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La corruption nouveau fléau aux Etats-Unis

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  • La corruption nouveau fléau aux Etats-Unis

    La corruption du sénateur républicain de l'Alaska, Ted Stevens, si elle est prouvée, était relativement mineure. A peine 250 000 dollars de travaux de rénovation et de cadeaux, selon les accusations rendues publiques mardi 29 juillet. Mais ces pratiques sont en fait répandues dans tous les Etats-Unis et représentent des sommes non négligeables. Le Congrès prend bien trop de décisions sous l'influence des lobbies et des intérêts particuliers, ignorant l'optimum économique. Et cela a un coût pour l'économie.

    Ancien président de la Commission des appropriations, M. Stevens est à l'origine de la multiplication de projets spéciaux "marquants" attachés aux différents textes votés par ses collègues du Congrès. Leur addition représente 29 milliards de dollars en 2006. Le nombre de ces projets était en hausse de 650 % en 2006 par rapport à 1994 et leur coût en augmentation de 270 % sur la même période.

    Les lobbyistes, souvent à l'origine de ces initiatives "marquantes", ont eux-mêmes proliféré, 24 % de plus entre 2000 et 2007, et en dépense, 84 % de hausse sur la même période. Le coût pour l'économie des dérives du Parlement va bien au-delà de ces projets.

    Prenons par exemple Fannie Mae et Freddie Mac, les géants du marché hypothécaire américain. Même en considérant qu'étendre l'accès à la propriété à toutes les catégories de revenus est un bon objectif politique, les deux "entreprises sponsorisés par l'Etat" représentent un moyen inefficace de l'atteindre. Elles mélangent l'appétit pour le profit du secteur privé avec les subventions du contribuable et le soutien du gouvernement en cas d'échec.

    La loi sur le logement de 300 milliards de dollars (193 milliards d'euros) signée mercredi par le président américain, George Bush, impose un petit nombre de contrôles supplémentaires à ses institutions, mais ne cherche pas à limiter l'engagement du contribuable pour les renflouer.

    Le lobbying et les projets particuliers sont en eux-mêmes des formes légalisées de corruption. Ils impliquent directement de l'argent public pour obtenir en contrepartie des financements de campagne ou des voix. M. Stevens personnifiait cela à Washington. Il était aussi exemplaire de l'inculture économique au Congrès. Cette ignorance, plus encore que n'importe quelle forme de corruption, coûte de plus en plus cher à l'économie américaine.

    Par Le Monde
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