Dynamiser la bonne gouvernance des collectivités locales
De la commune providence à la commune manager
Par : Abderrahmane MEBTOUL, Expert international
Le président Abdelaziz Bouteflika a réuni le 26 juillet dernier les collectivités locales entrant dans le cadre du nouveau découpage territorial qu’il a annoncé, établi le bilan et tracé les perspectives de leur développement. Espérons pour une fois des actions concrètes loin des discours, car la dynamisation des collectivités locales en Algérie renvoie à d’autres aspects que le juridisme qui ne doit pas être une fin en soi, les pratiques sociales contredisant souvent des textes et des discours si louables soient-ils.
1- L’efficacité de la gestion locale et la réforme globale
De la commune providence à la commune manager
Par : Abderrahmane MEBTOUL, Expert international
Le président Abdelaziz Bouteflika a réuni le 26 juillet dernier les collectivités locales entrant dans le cadre du nouveau découpage territorial qu’il a annoncé, établi le bilan et tracé les perspectives de leur développement. Espérons pour une fois des actions concrètes loin des discours, car la dynamisation des collectivités locales en Algérie renvoie à d’autres aspects que le juridisme qui ne doit pas être une fin en soi, les pratiques sociales contredisant souvent des textes et des discours si louables soient-ils.
1- L’efficacité de la gestion locale et la réforme globale
Cette efficacité est liée à une meilleure gouvernance centrale, donc à la refonte de l’Etat en Algérie pour plus de libertés au sens large, à savoir le respect des libertés économiques, politiques, syndicales, culturelles, des droits de l’Homme, la protection de la femme et de l’enfance, le renforcement du dialogue des cultures, une refonte qui doit prendre en considération d’une part, le couple contradictoire, préservation de la rente/approfondissement des réformes à travers la stratégie des différents acteurs politiques, économiques et sociaux tant internes qu'externes, et d’autre part, le processus de la mondialisation, processus historique du développement du capitalisme, processus non encore achevé, en ce monde turbulent en perpétuelle mutation, où toute nation qui n’avance pas recule et l’amélioration de la condition économique et sociale de la population.
Car le plus important est de tirer les leçons du passé afin de débloquer la situation économique et sociale caractérisée par le statu quo et l’immobilisme, en fait la panne de la réforme globale, la mauvaise gestion et voir si le programme de soutien de la relance économique (2004/2009) qui est passé de 55 milliards de dollars en 2004 à 140 fin 2006, et à 190 milliards de dollars fin juin 2008, a eu les impacts économiques et sociaux escomptés loin des bilans sectoriels pompeux triomphants qui souvent ne correspondent pas à la réalité au niveau local. Il s’ensuit, outre ces aspects qui peuvent conduire à des conflits bloquants, en attendant la reconfiguration politique, que la dynamisation des collectivités locales doit prendre en charge les mutations internes de la société dont la moralisation des institutions en prévoyant le renforcement à la fois démocratiques par l’émergence d’une véritable opposition locale, et des organismes techniques de contrôle indépendants pour une lutte efficace et concrète contre la corruption qui tend à se généraliser, mettant en cause par une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière la cohésion sociale, l’efficacité économique par la protection des droits de la propriété privée et également de tenir compte des engagements internationaux de l’Algérie (accord de libre-échange avec l’Europe-OMC-intégration maghrébine –Union africaine, etc.).
Cela implique de tenir compte du fonctionnement de la société au sein d’une économie ouverte se fondant sur une réelle décentralisation (régionalisation économique et non régionalisme) et non sur une déconcentration qui amplifierait le poids de la bureaucratie tant centrale que locale.
Cela implique une vision stratégique globale où le politique, l’économique, le social et le culturel sont inextricablement liés au sein d’un univers de plus en plus globalisé, où les grands espaces socioéconomiques dominants sont basés sur l’émergence de l’entreprise compétitive dans un univers concurrentiel, compétitivité liée à la maîtrise des connaissances par la revalorisation du savoir dévalorisé actuellement, en fait à un Etat de droit (respect des règles) qui peut, dans une première phase, ne pas recouper la démocratie, étant le but suprême. La nouvelle dynamique économique et sociale, devrait permettre l’émergence de nouvelles forces sociales porteuses de réformes ouvertes sur la modernité tout en préservant notre anthropologie culturelle. D’une manière générale, l’ensemble de ces aspects est lié au futur rôle de l’Etat. Or, force est de constater que les pouvoirs publics algériens n’ont jamais abordé d’une manière sereine, alors qu’il est déterminant pour l’avenir du pays, le rôle de l’Etat dans le développement économique et social tenant compte de ces nouvelles mutations. Or, à vouloir perpétuer les comportements du passé, l’on risque de reproduire une vision périmée. En effet, la cohérence et la visibilité dans la démarche implique que l’on définisse d’une manière claire et datée le futur rôle de l’Etat dans le développement durant cette période difficile de transition d’une économie fortement bureaucratisée où dominent les relations informelles vers une économie de marché concurrentielle où doit dominer le contrat et l’Etat de droit.
Or, l’économie algérienne n’est actuellement ni une économie étatisée ni une véritable économie de marché étant dans l’interminable transition depuis plus de 30 années, expliquant les difficultés de la régulation tant politique, sociale qu’économique. Car le compromis des années 2008-2015 devra donc concilier l'impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d'une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l'efficacité et l'équité. Il faut éviter l'ambiguïté. L’égalité n'est pas l'égalité du modèle de l963-2008, mais recouvre la nécessité d'une transformation de l'Etat providence par la mutation des services collectifs.
C’est dans ce cadre que le rôle de l’Etat est double : favoriser l’efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l’entreprise,(production et exportation hors hydrocarbures dérisoire 2007/2008 moins de 2% du total) avec une décroissance des véritables segments porteurs, atténuant le poids de la rente, Sonatrach, pouvant être assimilée à une banque et garantir le principe de justice sociale (paradoxe de l’aisance financière, plus de 126 milliards de dollars de réserve de change et de la régression sociale) avec un rôle déterminant au pouvoir local, s’insérant au sein, non de l’espace géographique, mais économique régional au sens de l’intégration mondiale.
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