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Blida, hammam melouane : Les vertus des eaux thermales

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  • Blida, hammam melouane : Les vertus des eaux thermales

    Hammam Melouane a, de tout temps, été une destination privilégiée des Blidéens et des Algérois. L’air pur de ses montagnes, la beauté de ses paysages et l’hospitalité de ses habitants ont inspiré ce dicton : «Qui s’y rend une fois y retourne toujours.»
    Hammam Melouane est une station thermale bien connue. Aussi loin que remontent les souvenirs de ses habitants, les gens viennent de toutes parts. Ils affluent sur ce bourg en grand nombre. C’est le hammam qui attire une population déçue par la médecine et qui vient tenter une autre forme de remède. S’agit-il de croyances ou de médecine de substitution ? Car ceux qui viennent à Hammam Melouane ne le font pas seulement en quête d’une guérison physique, mais aussi spirituelle. Le bain traditionnel est ainsi accompagné de rituels transmis de génération en génération.

    Les rush du week-end

    C’est surtout le mercredi, le jeudi et le vendredi que les visiteurs affluent vers la station thermale située à 17 km de la ville de Blida et 30 km de la capitale et réputée, depuis longtemps, pour les bienfaits de son eau. Quant à l’oued de la localité, il accueille, pour la baignade, ceux que les plages laissent indifférents. Son saint Sidi Slimane attire de fervents adeptes ou de simples désespérés pour un mercredi de ziyara et enfin c’est dans ces montagnes que la source d’eau minéralisée trouve son origine et qu’on récupère l’eau de la fonte des neiges pour la piscine de l’hôtel qui, réaménagé, ne suffit plus à accueillir une clientèle de plus en plus nombreuse.

    Le printemps et l’été sont les saisons idéales pour faire un tour à Hammam Melouane, selon les initiés, en quête de détente ou de guérison. Hormis le paysage et l’eau de Hammam Melouane, une empreinte de spiritualité marque la région. On dit : «Qui s’y rend une fois y retourne toujours.» Il n’existe aucune équipe de soins.

    «L’hôtel compte 22 chambres doubles avec toutes les commodités, dont deux suites pour 100 DA de différence sur le prix de la chambre, un restaurant de100 couverts, un salon familial de 30 places, une cafétéria de 40 places, un parking pour 50 voitures, une boutique d’artisanat et une piscine d’eau récupérée, à travers une tuyauterie en PVC, du haut de la montagne. C’est l’eau provenant de la fonte des neiges», a expliqué le gérant de la station thermale. L’hôtel dispose, également, de 18 chambres dites «traditionnelles». Il s’agit de deux pièces communicantes, avec un toit en tuiles rouges pour la modique somme de 700 DA les 24 heures.
    «Beaucoup de familles préfèrent ces chambres», a relevé notre interlocuteur. Huit chambres dont deux suites peuvent être louées par les «curistes». Le premier responsable des lieux précise que «les locataires paient moins cher leur repas». A l’intérieur des thermes pour femmes, des surveillantes vérifient les tickets à l’entrée. Les thermes sont composées chacune de 14 cabines individuelles équipées d’un bassin où l’eau de la source coule à flots. Des femmes attendent leur tour sur des chaises.

    Venues de toutes les wilayas du pays, d’Oran, de Médéa, d’Alger, de Saïda, de Aïn Defla et même du Sud. Du point de vue hygiène, il est clair qu’on peut faire mieux. Un salon de coiffure reçoit la clientèle féminine après un bon bain.

    Outre les thermes «modernes», il y a le bain traditionnel. Dans les jardins de la station, des familles sont installées sur le gazon, la plupart, de passage au hammam, font un petit somme à même le sol, à l’abri du soleil.

    Là, c’est un autre monde, une autre dimension. Les femmes ne viennent pas seulement pour le bain. Elles sont là, aussi pour une «ziyara». A l’entrée, une femme d’un certain âge veille sur le petit coin réservé aux rituels de la bougie et du henné. On y disperse une poignée de henné et on y allume une bougie en faisant un voeu, explique la dame aux aguets pour empêcher les femmes d’emporter à l’intérieur les objets destinés au rituel. Il est strictement interdit de mettre du henné à l’intérieur du bassin ou d’allumer les bougies. A l’intérieur, se trouve un grand bassin, de mosaïque bleue, où des femmes et des enfants se baignent dans une eau brunâtre, due à sa composition en fer.

    La ziyara du mercredi

    Le jour de la «ziyara», le mercredi, une «zerda»ou une «ouâda» (un festin) est faite avec tout le rituel pour commémorer le «ouali Sidi Slimane», le saint homme de la région. «La station a une vocation touristique, elle doit être dotée d’un statut particulier vu sa vocation médicale», fait remarquer le gérant. Dans un camp de toile un groupe d’enfants, garçons et filles, les uns nageant les autres déjeunant, sont accompagnés de quelques adultes. Il s’agit de l’association Espaces verts de Benzarga (commune de Dergana). Son président Fateh Bouazouni signale : «Depuis 9h, nous sommes ici avec 80 enfants qui, pour la première fois, découvrent ce coin merveilleux, où ils peuvent à la fois nager et profiter du paysage. Les gens sont si accueillants, la sécurité est garantie et l‘air est sain. Les enfants sont très heureux et épanouis. Ils chantent, ils dansent et s’amusent comme des fous. Ils profiteront de ce moment exceptionnel jusqu’à 17h.
    Nous comptons 195 enfants, dans notre association ». Juste après le vieux pont à la sortie du village, s’ouvre l’unique route jusqu’à Magtaâ Lazrag. Situé à la limite de Hammam Melouane, le village renaît. Tout au long du chemin, sur la gauche, des estivants sont installés au bord de l’oued. Un autre camp de toile est situé à environ un kilomètre du pont, puis un autre plus loin, dressé au bord de l’oued à mi-chemin entre l’entrée de la commune et la sortie vers Magtaa Lazrag. Ce camp se trouve non loin d’un chantier de travaux où grue, pelleteuse et autres engins étaient en action. Il s’agit d’une sablière, à proximité de l’oued, au bord de l’eau.

    Etonnant. A droite, à quelques mètres de là, la montagne est soutenue par un mur de grosses pierres, grillagé, en raison des glissements de terrain. Outre la sablière qui n’était pas à sa place dans le décor, un tas d’ordures ménagères jonche le sol à gauche de la chaussée, c’est là l’unique fausse note, tout au long du trajet, venue enlaidir le paysage. A ce sujet, des habitants du petit village expliquent que ce tas d’ordures a été évacué par les services de nettoyage, au moment de l’édification du mur de soutènement. Cela pourrait être l’oeuvre de passagers, inconscients, après un pique- nique. Magtaâ Lazrag semble désert. Pas âme qui vive. Même après un tour complet du village, le constat est le même : personne. Retour à Hammam Melouane. Les fillettes sont toujours là pour proposer, du pain et des oeufs durs. Au fond du camp, des enfants, accompagnés d’adultes, se reposent à l’intérieur des tentes, pendant que d’autres, ravi, pêchent des petits poissons qui ont été emportés par l’eau de l’oued. Il s’agissait des membres de l’association El Salem li houaïlou El Coran (Association la Paix pour la récitation du Coran), du quartier du Clos Salembier (El-Madania) d’Alger. Dans ce lieu, des bassins ont été aménagés pour que l’eau, destinée à alimenter la région, ne soit pas altérée par les «estivants», explique le garde communal.

    L’autre bassin est séparé du premier par une clôture en grillage. A travers la barrière confectionnée à partir de grosses pierres, des poissons évoluent avec quiétude. D’après les enfants du village, c’est là l’oeuvre des services des eaux qui ont édifié ce petit barrage. Le plus frappant, est que ces enfants étaient conscients de la nécessité de cet ouvrage et adhéraient complètement à cette décision des pouvoirs publics. Depuis 2002, précisent les jeunes concessionnaires, «ce lieu est devenu très fréquenté par une population qui n’est pas fan de plages. Juillet et août sont les mois de grande affluence.» Et de conclure : «Nous déboursons 15 000 DA pour la concession de ce camp durant toute la saison estivale.» Ils n’ont pas oublié de signaler « qu’il y a, quelque temps, des étrangers sont venus prospecter les lieux pour d’éventuels investissements. Il s’agit de Syriens, de Yéménites et même des Japonais.» Ces jeunes gardent bon espoir surtout depuis l’ouverture de l’unique auberge à proximité de leur camp.

  • #2
    La légende du hammam

    L’histoire de ce hammam et sa renommée remontent à l’époque turque. Melouana, la fille du dey, avait guéri grâce à l’eau de la source. «Le dey Hussein a emmené sa fille Melouana dans la région, car déjà l’eau de cette source thermale était connue pour ses bienfaits sur la santé des personnes qui s’y baignaient. Melouana aurait guéri grâce à cette eau minéralisée. Elle était paralysée et aurait retrouvé l’usage de ses jambes après plusieurs bains dans l’eau de cette source. Depuis, le petit bourg a pris le nom de Hammam Melouane qui, en fait, est tiré de Melouana», raconte ammi Amar, caissier dans le bain traditionnel. Alors, «son père le dey a construit le vieux bain qui attirait de plus en plus de monde», explique le gérant de la station thermale. «Autrefois, ce n’était qu’une petite source au niveau du bain traditionnel que le dey a aménagé en construisant une coupole pour plus de propreté. Le bouche-à-oreille a fonctionné et la source d’eau miraculeuse attirait de plus en plus de monde», poursuit-il. Et d’ajouter : «C’est en 1927 que les Français, après des analyses biologiques de cette eau, ont confirmé sa riche composition et ses bienfaits et ont construit, à leur tour, deux bains traditionnels avec une grande coupole pour chacun, plus les bains individuels. Ainsi, la station d’antan était composée d’une chaîne : les deux bains traditionnels, les bains individuels et l’hôtel.» Un originaire de la région, lui, a une toute autre version. Il évoque «la montagne à plusieurs couleurs», en décortiquant «Melouane» qui veut dire : «M» de montagne et «Elouane» qui signifie couleurs. Ammi Amar a, également, parlé de trois tribus : Benazzoune, Melouane et Beninasra. Il évoquera le saint Sidi Slimane en invoquant un vers que les femmes récitaient autrefois lors des rituels. Elles disaient : «Ya sidi Slimane chebaâna djidjane wa atina saha âla toul el zamane (ô maître Slimane donne-nous plusieurs poulets et la santé éternelle).» Mohamed, surnommé Salama, accourt dès qu’il voit des étrangers . Il ne faut surtout pas qu’il rate quelqu’un en quête d’une tente au camp de toile. «Les gens de la région sont très gentils, chaleureux et honnêtes» assure-t-il poursuivant : «Moi, je ne peux vivre ailleurs qu’ici.

    J’aime Hammam Melouane, je l’ai dans la peau. Je ne l’échangerai pour aucun autre endroit.» Montrant quelques personnes qui lavaient leur véhicule sur le bas-côté, près de l’oued dans le sens de la coulée de l’eau, sur la partie inférieure du camp, Mohamed a relevé que sa mission est aussi d’empêcher les automobilistes de laver leur véhicule près des gens et là où ils se baignent. Nous les empêchons de salir l’eau de l’oued, car elle alimente la région de Hammam Melouane en eau potable». Le jeune concessionnaire, associé à un ami, a souligné qu’il paie 9.000 DA par trimestre pour cette concession. Sur la route menant vers Hammam Melouane, les paysages verdoyants d’antan ont disparu laissant place au béton. Des cités-dortoirs, qui se sont implantées au fil du temps sur les terres fertiles où on plantait toutes sortes de légumes et de fruits, rendent les lieux à peine reconnaissables pour quelqu’un qui n’y a pas mis les pieds depuis quelque temps. Même les vendeurs de fruits et légumes, de part et d’autre de la route menant jusqu’à Hammam Melouane, ne sont plus là. «La commune de Hammam Melouane vous souhaite la bienvenue», indique une plaque et tout de suite après, se dresse un camp de toile.

    Dans ce camp «familial», des kiosques sont aménagés en restaurants, en fast-foods et en épiceries. Plus bas, plusieurs parkings sont, également, aménagés à ciel ouvert sous un soleil de plomb. Devant le camp installé depuis cinq ans déjà, Dahbia, résidant à Fort-de-l’Eau, aujourd’hui Bordj El-Kiffan à Alger, est assise en compagnie de ses filles et de ses petits-enfants ainsi que de quelques amies du Clos-Salembier (El-Madania). «Nous sommes venus profiter des bienfaits de Hammam Melouane loin du stress de la capitale», dit-elle d’un ton enjoué. Cette sexagénaire parle de l’oued comme s’il s’agissait d’une personne. Elle en parle comme d’un compagnon. «Il me parle et je lui parle. Nous nous comprenons. Je m’assois dans son eau et nous dialoguons, sans nous lasser. Je tire, à chaque passage ici, une moralité. Je ressens, à chaque fois que je viens ici, un apaisement. Je suis à l’aise, confiante et sereine dans ce lieu magique, surplombé par la montagne des deux côtés et entouré de pierres, de galets ou de rochers, sur une musique au ruissellement de l’eau de l’oued. C’est ainsi depuis plus de 20 ans, sauf pendant la période du terrorisme. Cela me manquait terriblement.» Elle se remémore ces instants de jeunesse passés au bord de l’oued, contemplant un paysage féerique et pourquoi elle y venait : «Avant, je venais pour soulager mes migraines.»

    Plaisirs et cures

    A l’époque, se souvient-elle, «après le déjeuner, nous faisions un pique-nique royal que je préparais chez moi, nous sirotions un délicieux café avec un pot de h’baq (basilic) au milieu du tapis, à même le sol (un long soupir s’ensuit). Ce qui ne se fait plus, le coeur n’y est plus et la réalité du quotidien ne le permet plus.» «Maintenant, c’est pour me détendre et profiter d’une journée de plaisir et de bonheur. J’emmène mes trois filles, leurs enfants et nos amies par bus, dès 7h, et en deux heures nous arrivons, impatientes de plonger dans cette eau bénite. C’est le deuxième jeudi consécutif que nous revenons ici, car l’endroit est accueillant et les jeunes concessionnaires de ce camp de paille sont corrects, honnêtes et très serviables. Nous nous sentons en sécurité. Macha Allah ! Les jeunes sont très efficaces et volontaires. De plus, c’est un endroit où seules les familles sont admises. Pour 200 DA la chambrette, vous avez la paix toute la journée. L’air est frais et il creuse l’appétit, l’eau est bonne et une paix intérieure vous envahit jusqu’au moment du départ. Nous reprenons la route vers 16h ou 17h.» Pour clore son récit, Dahbia reprend un proverbe bien de chez nous : «Moralité de l’histoire, rien n’est éternel, seules les pierres de l’oued y restent.»

    L’oued de Hammam Melouane trouve ses origines dans deux rivières distinctes. L’une arrive de Médéa et l’autre de Chréa. Elles se rejoignent à Hammam Melouane pour se déverser dans l’oued El-Harrach. L’oued et la source thermale sont distincts. La source provient du haut de la montagne, elle ne suit pas le même cheminement que l’oued. Pourtant, selon les habitués, ils ont tous les deux des capacités de bien-être et de bienfaits médicinaux depuis des siècles. L’eau de la station thermale est analysée, chaque année, pour voir la variation des taux de chaque composante. Les résultats de cette année, obtenus au 11 janvier 2007, donnent des concentrations de calcium (Ca) de 1042,08 mg/l d’eau, de magnésium (Mg) 123,93 mg/l, de chlorure (Cl) 18 650,28 mg/l, de sulfate (SO4) 2180 mg/l, de bicarbonate (HCO3) 281,82 mg/l. Cette eau ne contient ni sodium (Na) ni potassium (K). Ces analyses ont été faites par l’Algérienne des eaux.

    Treize maladies sont traitées grâce à l’eau de Hammam Melouane. Il s’agit du rhumatisme sous toutes ses formes, des maladies des os et des articulations, des maladies de la femme, des maladies de l’enfant, des maladies de l’intestin, de la colibacillose, des maladies du foie, du pancréas et des reins (diabète, obésité, etc.), des maladies veineuses et artérielles, du système nerveux sympathique, des maladies du sang et les anémies, du paludisme chronique, de la sénilité, des douleurs nerveuses, articulaires, musculaires et autres. Le bain est recommandé aux convalescents.

    Aucune équipe médicale n’est disponible au sein de la station, c’est pourquoi il n’existe pas de convention avec la Caisse nationale d’assurance sociale (Cnas). 3.000 personnes, en moyenne, fréquentent la station de Hammam Melouane, durant les trois mois de l’été (juin, juillet et août). «Notre problème ne concerne pas la fréquentation, mais les capacités d’accueil qui sont très réduites. On devrait penser à construire un autre hôtel moderne, répondant aux spécificités de la région et ramener une équipe de soin», a souhaité le maire. La station thermale est privatisable.

    Elle a reçu trois offres, il n’en reste que deux en course. Par ailleurs, les Chinois sont intéressés par l’investissement dans le thermalisme dans cette région. La station est source d’emplois. Elle est passée de 14 emplois, en 1998, à 34 permanents, en 2007. Le nombre d’employés atteint 65 avec les contractuels, durant la saison estivale.

    - MidiLibre

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    • #3
      Voici l'une des facette de cette endroit qu'on appelle hammem melouan qui naturellement avant d'etre Hammem est un endroit magique aussi

      voici une photo de cette endroit juste un peu plus haut de la station thermale

      http://www.casimages.com/img.php?i=0...7084003870.jpg
      Oo >-- Divinement Maudit et Diaboliquement vivant --< oO
      **ALGERIA**
      ~ me ~

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      • #4
        magnifique

        j allais en vacances tout les ans juste à coté
        et on ne m'y a jamais emmené...
        On n'est pas le maître de son coeur...
        "un seul être vous manque et tout est dépeuplé" A.L.
        les 3 singes de la sagesse : "je n'ai rien vu - je n'ai rien entendu - je n'ai rien dit"

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