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La Fête nationale du bijou sous le signe de la vigilance

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  • La Fête nationale du bijou sous le signe de la vigilance

    Jeudi. Espace culturel Mouloud-Mammeri. Une trentaine de militaires traversent la petite ville en file indienne. Les hommes en vert ne font aucune vérification. Un citoyen présent sur les lieux précise: «Ce matin, quand je suis sorti de chez moi, j’ai rencontré plusieurs militaires devant ma maison». Un barrage de l’ANP est dressé au niveau de l’intersection menant vers Tassaft, à quatre kilomètres d’Ath Yenni. Il s’agit d’un point de contrôle important compte tenu du nombre d’éléments mobilisés et de la distance que doit parcourir un véhicule pour le traverser.

    Les agents de l’A.N.P. sont très modérés dans leurs interventions. «Il s’agit d’assurer la sécurité des citoyens et celle des visiteurs de la Fête nationale du bijou, sans plus. Le citoyen ne doit donc pas se sentir agressé», affirme un observateur trouvé au chef-lieu de la commune qui fait face à la célèbre «Main du Juif». Un barrage fixe, beaucoup plus étoffé, est permanent à une quinzaine de kilomètres du premier.

    Au carrefour Ouacif-Ouadhia, un campement militaire veille au grain au milieu de la tristement célèbre forêt de Takhoukht. «Ce barrage existe depuis le milieu des années quatre-vingt-dix.» Même si la sécurité s’est améliorée depuis, la vigilance demeure de mise, avertit-on.

    Arrivé à hauteur d’un virage, le chauffeur qui conduit notre véhicule affirme: «C’est ici que sept gendarmes ont été tués, il y a un peu plus d’une année.» Notre interlocuteur, qui connaît bien la région, dit qu’en traversant cette route, le risque n’est jamais égal à zéro. C’est pourquoi il avertit: «Il vaut mieux revenir avant seize heures.» Et même si l’envie vous prenait, vous n’avez pas le choix du fait que le dernier fourgon de transport démarre d’Ath Yenni à 15 heures. Cette habitude n’est pas seulement liée à la crainte d’éventuels attentats mais elle est également inhérente au fait que cette daïra n’est pas très peuplée et les gens qui y vivent ne se déplacent pas trop.

    Les citoyens d’Ath Yenni sont souvent mécontents quand les journaux, rendant compte d’un attentat, font référence à la localité. «Si une bombe explose à Tamanrasset, ils écriront qu’elle a explosé à 2000 km d’Ath Yenni», ironise un quinquagénaire. Un jeune renchérit: «J’habite ici depuis ma naissance, je n’ai jamais croisé un terroriste.» Pourtant, la réalité est tout autre et le dispositif sécuritaire prévu à l’occasion de l’organisation de la traditionnelle fête du bijou n’est pas pour la démentir. La médiatisation des actions terroristes n’est pas pour favoriser l’affluence des visiteurs sur cette ville plantée dans un décor naturel pittoresque.

    A l’hôtel «Le Bracelet d’argent», on ne se bouscule pas devant le réceptionniste. En dehors de la période de la fête du bijou, l’établissement est désert. Pourtant, en plus du cadre agréable qu’il offre, le prix d’une nuitée dans son enceinte est accessible. Cet hôtel, dépendant de l’Entreprise touristique de Kabylie, survit depuis le début du terrorisme. Le retour à la normale n’est pas pour demain car même si une amélioration sensible du climat sécuritaire est relevée dans la région, particulièrement depuis l’élimination de l’un des plus dangereux émirs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, Hamid Mouffok. Il n’en demeure pas moins que séjourner à Ath Yenni, pour respirer l’air pur et balayer le stress, reste utopique tant que les dernières poches de terroristes ne sont pas encore éradiquées.

    Des dizaines de familles n’habitent plus Ath Yenni depuis le début des années quatre-vingt-dix. La majorité a acheté des appartements dans la ville de Tizi Ouzou.

    Ceux qui ont quitté Ath Yenni ne l’ont pas fait uniquement pour des raisons sécuritaires. L’absence de postes de travail et l’inexistence de loisirs y sont pour beaucoup. «Hormis durant la semaine de la Fête du bijou, il n’ y a absolument rien à faire durant tout l’été», avoue un étudiant contraint de rester ici car n’ayant pas les moyens de s’offrir des vacances ailleurs. La majorité des constructions sont très anciennes.

    Quelques infrastructures seulement ont été réalisées, à l’image du nouveau siège de l’APC. La présence renforcée des services de sécurité n’étonne pas outre mesure la population qui vaque normalement à ses occupations. En ce premier jour de la Fête du bijou, le souhait de tous les citoyens d’Ath Yenni, dont la sagesse est légendaire, est qu’il y aura beaucoup de visiteurs. Ath Yenni a besoin d’être arrachée à sa solitude. Même le temps d’une fiesta.

    Par l'Expression

  • #2
    L'Expression journal fidèle à lui-même!
    Pas un seul mot sur la fête du bijou qui est pourtant le "prétexte" de l'article! tout est dans le sécuritaire!
    Et c'est comme ça qu'ils ont mené l'Algérie au naufrage!
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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