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L’écart se creuse entre les pays du Sud et ceux du Nord

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  • L’écart se creuse entre les pays du Sud et ceux du Nord

    Venus des quatre coins du monde, les responsables du commerce de plusieurs pays, notamment les membres de l’Organisation mondiale du commerce, se renvoient la balle, depuis une semaine à Genève. La réunion ministérielle convoquée par l’OMC aura été l’un des rendez-vous les plus attendus depuis sept ans. Les débats ont dévoilé, cependant, le fossé qui se creuse de plus en plus entre les deux parties, même si elles cherchaient à conclure un accord qui permettrait de libéraliser le commerce mondial.

    Enfermés dans un cercle vicieux, les pays du Nord et ceux du Sud semblent opter pour un dialogue de sourds. Au bout de cinq jours, le mot «échec» a déjà pointé son nez. Ce qui signifie que le cycle de Doha tomberait à l’eau.

    Un certain entêtement a caractérisé les débats.

    Les avances et propositions faites par, principalement, l’Union européenne et les Etats–Unis ont été jugées insuffisantes par les pays du Sud. Pour rappel, les Etats-Unis ont offert de réduire leurs subventions agricoles à moins de 15 milliards de dollars par an et l’UE a proposé d’abaisser de 60% ses droits de douane agricoles. Dans la foulée, le premier responsable de l’OMC, M. Pascal Lamy, reconnaît que les négociations n’ont permis de dégager que «quelques points de convergence». Autrement dit, un accord entre les deux pays est loin d’être acquis.

    Un échec cuisant, puisque cela risquerait de signifier un long report, voire un abandon définitif, du cycle entamé en 2001, qui aurait déjà dû aboutir à la fin de 2004. Hier, Pascal Lamy a appelé les participants à réagir «non pas dans une semaine, non pas dans un mois, mais dans les prochaines heures». Ce, au moment où les déclarations fusaient de partout. Les Africains dénoncent à
    demi-mot ce qu’ils appellent «des déclarations d’intention» et affirment même qu’ils sont «à bout de patience» face aux subventions américaines pour le coton. Pis, les ministres du Commerce africains ont déploré le fait qu’ils sont restés marginalisés, alors que les sept grandes puissances commerciales
    poursuivaient les tractations.

    «Nous sommes venus ici convaincus que cela aiderait notre continent et nous sortirait de notre pauvreté en nous permettant de participer au commerce mondial», a déclaré devant la presse le ministre kenyan, Uhuru Kenyatta, qui s’exprimait au nom du Groupe africain. Même son de cloche du côté du Brésil. Le chef de l’Etat brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a déclaré qu’il n’y aurait pas d’accord à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève si les Etats-Unis ne réduisaient pas leurs subventions agricoles et si les Européens continuaient de fermer leur marché. L’UE et les Etats-Unis «sont habitués à une époque où il n’y avait pas de négociation», regrette M. Lula. «Ils imposaient ce qu’ils voulaient et les autres étaient contraints d’accepter. Aujourd’hui, il faut tenir compte de l’existence des pays émergents», recommande-t-il.

    Les pays industriels, qui cherchent toujours plus d’ouverture pour pénétrer les marchés du Sud, semblent s’être donné le mot d’ordre. Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que la France ne signerait pas l’accord sur la table à l’OMC «s’il n’est pas modifié». Les Etats-Unis, sans annoncer la couleur, souligne dans un communiqué «l’importance que tous les dirigeants des pays membres de l’OMC contribuent à une avancée» qui permette au cycle de Doha de se conclure par un «accord ambitieux avant la fin de l’année». Pour sauver la face et éviter cet échec annoncé, le patron de l’OMC a fait, hier, comme ultime recours de nouvelles propositions. Celles-ci ont déjà été discutées par les sept principales puissances commerciales, a confié une source à l’AFP.

    L’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, le Japon et l’Australie «discutent du texte de Pascal Lamy», rassemblant des idées pour trouver des solutions de compromis sur l’agriculture et les produits industriels, a indiqué cette source.

    Ce texte, qui continue à nourrir les espoirs d’une solution, «est la raison pour laquelle chacun n’est pas rentré chez lui jeudi», indique-t-on. D’autres sources ont fait mention de «propositions chiffrées» sur les principaux sujets en discussion, selon l’agence. La réunion ministérielle de l’OMC, dont la fin était prévue initialement aujourd’hui, pourrait se prolonger au-delà de demain.

    Par La Tribune
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