance pourrie, cafés tièdes et réparties qui tombent à l'eau. Explication : deux jours avant, Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Obs, dénonce sur RTL « un article antisémite dans un journal qui ne l'est pas ». Il fait référence à la chronique du dessinateur Siné, « vétéran » de l'hebdo satirique. A l'antenne, il explique que Philippe Val, directeur de publication de Charlie Hebdo, « insoupçonnable d'antisémitisme » et même « considéré par certains comme philosémite », fera, dans le prochain numéro, « un éditorial pour expliquer que Siné est une ordure ».
Quand Charlie fait son auto-procès
Jeudi donc, gros malaise à la rédaction de Charlie. Finie la joyeuse impertinence et la belle unité du procès des caricatures, on oscille entre murmures réprobateurs et embarras. « Siné a peut-être été un peu trop loin… », reconnaît, off, un dessinateur. « Le problème, c'est qu'on est obligés de se protéger, concède un autre. Le texte de Siné n'est pas défendable devant un tribunal… » Pour Charb, autre figure charliesque, « il est évident que Siné n'est pas antisémite, mais son texte peut être mal interprété ». Le tronçon qui fait débat est assez court, nous le reproduisons ici :
« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »
Philippe Val explique que, comme Siné le dézingue dans la première partie de cette chronique (ce qui est tout à fait exact, les deux hommes étant en conflit depuis de nombreuses années), il n'avait pas lu ce passage avant sa publication. Mais il attend des « excuses » de la part du dessinateur pour un article qu'il juge clairement « antisémite ». Et il promet qu'un « communiqué signé de toute la rédaction paraîtra la semaine prochaine » pour remettre les pendules à l'heure. Charlie qui présente ses excuses dans ce cadre, ça fait bizarre. Et pour cause, c'est une première. L'ex-journal « bête et méchant » serait-il en train de devenir « intelligent et respectable » ? De fait, le texte de Siné est plus qu'ambigu. A le lire, on peut comprendre que pour aller loin dans la vie, il vaut mieux être juif...
Hara-Kiri, ancêtre de Charlie... le bon vieux temps ? A lire Charlie hebdo, comme ça, avec les petits dessins rigolos et les vannes à toutes les pages, on se dit que c'est un journal où ils doivent bien se marrer. Pourtant, il suffisait, paraît-il, d'assister à la conférence de rédaction de jeudi dernier pour comprendre que… pas du tout. Ambiance pourrie, cafés tièdes et réparties qui tombent à l'eau. Explication : deux jours avant, Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Obs, dénonce sur RTL « un article antisémite dans un journal qui ne l'est pas ». Il fait référence à la chronique du dessinateur Siné, « vétéran » de l'hebdo satirique. A l'antenne, il explique que Philippe Val, directeur de publication de Charlie Hebdo, « insoupçonnable d'antisémitisme » et même « considéré par certains comme philosémite », fera, dans le prochain numéro, « un éditorial pour expliquer que Siné est une ordure ».
Quand Charlie fait son auto-procès
Jeudi donc, gros malaise à la rédaction de Charlie. Finie la joyeuse impertinence et la belle unité du procès des caricatures, on oscille entre murmures réprobateurs et embarras. « Siné a peut-être été un peu trop loin… », reconnaît, off, un dessinateur. « Le problème, c'est qu'on est obligés de se protéger, concède un autre. Le texte de Siné n'est pas défendable devant un tribunal… » Pour Charb, autre figure charliesque, « il est évident que Siné n'est pas antisémite, mais son texte peut être mal interprété ». Le tronçon qui fait débat est assez court, nous le reproduisons ici :
« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »
Philippe Val explique que, comme Siné le dézingue dans la première partie de cette chronique (ce qui est tout à fait exact, les deux hommes étant en conflit depuis de nombreuses années), il n'avait pas lu ce passage avant sa publication. Mais il attend des « excuses » de la part du dessinateur pour un article qu'il juge clairement « antisémite ». Et il promet qu'un « communiqué signé de toute la rédaction paraîtra la semaine prochaine » pour remettre les pendules à l'heure. Charlie qui présente ses excuses dans ce cadre, ça fait bizarre. Et pour cause, c'est une première. L'ex-journal « bête et méchant » serait-il en train de devenir « intelligent et respectable » ? De fait, le texte de Siné est plus qu'ambigu. A le lire, on peut comprendre que pour aller loin dans la vie, il vaut mieux être juif...
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