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Vers des tests de dépistage du cancer dans le sang

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  • Vers des tests de dépistage du cancer dans le sang

    De nombreuses équipes dans le monde sont à l'affût d'un test qui permettrait à partir d'une simple prise de sang de dépister les cancers les plus fréquents. Aujourd'hui, le diagnostic des tumeurs passe par la mise en œuvre des *procédures élaborées : ponctions, biopsies, prélèvements chirurgicaux ou guidés par imagerie… Les techniques de dépistage de masse du cancer, comme par exemple la mammographie pour le sein, ont contribué à multiplier les ponctions et les biopsies qui ne confirment pas forcément le diagnostic envisagé par l'imagerie et qui s'avèrent rétrospectivement inutiles.

    Un test fiable de dépistage dans le sang pourrait éviter les explo*rations douloureuses, coûteuses, inutiles, et non dénuées de complications. Aujourd'hui, la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas) publie les résultats de travaux réalisés à l'Institut de recherche sur le cancer Fred Hutchinson à Seattle (États-Unis) qui montrent que certains marqueurs génétiques tumoraux, les «micro-ARN», présents dans le sang, pourraient constituer des marqueurs fiables du cancer dans le sang. Ils mettent en tout cas en évidence l'intérêt de leur méthode pour le cancer de la prostate.

    Les micro-ARN sont de petites molécules, ou brins, d'acide ribonucléique qui servent à transmettre l'information du gène à la *protéine et qui jouent un rôle im*portant dans de nombreux processus physiologiques et pathologiques. Les chercheurs du centre Fred Hutchinson, qui comme d'au*tres tentent d'identifier des marqueurs du cancer dans le sang, se sont intéressés de près à ces petites molécules. Pourquoi ? Ils sont *partis du postulat que les micro-ARN étaient des bons candidats, d'abord parce qu'ils sont modifiés en cas de cancer, ensuite parce que cette modification est spécifique de l'organe atteint et enfin parce que ces micro-ARN restent très stables au sein des tumeurs et dans le sang.

    Des travaux très innovants

    Dans un premier temps, les chercheurs ont démontré qu'en cas de cancer les micro-ARN étaient présents dans le sang et dans le sérum de manière répétée et fiable. Puis ils ont décidé de *tester leurs hypothèses sur un mo*dèle animal et se sont penchés sur des souris sur lesquelles ont été greffées des cellules humaines de cancer de la prostate. Les chercheurs ont ensuite prélevé le sang de 12 souris porteuses atteintes de cancer de la prostate et de 12 autres souris «normales». Ils ont recherché dans les échantillons de sang des unes et des autres différents micro-ARN spécifiques du cancer de la prostate après, il est vrai, de nombreuses et complexes manipulations. Ils ont finalement pu observer que deux micro-ARN (629 et 660) étaient retrouvés dans le sang de 100 % des souris atteintes de cancer et dans 0 % de celles qui en étaient indemnes.

    Forts de ces résultats, ces sa*vants en biologie moléculaire ont décidé de passer à l'étape suivante en s'intéressant aux cancers de l'homme. Avec une méthodologie similaire, ils se sont penchés sur 25 hommes atteints d'un cancer de la prostate avec métastases et à 25 autres hommes de même âge mais en bonne santé.

    Là encore, ils ont mis en évidence qu'un des micro-ARN (141) était retrouvé chez plus de 60 % des patients atteints de cancer et chez 0 % des volontaires sains. «Notre travail démontre qu'il est possible de distinguer par la mise en évidence dans le sang de certains micro-ARN des patients atteints d'un cancer de la prostate et des individus sains, concluent les au*teurs de l'étude. Ces recherches sur les micro-ARN dans le sang, pourraient déboucher sur la mise au point de biomarqueurs dans le sang pour une large variété de cancers fréquents.» Une étude américaine récente a également montré que les micro-ARN pouvaient être des marqueurs potentiels dans les lymphomes, ces cancers du système lymphatique. «Cette recherche qui s'annonce semble très intéressante, estime le professeur Jean-Jacques Toulmé (Inserm, Bordeaux). Il y a déjà quelques années que les dysfonctionnements des mi*cro-ARN dans le cancer sont étudiés.»

    Il existe aujourd'hui toute une série de marqueurs du cancer, vi*sant essentiellement à suivre l'évolution de la maladie et l'efficacité des traitements. Ces travaux sur les micro-ARN sont très innovants. Ils marquent une rupture par rapport aux recherches antérieures qui visaient à chercher des protéines comme marqueurs de cancer et non pas du matériel génétique comme c'est le cas ici.

    Par Le Figaro
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