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Pression sur des malades palestiniens pour obtenir des informations

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  • Pression sur des malades palestiniens pour obtenir des informations

    Ces patients sont «devenus une cible importante et commode pour les services de renseignements dans leur recherche d’informations».

    Les services israéliens de sécurité font pression sur des malades et des blessés palestiniens de Ghaza venant se soigner en Israël en vue de leur soutirer des informations, affirme dans un rapport publié hier l’association israélienne «Médecins pour les droits de l’Homme».

    Ces patients sont «devenus une cible importante et commode pour les services de renseignements dans leur recherche d’informations», indique cette ONG. Elle cite à l’appui onze témoignages détaillés, recueillis sous serment, dans lesquels les malades disent avoir été emmenés dans des pièces en sous-sol à Erez, point de passage entre la bande de Ghaza et Israël, où ils ont été interrogés pendant des heures à propos de leurs familles et de leurs voisins. Selon le témoignage anonyme d’un vieil homme, auprès de l’association, les agents israéliens de sécurité ont dit: «Tu as un cancer et il va rapidement atteindre ton cerveau si tu ne nous aides pas». Après huit heures d’interrogatoire, l’homme a obtenu un permis pour entrer en Israël mais, compte tenu de son retard, a raté son rendez-vous médical. Il a dû attendre deux mois avant d’avoir une nouvelle autorisation de sortie de la bande de Ghaza. D’après un autre témoignage, un agriculteur blessé par un obus de char en 2006 et qui a été soigné en Israël a subi le même type d’interrogatoire en janvier dernier lorsqu’il a dû retourner à l’hôpital pour un contrôle. «Ils cherchaient des renseignements sur ma famille et mes voisins et m’ont dit que, si je ne leur disais rien, ils ne me laisseraient pas» passer, a-t-il indiqué à l’AFP. D’après «Médecins pour les droits de l’homme», ces méthodes violent le droit international et notamment la quatrième convention de Genève, qui interdit explicitement de faire pression sur des civils pour obtenir des informations. Le porte-parole de l’administration militaire israélienne, Shlomo Dror, a rejeté ces accusations, mais souligné que «toute personne entrant en Israël (devait) être interrogée sur ses motivations, et particulièrement si elle appartient à une organisation terroriste». «Si une personne décide de rejoindre une organisation terroriste, nous n’avons pas à la faire entrer en Israël pour un traitement médical (...). Le Hamas a pris le pouvoir, il doit prendre soin de ces personnes», a-t-il ajouté.
    «Ces personnes ne peuvent pas nous aider car, à l’instant même où elles rentrent à Ghaza, elles sont soupçonnées d’être des collaborateurs», a encore déclaré Shlomo Dror. Israël maintient un blocus sur la bande de Ghaza - territoire pauvre et surpeuplé où habitent 1,5 million de personnes - depuis que le mouvement islamiste du Hamas y a pris le pouvoir en juin 2007. Plusieurs associations de droits de l’Homme ont souligné que les installations médicales palestiniennes étaient délabrées en raison du blocus, ce qui oblige à hospitaliser un plus grand nombre de patients en Israël.
    En règle générale, Israël autorise la sortie de patients qui ont besoin de soins médicaux spécifiques. Cependant, le nombre de patients se voyant refuser un permis de sortie a augmenté au cours de la dernière année, passant de 10% des demandes au premier semestre 2007 à 35% au premier semestre 2008, selon l’ONG, qui assiste les malades dans leurs démarches.

    L'Expression
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