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Berlin craque pour Obama

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  • Berlin craque pour Obama

    Comme des dizaines de milliers de ses compatriotes hier, Stefan Kohte ne voulait pas rater le discours éminemment symbolique du candidat démocrate Barack Obama au cœur de Berlin. Et il avait prévu son propre « coup d’éclat » pour l’occasion.


    L’homme de 35 ans a tiré de ses boîtes un vieux pull bleu, blanc et rouge souhaitant « Bonjour à l’Amérique ». Un vêtement beaucoup trop petit pour lui, presque comique sous le chaud soleil de juillet.

    « C’est ma grand-mère qui me l’a confectionné il y a 18 ans alors que je me préparais à partir pour étudier un an aux États-Unis. J’avais fini par le ranger en raison de divergences d’opinions avec ce pays. Je l’ai ressorti aujourd’hui comme un gage de réconciliation.

    J’espère que je serai plus satisfait de leurs politiques si M. Obama gagne », a-t-il expliqué.

    Pour M. Kohte comme pour beaucoup d’autres Allemands croisés hier à Berlin, le sénateur américain est source d’espoir après de longues années d’administration républicaine.

    « Vous savez, ça a été plutôt difficile à vivre, cette histoire d’unilatéralisme », a indiqué Philippe Ruhe, 21 ans, en parlant de l’intervention américaine en Irak.

    L’étudiant était venu le matin même du sud-est du pays pour entendre le discours. Ne voulant rien manquer, il s’est présenté trois heures plus tôt que nécessaire à proximité de la colonne de la Victoire, au centre de la ville.

    L’endroit était déjà quadrillé par un imposant contingent de policiers, parfois accompagnés de bergers allemands, qui allaient et venaient derrière des clôtures délimitant un vaste périmètre de sécurité. Le tout sous le regard d’une foule de nudistes installés dans le parc voisin, indifférents à l’événement politique du jour.

    Vers 17 h, près de 200 000 admirateurs et curieux ont commencé à véritablement affluer, remplissant la large avenue menant jusqu’à la célèbre porte de Brandebourg. Des dizaines de personnes ont grimpé aux poteaux d’éclairage, dans les arbres, parfois même sur des toilettes temporaires dans l’espoir de bien voir la scène placée au pied de la colonne de la Victoire ou l’un des écrans installés pour retransmettre le discours.

    Après avoir fait patienter la foule une vingtaine de minutes de plus que prévu, Barack Obama s’est présenté tout sourire au micro, multipliant les remerciements en anglais à la foule.

    Évoquant la résistance des occupants de la partie ouest de la ville face aux Soviétiques après la Seconde Guerre mondiale et le pont aérien qui a permis d’approvisionner Berlin lors du blocus de 1948, il a insisté sur l’importance des liens passés entre les États-Unis et l’Europe. Et sur la nécessité de les consolider dans un monde confronté à des défis comme le terrorisme, la prolifération nucléaire et le réchauffement climatique.

    « Nous ne pouvons nous permettre d’être divisés. Aucune nation ne peut, seule, faire face à ces défis », a-t-il lancé, avant d’insister sur la nécessité d’envoyer plus de troupes en Afghanistan. Une question sensible qu’il avait évoquée plus tôt dans la journée lors d’une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

    Le candidat, au grand dam de certains membres de l’auditoire, n’a pas prononcé un mot d’allemand, évitant notamment le célèbre « Ich bin ein Berliner » (Je suis un Berlinois) lancé par le président John F. Kennedy lors d’un discours historique effectué dans la partie ouest de la ville en 1963.

    La foule a ponctué plusieurs de ses sorties d’applaudissements chaleureux avant de se disperser dans le calme. Plusieurs centaines de personnes ont attendu le long d’un corridor routier aménagé par les policiers dans l’espoir d’obtenir une dernière photo du candidat, décrit comme une « superstar » par le prestigieux magazine Der Spiegel.

    Selon un récent sondage, près de 70 % des Allemands souhaitent que Barack Obama remporte l’élection américaine. Seuls 10 % soutiennent plutôt le candidat républicain John McCain.

    « À Berlin, c’est encore pire. Tout le monde appuie Obama », expliquait hier Dante La Penta, un Américain de 22 ans travaillant dans la capitale allemande. Il accuse le sénateur américain de vouloir se donner une prestance internationale à peu de frais en récoltant des « photos avec des chefs étrangers ».

    David Atkinson, un résidant de la Caroline-du-Nord de passage à Berlin, ne croit pas que les photos ou l’engouement européen pour le candidat démocrate influenceront le scrutin présidentiel de novembre.

    « Au bout du compte, c’est nous qui allons voter. Les Américains sont des gens arrogants. Ils n’écoutent personne », a-t-il affirmé.

    - AFP
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