Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'avocat de Jérôme Kerviel s'exprime sur le scandale Société Générale

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'avocat de Jérôme Kerviel s'exprime sur le scandale Société Générale

    INTERVIEW - Dans un entretien avec «Le Figaro», l'un des nouveaux avocats du trader dit souhaiter la mise en examen des supérieurs de Kerviel.

    LE FIGARO. À la tête d'une équipe de six avocats, vous assurez désormais la défense de Jérôme Kerviel. Quel est votre objectif ?
    Bernard BENAÏEM. D'abord, faire en sorte que la clôture de l'instruction ne soit pas aussi rapide que le juge imagine le faire. Compte tenu de l'usage pour ce genre d'affaires complexes, avec autant d'investigations à mener et de commissions rogatoires à réaliser, on ne peut, en cinq mois seulement, faire le tour du dossier. Beaucoup de zones d'ombre demeurent, notamment sur les conditions de débouclage. (Le débouclage des positions dissimulées par Jérôme Kerviel fin janvier a provoqué la perte de 4,9 milliards d'euros, NDLR.)

    Contestez-vous la somme de 4,9 milliards d'euros perdue par la Société générale du fait des investissements de Jérôme Kerviel ?
    Nous ne contestons pas le montant mais nous nous demandons pourquoi il est aussi élevé et s'il est entièrement imputable à Jérôme Kerviel. Quels que soient ses agissements, on se rend compte que, tant que Jérôme Kerviel est salarié de la banque, celle-ci gagne de l'argent et qu'elle en perd subitement lors d'un débouclage dont les conditions restent à éclaircir.

    Pourtant, la Société générale a toujours expliqué que le débouclage immédiat était la règle intangible en cas de découverte de fraude. Et que, vu les sommes en jeu, la banque était en danger.
    Je ne peux pas adhérer totalement à cette théorie. Le but de la banque devait être avant tout d'éviter la casse et il y avait des moyens d'éviter de déboucler au plus mauvais moment comme cela a été le cas.

    Ce point modifie-t-il selon vous la qualification pénale du dossier ?
    Ce dossier ne peut être compris uniquement au travers du prisme du préjudice. Comme tout dossier pénal, la qualification des faits est essentielle. Par la presse, j'apprends que celle-ci est évolutive et que certaines incriminations auraient été abandonnées. Il est trop tôt pour discuter de ce point en profondeur, mais notre conviction est qu'une qualification pénale des faits serait extrêmement difficile à trouver. Si tant est qu'elle puisse exister.

    Le parquet a requis la mise en examen de l'assistant de Jérôme Kerviel pour complicité. Est-il complice ?
    Il est, à mon sens, ridicule de chercher des responsabilités auprès d'un jeune homme de 23 ans chargé de répercuter des ordres et de les entrer dans un ordinateur. Ce qui paraît intéressant dans ce type de dossier, c'est de déterminer si Jérôme Kerviel n'a pas bénéficié de complicité par fourniture de moyens ou par fourniture d'instructions de la part de sa hiérarchie. Si tel était le cas, la mise en examen de certaines personnes de la hiérarchie de Jérôme Kerviel serait bien évidemment inévitable. Dans des structures très hiérarchisées et très surveillées comme celles-ci, on ne voit pas comment les faits ont pu échapper à tout le monde. Jérôme Kerviel refuse d'être le bouc émissaire et la victime expiatoire d'un système permissif.

    Jérôme Kerviel a toujours admis avoir dissimulé ses positions. L'enquête a confirmé les soupçons. Votre stratégie n'est-elle pas risquée ?
    Nous sommes dans un dossier des extrêmes. Sans parler des sommes en jeu, à quoi riment trente jours de détention préventive pour qu'après cinq mois le juge estime le dossier terminé ? Quel est le risque sinon de faire la lumière ? Renvoyer Jérôme Kerviel devant un tribunal avec des qualifications a minima, personne ne peut s'en satisfaire. Ni l'opinion publique, ni la justice, ni la banque si elle aussi souhaite vraiment la vérité.

    source : le Figaro

  • #2
    Voilà une longue affaire en perspective.

    Et tout aussi chargée au niveau de l'instruction de celle-ci que de l'observation de la réaction du secteur, des mesures mises en place par les banques et la difficile équation à résoudre entre respect des libertés individuelles et de la vie privée et sécurisation des recrutements, des carrières et des méthodes de travail... Rien qu'à partir de cette affaire.

    Commentaire

    Chargement...
    X