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"Le marché britannique, une priorité pour EDF"

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  • "Le marché britannique, une priorité pour EDF"

    par Guillaume Mouren, analyste chez Xerfi.

    L'offre d'EDF sur British semblait imminente jeudi soir et n'a finalement pas abouti. Comment expliquez-vous l'imbroglio autour de cette opération ?

    - EDF a fait une proposition d'offre sur British Energy (BE) qui n'a pas reçu le soutien du conseil d'administration de l'opérateur nucléaire britannique.
    Des bruits courraient selon lesquels il annoncerait le lancement de l'offre vendredi matin. C'était probable étant donné les bonnes raisons de ce rachat: EDF est donné grand favori depuis que le gouvernement britannique a mis en vente les 35,2% qu'il détient dans BE.

    Le rachat n'est alors que différé, selon vous ?

    - Oui, je pense. Les deux géants y ont intérêt.
    Le savoir-faire de l'électricien tricolore dans le nucléaire civil est réputé et il est déjà bien implanté en Grande-Bretagne, via EDF Energy. BE n'a donc aucune raison précise de s'opposer à ce rachat.
    Quant à EDF, le marché britannique est une priorité depuis que Londres a annoncé vouloir relancer le nucléaire. A terme, les Anglais projettent de reconstruire 4 centrales nucléaires.
    L'opération est tout à fait cohérente sur le plan industriel, et ne rencontre aucun obstacle politique. Le problème est seulement financier, comme l'a dit EDF. Le marché n'est pas vraiment porteur en ce moment.

    EDF a vu son bénéfice net reculer au premier semestre de 12% à 3,08 milliards d'euros. L'offre de plusieurs milliards d'euros ne va-t-elle pas le fragiliser ?

    - Le géant français est la première capitalisation européenne chez les énergéticiens (hors pétroliers). Il peut se permettre de telles acquisitions.
    D'ailleurs, l'offre sur BE coïncide avec sa stratégie mis en place pour 2008-2010. Le groupe prévoit des acquisitions ciblées pour se renforcer en Europe de l'Ouest et de l'Est.
    Il suit le mouvement du secteur de l'énergie, en train de consolider et de se concentrer, comme nous l'a montrée la fusion entre GDF et Suez. Les groupes sont ainsi présents sur l'électricité et le gaz, accroissent leur compétitivité et sécurisent l'approvisionnement en gaz. EDF est ici un acteur clé.

    Propos recueillis par Mélanie Coste
    (le vendredi 1er août 2008)
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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