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Oum Kaltoum, la quatrième pyramide

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  • Oum Kaltoum, la quatrième pyramide

    Très jeune, la petite fille montre des talents de chanteuse exceptionnels, au point qu'à 10 ans son père la fait entrer - déguisée en garçon - dans la petite troupe de cheikhs qu'il dirige.

    A 16 ans, elle est remarquée par un chanteur alors très célèbre, Cheikh Abou El Ala Mohamed, et par un joueur de luth, Zakaria Ahmed, tous deux l'invitant à les accompagner au Caire.

    Elle attendra d'avoir atteint l'âge de 16 ans pour répondre à l'invitation, et pour se produire - toujours habillée en garçon - dans de petits théâtres, fuyant soigneusement toute mondanité ou vie de bohème.

    Très vite, deux rencontres déterminent sa vie. Celle de Ahmed Rami tout d'abord, un poète qui lui écrira 137 chansons et l'initiera à la littérature française, qu'il a étudiée à la Sorbonne. Mohamed El Qasabji, ensuite - virtuose du luth, lui trouve le Palais du théâtre arabe, l'occasion pour Oum Kalthoum de premiers grands succès (L'amoureux est trahi par ses yeux).

    En 1932, sa notoriété est telle qu'elle entame sa première tournée orientale : Damas, Bagdad, Beyrouth, Tripoli, etc. Cette célébrité lui permet également, en 1948, de rencontrer Gamal Abdel Nasser, qui ne cache rien de son admiration et qui officialise en quelque sorte l'amour de l'Egypte pour la chanteuse, amour réciproque puisque Oum Kalthoum donnera de nombreuses preuves de son patriotisme.

    Parallèlement à sa carrière de chanteuse, elle s'essaie au cinéma (Weddad, 1936 ; Le chant de l'espoir, 1937 ; Dananir, 1940 ; Aïda, 1942 ; Sallama, 1945 et Fatma, 1947) mais délaisse assez vite le septième art, le face-à-face émotif avec le public lui faisant cruellement défaut.

    En 1953, elle épouse un homme qu'elle respecte et admire, son médecin depuis de nombreuses années, Hassen El Hafnaoui, en prenant soin d'inclure tout de même la clause du pouvoir à la dame qui lui permettrait de prendre elle-même la décision du divorce le cas échéant.

    Multipliant les concerts internationaux, elle vient en France à l'Olympia (Paris) en novembre 1967 ; et le président Charles de Gaulle lui envoie un télégramme de félicitations, mais celle que l'on surnomme El Sett (la dame) commence à souffrir de graves crises néphritique. On raconte que Maria Callas aurait dit que Oum kalsoum avait une voix incomparable - 14 000 vibrations/seconde.

    En 1972, elle donne son dernier concert au Palais du Nil et les examens qu'elle pratiqua à Londres montrent qu'elle est inopérable. Aux Eats-Unis d'Amérique, où son mari la conduit, elle bénéficie un temps des avancées pharmaceutiques mais en 1975, rentrée au pays, une crise très importante la contraint à l'hospitalisation. La population de son petit village natal du delta psalmodie toute la journée le Coran. Oum Kalthoum s'éteint à l'hôpital le 3 février 1975 à l'aube.
    Ses funérailles furent grandioses : plus de 5 millions de personnes l'ont accompagnée à sa dernière demeure, auprès de ses parents et de son frère, au Caire.

    - La Nouvelle Republique
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