Bonjour, on semble oublié qu'après cette dernière mise à mort des musulmans d'espagne, habitants légitimes de ce pays, autant légitime que les Wisigoths chassés de l'Europe de l'est par les Huns, l'Espagne et le Portugal sont devenues les pays les plus pauvres d'Europe, et il a fallu attendre quelques siècle plus tard l'entré de ces pays dans l'union européene pour qu'ils retrouvent une certaine prospérité. Le drame c'est que cette destruction du patrimoine architectural et culturelle d'Al Andalus à aussi entrainé le Maghreb arabe dans la chute.
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En 1492, avec la chute du dernier Royaume musulman de Abou Abdillah, les Rois-catholiques optent pour l'évangélisation des musulmans. En 1525, Charles Quint prescrit à tous les Morisques de se convertir. En 1605, la décision définitive de déporter tous les Morisques est prise par le Conseil d'État. Ce fut la fin de l’Islam espagnol.
L'histoire commence avec la mort de Wittiza, roi wisigoth de la péninsule ibérique qui s'était allié aux juifs pour combattre le catholicisme encore balbutiant dans ces contrées.
En 709, Wittiza est tué par un autre Wisigoth, Rodrigue, qui est proclamé Roi. Rodrigue est, pour sa part, un chrétien catholique de fraîche date qui s'attaque d'emblée aux juifs et aux arianistes (des chrétiens qui rejettent la Trinité). Excédés par les exactions, les juifs durent rechercher des alliances pour mettre fin au règne de Rodrigue.
Aidés par les fils de Wittiza qui s’étaient repliés à Tanger après la mort de leur père, les juifs parviennent à convaincre Tarik de traverser le Détroit pour leur apporter un soutien. L'objectif immédiat est de se débarrasser de Rodrigue.
Tarik débarque en 711 à Gibraltar à la tête de 5.000 hommes, berbères et arabes selon certains, moins de mille, musulmans ou arianistes, pour d'autres. La conquête fut facile, les arianistes proches de Wittiza et les juifs avaient balisé le terrain de la conquête, permettant une avancée foudroyante des troupes venues de la rive sud de la Méditerranée. Rodrigue est tué et un pouvoir musulman prend place.
Juan Pareja, majordome morisque du peintre Velasquez .
La péninsule ibérique avait, en cette période, trois principales composantes religieuses: les juifs, les catholiques et les arianistes. S'y s'est ajouté l'Islam, porté par des Arabes mais aussi, et surtout, par des Berbères, anciens juifs ou arianistes. Des musulmans peu nombreux, en sommes, sont donc à la base de l'islamisation de cette partie de l'Europe.
À cette islamisation adhèrent les premiers Européens, des arianistes wisigoths, qui seront suivis par des catholiques, le brassage aidant. Ce sont les descendants de ce brassage, sujets d'un Roi, qui seront expulsés de la péninsule en 1609. Ce fut un génocide.
Les croisades
Le monde catholique a imposé la croisade. En fait, il y eut deux sortes de croisades: L'une, qui eut plusieurs vagues, dont l'objectif était Jérusalem, c'est celle d'Orient qui débuta vers le XI ème siècle et cessa au XIII° siècle. L'autre, moins connue, imperceptible, mais efficace, c'est celle de l’Occident. Elle débuta au XI ème siècle avec pour objectif la “reconquista”. Elle s'est complue dans l'inquisition née au XIII° siècle, ce tribunal ecclésiastique qui perdura dans la péninsule jusqu'en 1808.
Cette croisade devait “dé-judaïser” et “dés-islamiser” la péninsule ibérique.
Pour la “dé-judaïsation”, ce sera fait en 1492 par Isabelle la Catholique, par un édit qui accorda quatre mois aux juifs pour se convertir ou quitter la péninsule sous peine de mort. Des dizaines de milliers d'entre eux quittèrent la péninsule dont 30.000, au moins, s'installèrent au Maghreb, dont 70 à 80% au Maroc. Leurs noms témoignent de leur origine, ils s'appellent Koria, Ovadia, Toledano, Moreno, Berdugo...
Pour la “désislamisation", dès 1492, avec la chute du dernier royaume musulman de Abou Abdillah, les Rois-catholiques optent pour l'évangélisation des musulmans.
À partir de ce moment, sur la péninsule, il y eut deux catégories de catholiques: Les vieux-chrétiens qui se prévalaient d'un sang pur, et les nouveaux-chrétiens, juifs ou musulmans convertis. Ils seront appelés marranes pour les premiers et morisques pour les seconds ; termes péjoratifs, suspects qu'étaient les marranes et les morisques de continuer à pratiquer leur religion d'origine mais en cachette. S'il y eut des conversions loyales et nombreuses au catholicisme, les faits retiennent qu'effectivement, nombre de morisques continuaient à pratiquer l'Islam, tout en participant, plus ou moins sincèrement, au culte catholique: Ils jeûnaient pendant le Ramadan et pratiquaient le sacrifice de l'Aïd Al Adha, mais se rendaient aussi à l'église.
Pouvait-il en être autrement? On ne change pas de religion du jour au lendemain aussi facilement.
Les Morisques
Passibles des tribunaux de l'Inquisition, soumis à une inégalité fiscale, brimés et dépouillés, les morisques se révoltèrent et se soulevèrent contre l'injustice. Une première révolte à Grenade en 1499, durement réprimée, impose déjà aux mudéjars grenadins -musulmans vivant sous un pouvoir chrétien- de se convertir ou de s'expatrier à Valence.
En 1525, par décret, Charles Quint prescrit à tous les musulmans de se convertir. Ils avaient donc obligation de faire baptiser leurs enfants, d'observer la foi et de convertir leurs mosquées en églises. Les révoltes sont réduites par la violence.
Sous le règne de Philippe II, une série de révisions foncières qui les lèsent, en plus de l'interdiction de l'utilisation de l'arabe, la destruction des textes arabes et le changement vestimentaires requis, débouchent, en 1568, sur la guerre d'Alpujaras, montagnes où se réfugièrent des morisques révoltés. Cette insurrection réprimée durement dans le sang prit fin en 1571. Les morisques seront une nouvelle fois déplacés. Le soulèvement de 1568 consomme en quelque sorte le divorce entre les monarques catholiques et les morisques.
A partir de ce moment, réellement chrétiens ou non, accusés d'hérésie et de concussions avec l'empire ottoman ou, plus tard, de collaboration avec la France d'Henri IV, le sort des morisques est scellé : Ils seront déportés.
En attendant, il fallait préparer le terrain.
L’Inquisition
Dès 1582, Francisco de Sandoval Y Rosa, marquis de Denia, futur Duc de Lerma, se charge de cette préparation.
Les morisques du royaume de Valence, préoccupés par leurs problèmes traditionnels que sont l'Inquisition, le prédicateur et les seigneurs censiers, ne pouvaient deviner que leur sort était désormais un jouet entre les mains du Duc de Lerma.
La mort de Philippe II en 1595, qui fut d'une extrême prudence dans ses décisions, permet à ce duc de mettre en place tous ses pions, à commencer par le nouveau monarque.
En 1605, la décision définitive de déporter tous les morisques est prise par le Conseil d'État. Les derniers préparatifs se font en secret car il fallait réunir d'importantes forces terrestres et navales, le but de l'opération ne devant être divulgué qu'au dernier moment par le chef du dispositif militaire. La date est fixée à l'automne 1609.
L'on commence par le recensement discret des foyers morisques pour identifier les morisques avec exactitude pour ne pas les confondre avec les foyers de vieux-chrétiens.
Les troupes commencent à rejoindre leurs cantonnements près des lieux où résident les morisques.
Le Vatican est contre la déportation mais le pouvoir religieux dans la péninsule est puissant. Ce pouvoir opte pour la déportation, persuadé qu'il était par le duc de Lerma.
Les garnisons sont mises en état d'alerte au début de 1609. Une flotte de soixante-deux galères et quatorze galions avec 7.000 marins est consignée. Des vétérans de l'armée de Flandre sont mis directement à la disposition du Vice-Roi de Valence.
Le 4 août 1609, Philippe III signe les ordres de déportation, confiés au chef de la milice Augustin Mexia, et destinés au chef des opérations militaires, Miranda.
Le 20 août, Mexia constate que le doute s'installe chez les morisques de Valence qui soupçonnent une anormale mobilisation de troupes venues des quatre coins de la péninsule. Il faut faire vite.
Le 17 septembre 1609, les galères du marquis de Santa Cruz se portent à Denia.
Le 22 septembre 1609, l'édit d'expulsion est promulgué et crié dans les rues de Valence et sa région. C'est l'explosion de joie chez les vieux-chrétiens. Le malheur s'abat sur les morisques.
La suite...
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En 1492, avec la chute du dernier Royaume musulman de Abou Abdillah, les Rois-catholiques optent pour l'évangélisation des musulmans. En 1525, Charles Quint prescrit à tous les Morisques de se convertir. En 1605, la décision définitive de déporter tous les Morisques est prise par le Conseil d'État. Ce fut la fin de l’Islam espagnol.
L'histoire commence avec la mort de Wittiza, roi wisigoth de la péninsule ibérique qui s'était allié aux juifs pour combattre le catholicisme encore balbutiant dans ces contrées.
En 709, Wittiza est tué par un autre Wisigoth, Rodrigue, qui est proclamé Roi. Rodrigue est, pour sa part, un chrétien catholique de fraîche date qui s'attaque d'emblée aux juifs et aux arianistes (des chrétiens qui rejettent la Trinité). Excédés par les exactions, les juifs durent rechercher des alliances pour mettre fin au règne de Rodrigue.
Aidés par les fils de Wittiza qui s’étaient repliés à Tanger après la mort de leur père, les juifs parviennent à convaincre Tarik de traverser le Détroit pour leur apporter un soutien. L'objectif immédiat est de se débarrasser de Rodrigue.
Tarik débarque en 711 à Gibraltar à la tête de 5.000 hommes, berbères et arabes selon certains, moins de mille, musulmans ou arianistes, pour d'autres. La conquête fut facile, les arianistes proches de Wittiza et les juifs avaient balisé le terrain de la conquête, permettant une avancée foudroyante des troupes venues de la rive sud de la Méditerranée. Rodrigue est tué et un pouvoir musulman prend place.
Juan Pareja, majordome morisque du peintre Velasquez .
La péninsule ibérique avait, en cette période, trois principales composantes religieuses: les juifs, les catholiques et les arianistes. S'y s'est ajouté l'Islam, porté par des Arabes mais aussi, et surtout, par des Berbères, anciens juifs ou arianistes. Des musulmans peu nombreux, en sommes, sont donc à la base de l'islamisation de cette partie de l'Europe.
À cette islamisation adhèrent les premiers Européens, des arianistes wisigoths, qui seront suivis par des catholiques, le brassage aidant. Ce sont les descendants de ce brassage, sujets d'un Roi, qui seront expulsés de la péninsule en 1609. Ce fut un génocide.
Les croisades
Le monde catholique a imposé la croisade. En fait, il y eut deux sortes de croisades: L'une, qui eut plusieurs vagues, dont l'objectif était Jérusalem, c'est celle d'Orient qui débuta vers le XI ème siècle et cessa au XIII° siècle. L'autre, moins connue, imperceptible, mais efficace, c'est celle de l’Occident. Elle débuta au XI ème siècle avec pour objectif la “reconquista”. Elle s'est complue dans l'inquisition née au XIII° siècle, ce tribunal ecclésiastique qui perdura dans la péninsule jusqu'en 1808.
Cette croisade devait “dé-judaïser” et “dés-islamiser” la péninsule ibérique.
Pour la “dé-judaïsation”, ce sera fait en 1492 par Isabelle la Catholique, par un édit qui accorda quatre mois aux juifs pour se convertir ou quitter la péninsule sous peine de mort. Des dizaines de milliers d'entre eux quittèrent la péninsule dont 30.000, au moins, s'installèrent au Maghreb, dont 70 à 80% au Maroc. Leurs noms témoignent de leur origine, ils s'appellent Koria, Ovadia, Toledano, Moreno, Berdugo...
Pour la “désislamisation", dès 1492, avec la chute du dernier royaume musulman de Abou Abdillah, les Rois-catholiques optent pour l'évangélisation des musulmans.
À partir de ce moment, sur la péninsule, il y eut deux catégories de catholiques: Les vieux-chrétiens qui se prévalaient d'un sang pur, et les nouveaux-chrétiens, juifs ou musulmans convertis. Ils seront appelés marranes pour les premiers et morisques pour les seconds ; termes péjoratifs, suspects qu'étaient les marranes et les morisques de continuer à pratiquer leur religion d'origine mais en cachette. S'il y eut des conversions loyales et nombreuses au catholicisme, les faits retiennent qu'effectivement, nombre de morisques continuaient à pratiquer l'Islam, tout en participant, plus ou moins sincèrement, au culte catholique: Ils jeûnaient pendant le Ramadan et pratiquaient le sacrifice de l'Aïd Al Adha, mais se rendaient aussi à l'église.
Pouvait-il en être autrement? On ne change pas de religion du jour au lendemain aussi facilement.
Les Morisques
Passibles des tribunaux de l'Inquisition, soumis à une inégalité fiscale, brimés et dépouillés, les morisques se révoltèrent et se soulevèrent contre l'injustice. Une première révolte à Grenade en 1499, durement réprimée, impose déjà aux mudéjars grenadins -musulmans vivant sous un pouvoir chrétien- de se convertir ou de s'expatrier à Valence.
En 1525, par décret, Charles Quint prescrit à tous les musulmans de se convertir. Ils avaient donc obligation de faire baptiser leurs enfants, d'observer la foi et de convertir leurs mosquées en églises. Les révoltes sont réduites par la violence.
Sous le règne de Philippe II, une série de révisions foncières qui les lèsent, en plus de l'interdiction de l'utilisation de l'arabe, la destruction des textes arabes et le changement vestimentaires requis, débouchent, en 1568, sur la guerre d'Alpujaras, montagnes où se réfugièrent des morisques révoltés. Cette insurrection réprimée durement dans le sang prit fin en 1571. Les morisques seront une nouvelle fois déplacés. Le soulèvement de 1568 consomme en quelque sorte le divorce entre les monarques catholiques et les morisques.
A partir de ce moment, réellement chrétiens ou non, accusés d'hérésie et de concussions avec l'empire ottoman ou, plus tard, de collaboration avec la France d'Henri IV, le sort des morisques est scellé : Ils seront déportés.
En attendant, il fallait préparer le terrain.
L’Inquisition
Dès 1582, Francisco de Sandoval Y Rosa, marquis de Denia, futur Duc de Lerma, se charge de cette préparation.
Les morisques du royaume de Valence, préoccupés par leurs problèmes traditionnels que sont l'Inquisition, le prédicateur et les seigneurs censiers, ne pouvaient deviner que leur sort était désormais un jouet entre les mains du Duc de Lerma.
La mort de Philippe II en 1595, qui fut d'une extrême prudence dans ses décisions, permet à ce duc de mettre en place tous ses pions, à commencer par le nouveau monarque.
En 1605, la décision définitive de déporter tous les morisques est prise par le Conseil d'État. Les derniers préparatifs se font en secret car il fallait réunir d'importantes forces terrestres et navales, le but de l'opération ne devant être divulgué qu'au dernier moment par le chef du dispositif militaire. La date est fixée à l'automne 1609.
L'on commence par le recensement discret des foyers morisques pour identifier les morisques avec exactitude pour ne pas les confondre avec les foyers de vieux-chrétiens.
Les troupes commencent à rejoindre leurs cantonnements près des lieux où résident les morisques.
Le Vatican est contre la déportation mais le pouvoir religieux dans la péninsule est puissant. Ce pouvoir opte pour la déportation, persuadé qu'il était par le duc de Lerma.
Les garnisons sont mises en état d'alerte au début de 1609. Une flotte de soixante-deux galères et quatorze galions avec 7.000 marins est consignée. Des vétérans de l'armée de Flandre sont mis directement à la disposition du Vice-Roi de Valence.
Le 4 août 1609, Philippe III signe les ordres de déportation, confiés au chef de la milice Augustin Mexia, et destinés au chef des opérations militaires, Miranda.
Le 20 août, Mexia constate que le doute s'installe chez les morisques de Valence qui soupçonnent une anormale mobilisation de troupes venues des quatre coins de la péninsule. Il faut faire vite.
Le 17 septembre 1609, les galères du marquis de Santa Cruz se portent à Denia.
Le 22 septembre 1609, l'édit d'expulsion est promulgué et crié dans les rues de Valence et sa région. C'est l'explosion de joie chez les vieux-chrétiens. Le malheur s'abat sur les morisques.
La suite...
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