M. Azoulay pour une UPM ouverte sur les perspectives politiques, idéologiques et stratégiques
"L'UPM va évoluer non pas en contradiction ou en opposition avec le processus de Barcelone, mais, au contraire, dans la complémentarité, dans la dynamique et à partir des acquis que Barcelone nous a apportés", a dit M.Azoulay, qui s'exprimait lors de la journée de travail sur le bilan du sommet de Paris pour la Méditerranée, organisée par l'Institut "Amadeus".
Il s'agit d'un projet qui crée la logique, la mécanique et les éléments de construction d'un "espace de codécision politique", a souligné M. Azoulay, appelant les pays du pourtour méditerranéen à travailler ensemble pour "essayer de retrouver la capacité d'inventer autres choses, d'inventer plus et de mettre en place un système qui sera, pour nous au sud, plus légitime et plus paritaire, plus égal et plus respectueux de nos cultures, de nos valeurs, et en rupture avec les logiques de l'exclusion et de la confrontation, qui se sont introduites par effraction dans nos univers respectifs ces dernières années".
Les pays du sud ont tendance à traduire cette inflexion nouvelle par une perspective politique, une perspective idéologique et une perspective stratégique, qui annoncent la fin de "la logique univoque et à dominante économique et commerciale", qui a marqué les rapports euro-méditerranéens, a indiqué le Conseiller de SM le Roi.
La région n'a pas besoin d'une Union pour la Méditerranée, si elle se limitait à une Union des projets, a-t-il précisé, dans ce cadre, ajoutant que "le processus de Barcelone, tel qu'il a été conçu, nous offre le périmètre le plus étendu et le plus complet pour faire tous les projets de la terre, qu'il s'agisse de projets de dépollution, de projets énergétiques...".
"Tous ces projets ne nécessiteront pas, pour être réalisés, de parler d'une Union pour la Méditerranée", a-t-il poursuivi.
M. Azoulay s'est dit convaincu qu'il n'y aura pas un jour une adhésion totale des pays du sud à l'UE, appelant à la création d'un "centre concentrique ou périphérique par rapport à l'UE, dans lequel nous évoluerons politiquement et idéologiquement, et à partir duquel nous aurons construit la logique de la parité et de convergence de nos valeurs".
Par ailleurs, le Conseiller de SM le Roi a mis l'accent sur les apports et les acquis du processus de Barcelone pour le Maroc, aussi bien sur le plan politique que sur celui de la cohérence des programmes de réformes, soulignant que ce processus a "considérablement modifié, et pour le meilleur, la relation entre le Maroc et l'UE".
La déclaration du Sommet de Paris pour la Méditerranée, ses apports, son originalité, mais également ses insuffisances, ont été au centre de cette journée de travail, qui a réuni autour d'une même table une pléiade d'experts, de responsables politiques et économiques et d'universitaires marocains et étrangers.
Les participants à cette rencontre ont analysé la "Déclaration de Paris", mis l'accent sur les apports de l'UPM, relevé les insuffisances de ce nouveau cadre de partenariat entre l'UE et les pays de la rive sud de la Méditerranée et mis en évidence le rôle moteur que jouera le Maroc dans la concrétisation des projets portés par l'UPM.
D'autres aspects de l'UPM ont été examinés lors de cette rencontre, notamment la question environnementale et la nécessité de développer des projets euro-méditerranéens en matière d'énergie renouvelable, l'échange du savoir et de la connaissance entre les deux rives de la Méditerranée, le développement des infrastructures maritimes et terrestres et le soutien aux entreprises dans la région.
Organisée à l'initiative de l'Institut Amadeus, cette journée de travail est une première étape pour l'organisation du forum annuel international de l'Institut, les MEDays, qui auront lieu les 27 et 28 novembre prochain à Tanger.
MAP
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