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Bouteflika et l’Armée : 1. « La stratégie du président »

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  • Bouteflika et l’Armée : 1. « La stratégie du président »

    Mohamed Chafik Mesbah, qui prépare la publication prochaine de son ouvrage Problématique Algérie, qui traite de l’évolution de la situation générale dans le pays, donne dans Le Soir d’Algérie, à travers ces bonnes feuilles de cet ouvrage, un avis sur la relation de l’institution militaire et la sphère politique.


    « - A court terme, le président Abdelaziz Bouteflika, en remplaçant — sans payer de coût politique significatif — la génération des généraux «janviéristes» par de nouveaux chefs militaires que nous pourrions appeler des «guerriers professionnels», a éliminé toute source possible de contestation de sa démarche à partir des forces armées.



    - A moyen terme, le président Abdelaziz Bouteflika a subtilement conçu la répartition des prérogatives entre délégataires de pouvoir au niveau du ministère de la Défense nationale de manière que leurs influences s'annulent réciproquement.



    - A long terme, le président Abdelaziz Bouteflika est en passe d'achever le découplage entre les services de renseignement et les forces armées, privant les premiers de l'appui ostensible qui faisait leur force et les secondes de l'interface sur la société qui leur permettait d'agir politiquement.


    Je me permets, pour conclure, de revenir sur le dialogue méditerranéen engagé par l'OTAN pour souligner qu'il vise à favoriser la réforme de la Défense nationale, à travers notamment, je cite, «la promotion du contrôle démocratique des forces armées». Cette affirmation est à relier, sans aucun doute, au cours actuel de l'évolution de la chaîne de commandement de l'ANP. J'ai déjà insisté sur la qualité de la formation de ces nouveaux chefs militaires qui, désormais, disposent, entre leurs mains, de la réalité des leviers de commande, puissance de feu et dispositif de soutien logistique.

    Leur degré de conscience, qui se caractérise par un patriotisme aigu et un rejet des clivages régionalistes, se manifeste aussi par une adhésion raisonnée aux impératifs de bonne gouvernance. L'un dans l'autre, cet état d'esprit intrinsèque et les principes institutionnels défendus par l'OTAN devraient prémunir ces nouveaux chefs militaires contre la tentation d'une irruption intempestive dans la sphère politique."
    Dernière modification par absente, 23 juillet 2008, 13h07.

  • #2
    Bouteflika et l’Armée : 2. « Comment le président a relancé le terrorisme »

    Il faudrait s'interroger s'il existe un traité de stratégie, un programme d'enseignement normalisé, une typologie homologuée des modes opératoires et des conduites à tenir. A l'état empirique, une approche globale du phénomène du terrorisme a pu s'imposer avec une projection appropriée sur le terrain. Cela a été moins le fait d'une démarche conceptuelle préalable que le résultat d'un savoir-faire empirique de cadres rompus à l'exercice, aguerris par le terrain et, depuis, trop hâtivement libérés ou remerciés.

    Deuxièmement, la dimension organique. La dissolution anticipée des structures spécialisées de lutte contre le terrorisme — à l'image de l'ONRB (Office national de la lutte contre le banditisme) — et le recyclage, pour ne pas dire la disgrâce, des cadres qui dirigeaient le dispositif opérationnel de lutte contre le terrorisme a entraîné un affaiblissement certain des capacités de riposte. La dissolution du Cemis, organe interministériel de coordination du dispositif de lutte contre le terrorisme, intervenu après le départ de l'ancien chef d'état-major de l'ANP, le général Mohamed Lamari — qui le présidait de fait— a provoqué un vide qui n'a pas été comblé. Le Cemis, au total, aura été un lieu de coordination efficace et la personnalité personnalité charismatique du général Mohamed Lamari avait pu s'imposer à l'ensemble des chefs de services de sécurité et de renseignement intervenant au titre de la lutte contre le terrorisme.

    La troisième dimension est d'essence politique. Elle se rapporte au découplage persistant entre la lutte contre le terrorisme et les actions audacieuses de développement économique et social, destinées à restaurer les liens de confiance entre la population et les pouvoirs publics. Une erreur d'appréciation — presque un déni de réalité — conduit les pouvoirs publics à imaginer volontiers que les nouveaux terroristes ne sont pas le produit du terreau de la société algérienne, mais une création ex nilhio, importée par les soins de l'organisation Al Qaïda. Pourtant, quel homme politique, tant soit peu avisé, pourrait ignorer que les mêmes causes produisant les mêmes effets, la violence se nourrit toujours de la pauvreté et de l'injustice !

    A propos, toujours, de cette dimension politique, comment ne pas évoquer l'impact ambigu de la politique de réconciliation nationale ? Cette démarche a généré une illusion trompeuse de situation dépassée avec l'idée que le terrorisme avait disparu, les sources politiques de la violence étant taries. Voyez les dégâts causés par ce discours infantile sur le niveau de mobilisation des forces de l'ordre et leur degré de vigilance.

    Dans la conjoncture présente, le succès des actions terroristes repose sur certains points d'appui favorables, tels que l'absence de vision stratégique officielle pour combattre le terrorisme, l'état d'ébullition exacerbé de la société réelle et enfin l'état de déprime sociale qui gagne les rangs de la masse des forces auxiliaires aux services du maintien de l'ordre. Les perspectives d'évolution de la conjoncture sécuritaire sont à cet égard plutôt sombres. Pour le plus grand malheur de notre pays, l'hypothèse à privilégier est celle qui pourrait voir se croiser, avec une onde de choc inouïe, courbe de violence liée au terrorisme et courbe de violence liée à l'ébullition sociale. "

    In Le Soir
    Dernière modification par absente, 23 juillet 2008, 13h07.

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    • #3
      « - A court terme, le président Abdelaziz Bouteflika, en remplaçant — sans payer de coût politique significatif — la génération des généraux «janviéristes» par de nouveaux chefs militaires que nous pourrions appeler des «guerriers professionnels», a éliminé toute source possible de contestation de sa démarche à partir des forces armées.
      - A moyen terme, le président Abdelaziz Bouteflika a subtilement conçu la répartition des prérogatives entre délégataires de pouvoir au niveau du ministère de la Défense nationale de manière que leurs influences s'annulent réciproquement.

      C'est être bien naif que de s'imaginer que Bouteflika a fait cela tout seul. Ils ont éliminé Boumediène et Boudiaf ainsi que tous ceux qui risquaient de les déloger de leurs fauteuils et Bouteflika tel Rambo aurait réussit ? Les militaires professionnels n'obéissent qu'aux militaires jamais à un civil et le vrai match c'est Général Tewfik contre Général Belkheir car l'un et l'autre n'ont ni les mêmes alliés ni les mêmes idées. Le mérite de Bouteflika c'est d'avoir su naviguer entre les deux et d'être toujours à son poste.

      La dissolution du Cemis, organe interministériel de coordination du dispositif de lutte contre le terrorisme, intervenu après le départ de l'ancien chef d'état-major de l'ANP, le général Mohamed Lamari — qui le présidait de fait— a provoqué un vide qui n'a pas été comblé. Le Cemis, au total, aura été un lieu de coordination efficace et la personnalité personnalité charismatique du général Mohamed Lamari avait pu s'imposer à l'ensemble des chefs de services de sécurité et de renseignement intervenant au titre de la lutte contre le terrorisme.
      Et là, la couleur de Mohamed Chafik se précise, Lamari n'est pas parti, il a été obligé de démissionner car le peuple algérien a appris en direct qu'il avait déjà combattu ceux qu'il disait ses compatriotes.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Un petit hors-sujet

        La police est trop petite, pensez à nos yeux SVP!


        Merci !



        .../...
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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        • #5
          La police est trop petite, pensez à nos yeux SVP!
          Pourtant,Tounsi a promis de faire des efforts pour LA POLICE.
          .


          Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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          • #6
            Les militaires professionnels n'obéissent qu'aux militaires jamais à un civil
            Bouteflika n'a jamais été un civil, "un militaire à l'apparence civile, un civil à l'âme militaire" comme dit benchicou, il a tjr été présent dans les épisodes où le pourvoir civil a dû céder du terrain au pouvoir militaire. Je crois qu'il fait mnt le malin, serions nous en train de vivre le divorce bouteflika-armée??

            Je me pose cette question, et je me demande aussi quelle partie est pire?

            Et là, la couleur de Mohamed Chafik se précise, Lamari n'est pas parti, il a été obligé de démissionner car le peuple algérien a appris en direct qu'il avait déjà combattu ceux qu'il disait ses compatriotes.

            Je ne peux te répondre sur ça zwina, si tu as des sources tu peux nous dire plus.

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            • #7
              Désolée impre, j'ai pas fait attention

              C mieux comme ça?

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              • #8
                Un petit hors-sujet . L'impré

                La police est trop petite
                Et avec l'armée, ça va mieux ?

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                • #9
                  Azul !

                  @azouz75 Tiens d'ailleurs je lisais dans le même quotidien (Le Soir d'Algérie) qu' ils (Les éléments de la Police) ont une nouvelle tenue, depuis hier, a croire la photo elle a l'air pas mal, est ce là le changement promis !?

                  @penthésilée
                  Pas des soucis merci à toi, mais je t'assure que c'est intenable visuellement.

                  Il se trouve que je suis en plein lecture de l'article dont tu as tiré ton sujet .


                  Si tu permets je mets le lien.
                  Interview avec Mohamed Chafik Mesbah, 1ère partie réalisée par Abderrahmane Seddik, pour le Soir d'Algérie.

                  Un merci à la personne qui m'en a parlé.
                  Dernière modification par l'imprevisible, 23 juillet 2008, 13h29.
                  “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

                  Commentaire


                  • #10
                    Bouteflika et l’Armée : 3. « Pourquoi un putsch est impossible »

                    "Comme vous le savez, l'OTAN a engagé ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue méditerranéen avec un certain nombre de pays riverains à la Méditerranée précisément.

                    J'insiste sur le dialogue méditerranéen engagé par l'OTAN pour souligner qu'il vise à favoriser la réforme de la Défense nationale, à travers notamment, je cite, «la promotion du contrôle démocratique des forces armées». Cette affirmation est à relier, sans aucun doute, au cours actuel de l'évolution de la chaîne de commandement de l'ANP. J'ai déjà insisté sur la qualité de la formation de ces nouveaux chefs militaires qui, désormais, disposent, entre leurs mains, de la réalité des leviers de commande, puissance de feu et dispositif de soutien logistique. Leur degré de conscience, qui se caractérise par un patriotisme aigu et un rejet des clivages régionalistes, se manifeste aussi par une adhésion raisonnée aux impératifs de bonne gouvernance. L'un dans l'autre, cet état d'esprit intrinsèque et les principes institutionnels défendus par l'OTAN devraient prémunir ces nouveaux chefs militaires contre la tentation d'une irruption intempestive dans la sphère politique.

                    Pourtant, des observateurs avisés considèrent que le président de la République reste l’obligé de la hiérarchie militaire dont il ne ferait qu’appliquer les consignes…

                    De quelle hiérarchie parlez-vous? Tenonsen- nous à la réalité du terrain. Pour être, effectivement, en désaccord politique avec M. Abdelaziz Bouteflika je me refuse, néanmoins, de nier son talent tactique qui le surclasse par rapport à ses contestataires passés au sein de la chaîne de commandement. Sa connaissance parfaite du jeu subtil de l’influence étrangère lui permet de percevoir, avant eux, les impératifs qui découlent de l‘ancrage durable de l’Algérie à ce monde unipolaire et l’intérêt pour lui de s’adapter aux contraintes politiques et opérationnelles fixées par l’OTAN... Ce n’est sans doute pas fortuit que M. Abdelaziz Bouteflika, depuis son accession à la magistrature suprême, n’ait eu besoin, à proprement parler, ni d’un ministre des Affaires étrangères, ni d’un ministre de la Défense nationale …

                    Votre vision des choses paraît trop idyllique ! Que faites-vous du conflit de générations qui persiste et des divergences d'écoles … ?

                    Vous voulez évoquer la présence dans la hiérarchie militaire d'une poignée de responsables qui se comptent sur les doigts de la main et qui proviennent de l'Armée de libération nationale ? Je ne pense pas que leur présence soit de nature à contrarier le processus de rajeunissement en cours. Si vous visez, de manière spécifique, le chef d'état-major de l'ANP, j'ai la conviction que c'est pour des raisons symboliques liées, entre autres, à son appartenance à l'ALN, qu'il a été choisi pour assumer une mission temporaire dans le cadre de l'équilibre subtil des prérogatives réparties entre délégataires majeurs de pouvoir au ministère de la Défense nationale.

                    Mais, à terme rapproché, la fonction de chef d'état-major de l'ANP, de plus en plus technicisée, sera, de mon point de vue, accessible à la génération d'officiers incorporés après l'indépendance nationale. Vous évoquez, en deuxième lieu, les divergences résultant de la diversité des parcours des officiers qui forment l'ossature de la chaîne de commandement.

                    Effectivement, ces nouveaux chefs militaires ayant suivi des formations supérieures au sein d'académies différentes, nationales et étrangères, il se pose la question de l'homogénéisation des visions, sur le plan technique aussi bien que sur le plan de la doctrine. L'Ecole supérieure de guerre, nouvellement créée, et l'Institut militaire de documentation, d'évaluation et de prospective, de création plus ancienne, ne semblent pas, en ce sens, avoir apporté la contribution attendue.

                    L'effort de rajeunissement de la chaîne de commandement militaire, concomitant à celui de la modernisation du potentiel de combat, ne s'est pas accompagné — je l'ai déjà souligné — de la rénovation de ce qui tenait lieu de corps de doctrine militaire. Une opacité est entretenue autour de cet impératif de rénovation de la doctrine de défense qui retarde la mise à niveau conceptuelle souhaitée.

                    Une politique de défense nationale, ce sont la menace identifiée et le mode d'organisation de la nation pour y faire face qui sont précisés. La doctrine de défense, c'est la mise en œuvre opérationnelle de ces principes majeurs avec le choix de priorités en matière de taille des armées et de nature des systèmes d'armement à acquérir. Cela n'est pas un secret dans les pays développés où la notion de secret n'est pas galvaudée.

                    Au contraire, ces pays produisent, chaque jour, des études exhaustives sur la question qui contribuent à consolider l'esprit de défense. Dans notre pays, tout se passe comme si les instances politiques, conscientes qu'il n'existait plus d'alternative à un alignement sur l'OTAN — ou à une confrontation avec elle —, avaient choisi de louvoyer. C'est peine perdue. Les politiques de défense nationale s'inscrivent désormais dans des logiques de sécurité régionale liées aux impératifs fixés par les grandes puissances, en particulier la première d'entre elles, les USA."

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                    • #11
                      Vous l'avez tous lu, l'article sur le Soir d'algérie, je veux juste vous proposer le commentaire de M. Dehbi Abdelkader sur ce dernier:

                      Posté par Abdelkader DEHBI, 23 Juillet, 2008 13:36:58

                      "A mon avis, l'auteur de cette analyse semble ignorer quasi totalement la réalité américaine d'aujourd'hui. Je veux parler du quotidien de plus en plus difficile et tendu, de la majorité des populations des Etats-Unis aujourd'hui, c'est à dire depuis le début de l'enlisement des armées américaines dans les aventures de l'Afghanistant et de l'Irak. Aventures qui ont coûté à ce jour, la bagatelle de 3.000 Milliards de Dollars, accentuant davantage la pression sur l'économie US et fragilisant d'une manière IRREVERSIBLE la santé financière des Etats-Unis. Tout le monde attend LE GRAND KRACH financier de New York et les réactions en chaine qui s'ensuivront, sonnant défnitivement le glas d'un Empire éphémère et criminel, que seuls pleureront les aveugles politiques....y compris certains dirigeants de pays arabes dont M. Bouteflika, l'idole délabrée de M. Chafik."

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