Bonjour
Cela pourrait être, en effet, un nouveau slogan publicitaire : « Vous l’aviez redouté, Orascom l’a fait. » Après le groupe Lafarge qui s’est emparée de nos cimenteries de Mascara et de M’sila par le biais de l’entreprise égyptienne, ce sera au tour de France Télécom de prendre pied sur le sol national par le rachat des actifs de Djezzy.
L’économie algérienne tombe dans l’escarcelle française par Orascom interposé.
Et le pouvoir algérien, qui n’a même pas été consulté, n’y pourra rien !
Le récent « démenti » du PDG d’Orascom est à prendre, en effet, comme un « mensonge diplomatique. »
Quant au dernier démenti désespéré, mardi dernier, du porte-parole du gouvernement Abderrachid Boukerzaza, selon laquelle « Djezzy ne sera pas vendue à France Telecom », ressemble bien à un aveu d’impuissance. Le ministre n’avance aucune garantie, sauf celle-là : « Nous avons eu des assurances d’Orascom qu’il ne vendra pas son entreprise. » Que signifie « avoir des assurances » dans le monde du business ? Rien. En revanche, sur le terrain, tout semble bien ficelé.
Le quotidien économique français La Tribune, proche des grands décideurs, et qui se trompe rarement, vient d’affirmer que France Telecom devrait conclure l’opération de rachat de la filiale algérienne d’Orascom avant la fin 2008. Ce journal rappelle que ce sont les responsables d’Orascom eux-mêmes qui auraient approché France Telecom en 2007 pour réaliser la vente.
En effet, le quotidien français Libération avait donné, il y a quelques jours, d’autres détails concernant ce sujet. Selon le quotidien, l’égyptien ne cache pas ses intentions d’aller à la conquête des télécoms français. Il envisage d’ailleurs de soutenir Iliad-Free dans la course pour la quatrième licence de téléphonie mobile en France et s’est porté candidat au rachat éventuel de Bouygues Telecom.
Le plan Sarkozy
En fait, cette cession d’actifs à des groupes français au nez et à la barbe de l’Etat algérien est jugée d’autant plus inacceptable par les décideurs algériens (surtout du clan opposé au cercle présidentiel) qu’elle donne un coup de pouce au « plan Sarkozy.
Or, depuis un an, depuis l’affaire GDF-Sonatrach et le feuilleton CPA, une sourde rivalité oppose Alger et Paris autour de ce fameux « plan Sarkozy ».
Les décideurs algériens savaient, en effet, que l’Elysée veut déloger les Américains du marché des hydrocarbures et s’emparer de parcelles importantes dans l’économie algérienne. Ils savaient aussi que Sarkozy compte profiter de la faiblesse géopolitique de Bouteflika pour y arriver à travers, dans une première phase, l’idée d’association GDF-Sonatrach et du rachat de la plus grande banque d’Algérie, le Crédit populaire algérien (CPA), proposée à la cession aux étrangers. Un bloc de 51% du capital devait être cédé à un partenaire stratégique unique, l'Etat algérien conservant une participation de 49%. Sur les six banques étrangères candidates au rachat, quatre sont françaises !.
Pour les décideurs algériens, l’association entre Gaz de France (GDF) et Sonatrach, n’avait d’autre but que d’encapsuler la Sonatrach. L’idée est, en effet, apparue en pleine campagne électorale présidentielle française, et cela n’est pas un hasard! La presse française a souvent évoqué les liens « étroits » entre le PDG de Gaz de France et Chakib Khellil.
Ces deux projets ont été au centre d’une énorme lutte d’appareils en 2007 avant d’être avortés. Sarkozy n’avait pourtant pas lésiné sur les moyens pour les faire aboutir.
Il a fallu une impitoyable guerre de coulisses pour que le « clan nationaliste » - ou « pro-américain » - l’emporte sur le clan présidentiel et que le 29 juillet, le ministre de l’énergie et des mines Chakib Khelil annonce le rejet de la proposition française d’alliance entre Sonatrach et Gaz de France. Puis, en novembre, à quelques jours de la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy à Alger , coup de théâtre: la privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA), est suspendue par le gouvernement ! Les raisons invoquées seraient liées à « la crise bancaire internationale », mais personne n’est dupe.
Or, voilà que le groupe égyptien Orascom donne corps au « plan Sarkozy » sans que les décideurs algériens ne puissent, cette fois-ci, faire quoi que ce soit.
Orascom est, en effet, maître de ses actifs.
Que peut en effet, faire Ouyahia ?
L’Algérie paye cash les fourberies de Bouteflika.
Nous y reviendrons la semaine prochaine.
Nour Saâdedine – Rédaction Le Matin
Cela pourrait être, en effet, un nouveau slogan publicitaire : « Vous l’aviez redouté, Orascom l’a fait. » Après le groupe Lafarge qui s’est emparée de nos cimenteries de Mascara et de M’sila par le biais de l’entreprise égyptienne, ce sera au tour de France Télécom de prendre pied sur le sol national par le rachat des actifs de Djezzy.
L’économie algérienne tombe dans l’escarcelle française par Orascom interposé.
Et le pouvoir algérien, qui n’a même pas été consulté, n’y pourra rien !
Le récent « démenti » du PDG d’Orascom est à prendre, en effet, comme un « mensonge diplomatique. »
Quant au dernier démenti désespéré, mardi dernier, du porte-parole du gouvernement Abderrachid Boukerzaza, selon laquelle « Djezzy ne sera pas vendue à France Telecom », ressemble bien à un aveu d’impuissance. Le ministre n’avance aucune garantie, sauf celle-là : « Nous avons eu des assurances d’Orascom qu’il ne vendra pas son entreprise. » Que signifie « avoir des assurances » dans le monde du business ? Rien. En revanche, sur le terrain, tout semble bien ficelé.
Le quotidien économique français La Tribune, proche des grands décideurs, et qui se trompe rarement, vient d’affirmer que France Telecom devrait conclure l’opération de rachat de la filiale algérienne d’Orascom avant la fin 2008. Ce journal rappelle que ce sont les responsables d’Orascom eux-mêmes qui auraient approché France Telecom en 2007 pour réaliser la vente.
En effet, le quotidien français Libération avait donné, il y a quelques jours, d’autres détails concernant ce sujet. Selon le quotidien, l’égyptien ne cache pas ses intentions d’aller à la conquête des télécoms français. Il envisage d’ailleurs de soutenir Iliad-Free dans la course pour la quatrième licence de téléphonie mobile en France et s’est porté candidat au rachat éventuel de Bouygues Telecom.
Le plan Sarkozy
En fait, cette cession d’actifs à des groupes français au nez et à la barbe de l’Etat algérien est jugée d’autant plus inacceptable par les décideurs algériens (surtout du clan opposé au cercle présidentiel) qu’elle donne un coup de pouce au « plan Sarkozy.
Or, depuis un an, depuis l’affaire GDF-Sonatrach et le feuilleton CPA, une sourde rivalité oppose Alger et Paris autour de ce fameux « plan Sarkozy ».
Les décideurs algériens savaient, en effet, que l’Elysée veut déloger les Américains du marché des hydrocarbures et s’emparer de parcelles importantes dans l’économie algérienne. Ils savaient aussi que Sarkozy compte profiter de la faiblesse géopolitique de Bouteflika pour y arriver à travers, dans une première phase, l’idée d’association GDF-Sonatrach et du rachat de la plus grande banque d’Algérie, le Crédit populaire algérien (CPA), proposée à la cession aux étrangers. Un bloc de 51% du capital devait être cédé à un partenaire stratégique unique, l'Etat algérien conservant une participation de 49%. Sur les six banques étrangères candidates au rachat, quatre sont françaises !.
Pour les décideurs algériens, l’association entre Gaz de France (GDF) et Sonatrach, n’avait d’autre but que d’encapsuler la Sonatrach. L’idée est, en effet, apparue en pleine campagne électorale présidentielle française, et cela n’est pas un hasard! La presse française a souvent évoqué les liens « étroits » entre le PDG de Gaz de France et Chakib Khellil.
Ces deux projets ont été au centre d’une énorme lutte d’appareils en 2007 avant d’être avortés. Sarkozy n’avait pourtant pas lésiné sur les moyens pour les faire aboutir.
Il a fallu une impitoyable guerre de coulisses pour que le « clan nationaliste » - ou « pro-américain » - l’emporte sur le clan présidentiel et que le 29 juillet, le ministre de l’énergie et des mines Chakib Khelil annonce le rejet de la proposition française d’alliance entre Sonatrach et Gaz de France. Puis, en novembre, à quelques jours de la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy à Alger , coup de théâtre: la privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA), est suspendue par le gouvernement ! Les raisons invoquées seraient liées à « la crise bancaire internationale », mais personne n’est dupe.
Or, voilà que le groupe égyptien Orascom donne corps au « plan Sarkozy » sans que les décideurs algériens ne puissent, cette fois-ci, faire quoi que ce soit.
Orascom est, en effet, maître de ses actifs.
Que peut en effet, faire Ouyahia ?
L’Algérie paye cash les fourberies de Bouteflika.
Nous y reviendrons la semaine prochaine.
Nour Saâdedine – Rédaction Le Matin
Commentaire