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Déguisé, Karadzic était «médecin» dans une clinique

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  • Déguisé, Karadzic était «médecin» dans une clinique

    Etonnamment mince, une épaisse barbe et de longs cheveux blancs tombant sur ses épaules. C'est un Radovan Karadzic méconnaissable que les responsables serbes ont arrêté lundi soir à Belgrade. L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie n'avait plus été vu en public depuis sa fuite en 1996. Il avait alors la chevelure grisonnante toujours en bataille, le front barré d'une mèche indomptable et une certaine corpulence.

    Ancien psychiatre


    Né le 19 juin 1945 dans la ville de Petnjica (municipalité de Savnik) au Monténégro, ce «papak» - terme péjoratif désignant les «bouseux» des montagnes- arrive à Sarajevo à l’âge de 15 ans et suit des études de psychiatrie. Il exerce à partir des années 60, mais sa carrière opère un virage politique en 1989. Après la chute du mur de Berlin, le vent de transformation qui balaie l'ancienne Europe communiste atteint la Yougoslavie qui se disloque quand chacune de ses six républiques proclame son indépendance en 1991.

    Comme Slobodan Milosevic, Karadzic veut que les territoires peuplés de serbes en Croatie et en Bosnie (44 % de la population) soient rattachés à la Serbie. Une ferveur nationaliste héritée de son père, emprisonné pour avoir participé au mouvement des «Tchetniks» qui avaient combattu aussi bien les nazis que les partisans communistes de Tito pendant la 2e guerre mondiale. Selon Libération.fr, Karadzic rêvait par ailleurs de prendre sa revanche sur l’intelligentsia multiculturelle de la capitale bosniaque qui ne l’a jamais réellement reconnu malgré la publication de trois livres de poésie lyrique.

    200.000 personnes tuées pendant la guerre

    En 1989, Karadzic co-fonde ainsi le parti démocratique serbe en Bosnie-Herzégovine puis préside le Conseil de sécurité nationale de la République serbe de Bosnie-Herzégovine («Republika Srpska»). Il devient membre du commandement suprême des forces armées à partir de novembre 1992 et, un mois plus tard, président unique de la Republika Srpska. Secondé par le général Ratko Mladic, Karadzic «nettoie» alors la Bosnie de ses éléments non serbes. Plus d'un million de personnes doivent ainsi quitter leurs villages tandis que 200.000 personnes sont tuées pendant la guerre (1992-1995).

    C'est sous sa présidence que va également avoir lieu le pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 11 juillet 1995, l'armée serbe parvient à prendre d'assaut Srebrenica, une enclave musulmane sous protection de l'ONU. Les casques bleus sont dépassés et pendant quatre jours, environ 8.000 garçons et hommes musulmans sont exécutés. Karadzic est également poursuivi pour son rôle dans le siège de Sarajevo qui a duré quarante-trois mois et pendant lequel quelque 10.000 civils ont été tués.

    5 millions de dollars pour tout renseignement


    Avec les accords de Dayton qui mettent fin à la guerre en décembre 1995, Karadzic obtient malgré tout la reconnaissance territoriale et politique de «sa» Republika Srspka, tandis que Croates et musulmans se partagent l'autre moitié du pays qui devient la Fédération croato-musulmane. Mais déjà, Milosevic le tient à l'écart et en juillet 1996 il lui est interdit d'apparaître en public.

    Il entre alors dans la clandestinité où il dispose d'un puissant réseau de fidèles. Entourés de nombreux gardes du corps, il aurait également bénéficié de protection policière et aurait, selon des rumeurs, trouvé à diverses reprises refuge dans des monastères orthodoxes serbes.

    Sa légende d'insaisissable n'a fait que croître au fil des opérations ratées de l'Otan pour l'arrêter alors que le département d'Etat avait promis une récompense de 5 millions de dollars pour toute information pouvant conduire à son arrestation. Inculpé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Radovan Karadzic risque la prison à vie.

    AFPTV ¦ Radovan Karadzic se cachait à Belgrade sous une fausse identité. Durée: 0mn55


    C. F. (avec agence)

    A todo cerdo le llega su San Martín.
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