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Terrorisme intellectuel militant

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  • Terrorisme intellectuel militant

    Aujourd’hui, on est sommé de choisir son camp : “pour” ou “contre” le Pouvoir. Et les nuances sont interdites


    La semaine dernière, le magazine Nichane consacrait sa couverture aux évènements de Sidi Ifni, se basant en partie sur l’excellent rapport réalisé par l’OMDH (Organisation marocaine des droits humains). Il en ressortait, en gros, que les forces de l’ordre avaient certes commis d’impardonnables abus à l’encontre des citoyens, mais que les manifestants à l’origine de ce ramdam avaient eu, eux aussi, un comportement violent et irresponsable, justifiant largement une intervention sécuritaire. Depuis, Nichane, tout comme l’OMDH, ont été stigmatisés par une bonne partie de l’opinion comme des “traîtres” à la noble et juste cause sociale, voire des “collabos” d’un Etat répressif et dictatorial. Et Sidi Ifni n’est que le dernier exemple de ce que j’appellerai sans hésiter le “terrorisme intellectuel militant” - une forme de pression devenue aujourd’hui la norme dans certains milieux politico-médiatiques.

    Prenons le cas Al Jazeera. En menaçant de suspendre l’autorisation d’émettre de la chaîne d’informations panarabe, en interdisant son Journal du Maghreb, puis en privant le directeur de son bureau marocain d’accréditation professionnelle, l’Etat est clairement coupable de harcèlement de la presse. Il est juste et nécessaire de le dire. Mais pour peu qu’on s’interroge aussi sur la ligne éditoriale malsaine d’Al Jazeera, sur sa propension à servir la soupe aux opposants les plus dogmatiques sans accorder, ne serait-ce qu’une seconde, le bénéfice du doute au Pouvoir… hop, on est accusé de “collusion avec le Makhzen”.

    Le mouvement des “diplômés chômeurs” est aussi une excellente illustration du terrorisme intellectuel militant. Voilà des gens qui multiplient les actions violentes et le chantage au suicide collectif si on ne leur donne pas, séance tenante, des postes dans la fonction publique et nulle part ailleurs - et qui hurlent en se bouchant les oreilles dès qu’on leur propose d’examiner des solutions alternatives. Les mots qu’ils emploient sont un puissant indicateur de leur état d’esprit : ils ne se désignent pas comme chômeurs mais comme “enchômagés” (mou3attaline) – et ils ne parlent pas de “suicides” mais de “martyre” (istich’had). Et la plupart des médias et des défenseurs des droits de l’homme endossent naturellement cette terminologie - et la légitiment, par contrecoup. Gare à celui qui remettrait en cause le bien-fondé de la “juste cause” des “enchômagés” ! Il serait instantanément catalogué “agent du Makhzen” et “ennemi des luttes sociales” !!

    Le militant de gauche et expert économique Fouad Abdelmoumni déclarait la semaine dernière à TelQuel : “L’un des héritages les plus graves du règne de Hassan II est cette réflexion binaire : à compter du moment où on est contre les excès de l’Etat, on devient un opposant à toutes ses manifestations”. Pourquoi ? Par excès d’idéologie. Selon Abdelmoumni, “l’idéologie est devenue un frein” à l’avancement des “luttes concrètes”. Ajoutons que l’idéologie est devenue un outil de terrorisme intellectuel à l’encontre de tous ceux qui tentent le difficile exercice de l’objectivité. Peut-être que ceux qui ont vécu les grandes années de l’idéologie rétorqueront que cela a toujours été le cas…

    Aujourd’hui en tout cas, avec la montée du populisme politico-médiatique, cette tendance est plus présente et plus forte que jamais. On est sommé de “choisir son camp” de manière binaire : on est “pour” ou “contre” le Pouvoir, forcément perçu comme injuste et oppresseur, quoi qu’il fasse. Les nuances sont interdites, et leurs auteurs, automatiquement suspects.

    La vérité, c’est que rien n’est blanc ou noir. Tout est - tout a toujours été - dans les nuances de gris. L’écrivain et dramaturge français Beaumarchais écrivait que “sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur”. À l’origine, cette maxime s’adressait aux représentants du pouvoir. Tout bien réfléchi, elle s’applique aussi bien à ses opposants. On devrait pouvoir le dire sans passer sur le bûcher…

    Tel Quel

  • #2
    Il y a un métier tout aussi important, celui de la justice où sévit (contre la presse) un juge tristement celèbre : Sire Alaoui.

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    • #3
      l'article parle de la pression que subit la presse par les mouvements sociaux, et de l'importance de nuancer une opinion par rapport à un sujet.

      Merci de nous rappeler la petite histoire de la justice, discuté par telquel et d'autres journaux dans d'autres topics.

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      • #4
        Il y a un métier tout aussi important, celui de la justice où sévit (contre la presse) un juge tristement celèbre : Sire Alaoui
        Jawzia

        .......................................

        C'est peut être vrai mais c'est pas le plus méchant; il y a des sires Présidents ou des sire generaux qui lui font de l'ombre .
        La justice du roi est d'ailleurs malmenée par ce meme TelQuel .

        Une tel débat est en tout cas permis dans le pays de sire Alaoui.

        On peut pas en dire autant dans certains pays de notre maghreb bien aimé exception faite de la Mauritanie.

        Reconcentrons nous , plutot , sur ce débat qui concerne la presse INDEPENDANTE.
        Dernière modification par chicha51, 23 juillet 2008, 18h24.

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        • #5
          H'chicha
          Il vous reste quoi pour vous mesurer ? La Tunisie et la Lybie.
          Dans ce domaine l'Algérie est au dessus du lot. Elle a pris de l'avance et vous n'êtes pas prêt de nous rattrapper. Comme en boxe, nous ne pouvons nous mesurer à ceux qui n'appartiennent à notre catégorie, à plus petits que nous. Cherchez d'autres adversaires!
          Dernière modification par ETTARGUI, 23 juillet 2008, 19h25.
          Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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          • #6
            c le meilleur article de reda benchamssi ,tres equilibré.
            en fait tous le monde disait que les association font des derive grave ,mais personne ne veut le dire.
            c le terrorisme intelectuelle.

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            • #7
              Dans ce domaine l'Algérie est au dessus du lot.

              Ettargui
              ..................................

              C'est pas l'avis de reporter sans frontieres ( classement 2006 ) ; le rapport de 2008 ne donne pas de classement.

              -Maroc : 97 ieme ( et j'en suis pas fier).
              -Algerie: 126 ieme sur 168 pays ( bien au dessus du lot)

              http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19318
              Dernière modification par chicha51, 23 juillet 2008, 20h48.

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              • #8
                C'est pas l'avis de reporter sans frontieres
                tu nous fais rire wallah
                reporter sans frontieres et medcins sans frontieres , l onu le figaro le monde charlie hebdo....tu crois encore a ces co neries ?.

                Aux dernières nouvelles, "Reporters sans Frontières", qui avait défendu Charlie Hebdo contre les musulmans, n’a encore rien dit sur ce grotesque épisode de la liberté d’expression en démocratie avancée ( Siné ). L’organisation qui pourfend les atteintes à la liberté d’expression à Cuba ou en Chine est apparemment trop éloignée du siège social de Charlie Hebdo
                Dernière modification par galem99, 24 juillet 2008, 01h16.

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