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Le CIO accepte que la Chine censure internet

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  • Le CIO accepte que la Chine censure internet

    Les autorités chinoises ont négocié avec des responsables du CIO afin que "certains sites sensibles soient bloqués", arguant du fait qu'ils "ne sont pas considérés comme directement liés aux Jeux". Pékin a annoncé mercredi son intention de censurer internet pour les médias, revenant ainsi sur ses engagements.


    Publicité pour les JO de Pékin à Shangaï (AP)
    Le Comité international olympique a accepté, mercredi 30 juillet, que la Chine limite l'accès des journalistes présents à Pékin à certains sites internet considérés comme sensibles, annonce le responsable des relations presse du CIO, Kevan Gosper.
    Kevan Gosper avait pourtant déclaré à plusieurs reprises ces dernières semaines que les 21.500 journalistes accrédités pour les Jeux bénéficieraient d'un accès "libre et ouvert" à internet. Il avait également annoncé mercredi matin que le CIO allait discuter de ces restrictions d'accès à l'internet avec les autorités chinoises. "Je vais parler aux autorités chinoises pour évoquer ces restrictions et voir quelle est leur réaction", avait-il déclaré avant de se rétracter.
    "J'étais convaincu - et je l'avais exprimé régulièrement - (...) que la censure ne serait pas un problème durant les Jeux", a déclaré Kevan Gosper.
    "Je regrette que le BOCOG (le comité d'organisation) ait annoncé qu'il y aurait des limitations à l'accès aux sites internet pendant les Jeux et, si je comprends que les sujets sensibles qui ne sont pas liés aux Jeux continuent d'embarrasser les Chinois, je pense que le BOCOG et le CIO auraient dû donner un message clair aux médias internationaux plus tôt, dans la mesure où cela affecte désormais l'accès à internet."

    "Accès suffisant"

    Kevan Gosper a ajouté que les autorités chinoises avaient négocié avec des responsables du CIO afin que "certains sites sensibles soient bloqués", arguant du fait qu'ils "ne sont pas considérés comme directement liés aux Jeux".
    Les autorités chinoises s'étaient engagées à garantir aux journalistes la même liberté de travailler que lors des Jeux précédents.
    Les organisateurs ont assuré mercredi que la censure de certains sites n'empêcherait pas les journalistes de couvrir convenablement l'actualité olympique.
    "Nous faisons de notre mieux pour faciliter le travail sur internet des médias étrangers", a déclaré le porte-parole du comité d'organisation, Sun Weide, lors d'une conférence de presse. "Nous fournirons aux journalistes un accès suffisant et pratique à internet afin qu'ils puissent travailler sur les Jeux olympiques."

    "Bizarre" et "pas très rassurant"

    Mercredi, le site internet d'Amnesty International, sur lequel est publié un rapport dénonçant l'absence de progrès sur les droits de l'homme en Chine, était, entre autres, toujours inaccessible depuis le centre de presse principal des JO. Sur RTL, le député PS Pierre Moscovici a déclaré : "c'est bizarre et ce n'est pas très rassurant parce que les jeux Olympiques doivent être une fête pour tous, une fête de la liberté". "Je constate qu'ils commencent par une censure: censure pour les citoyens mais aussi pour les médias. Je suis à la fois surpris, troublé et - pourquoi ne pas le dire ? - gêné".
    De son côté, Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, estime que "sur ce point de la censure, les Chinois commettent à mon avis une grave erreur qui va entacher l'image" de leur pays. "Ils ont encore quelques jours pour essayer de se raviser, c'est ce que nous espérons, en tout cas à l'UMP".

    RSF dénonce le "cynisme" de Pékin

    A Paris, Reporters sans frontières a dénoncé dans un communiqué "le cynisme des autorités chinoises qui, une fois de plus, ont menti, et l'incapacité du CIO qui, par son silence pendant plusieurs années, n'a pas su prévenir une telle situation".
    "Il s'agit d'une provocation supplémentaire des autorités chinoises. Cette situation nous laisse craindre de nombreux cas de censure pendant les Jeux", a ajouté l'organisation de défense de la liberté de la presse, dont le site internet est inaccessible à Pékin.
    Le ministère chinois des Publications et de la Presse a déclaré mercredi à l'agence Chine nouvelle que les critiques à l'encontre de Pékin n'étaient que "des stéréotypes fondés sur des rumeurs (...) sans considération pour la réalité".

    Amnesty, BBC, Falungong…

    A Pékin, les journalistes travaillant dans le principal centre réservé à la presse pendant les JO se sont déjà plaints de ne pas pouvoir accéder aux sites de l'organisation Amnesty International, la BBC, la radio allemande Deutsche Welle, les journaux de Hong-Kong, Apple Daily, et de Taïwan, Liberty Times.
    Mardi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait déjà indiqué que les sites du Falungong seraient bloqués sur les accès internet du centre réservé à la presse pendant les JO.
    Dans l'ensemble du pays, la toile est étroitement contrôlée. Les surfeurs chinois ont accès à une version allégée d'internet, avec des sites censurés, notamment certains sites d'information, d'organisations de défense des droits de l'Homme et tous ceux jugés subversifs par le pouvoir communiste.
    Interdite en 1999 par Pékin, Falungong revendique 100 millions d'adhérents, dont 70 millions en Chine. (Avec AFP et Reuters)

    Nouvel Obs.
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
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