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Plages polluées et pollution à Alger

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  • Plages polluées et pollution à Alger

    Le nombre de véhicules impressionnant, qui circulent à Alger, dégagent un air irrespirable nuisible à la santé du citoyen ainsi qu’à l’environnement. En un mot : Alger suffoque. Les raisons en sont simples, tout est concentré au cœur de la capitale, administrations, entreprises, ministères, et on en passe. La population y enregistre un pic impressionnant et le manque d’espaces verts constitue la goutte qui fait déborder le vase, idem pour les plages polluées et non gardées mais malheureusement fréquentées par les citoyens inconscients des dangers et ce devant la passivité des pouvoirs concernés et le laxisme des autorités.

    Alger la Blanche est devenue Alger "la Grise", vu l’état de dégradation des lieux publics, des rues et des trottoirs squattés, ajouté à cela le nuage toxique épais qui règne sur la capitale, cela a fini par la classer parmi les capitales les moins respectueuses de l’environnement en transgressant les lois et violant les chartes sur le respect de la nature et de l’écologie.

    Quand été rime avec absurdité

    Taux d’humidité très élevé, chaleur suffocante, précarité et oisiveté pour les jeunes, Alger n’est guère clémente durant l’été surtout envers les plus démunis, faute de s’offrir des vacances, nos jeunes se rabattent sur les plages polluées et non surveillées de la capitale, lesquelles constituent un danger permanent, pour illustrer ce fait il, suffit de se rendre à la plage "la Sablette" pour se rendre compte, sur place, que des adolescents se baignent dans des eaux polluées par les déchets toxiques qui se dégagent du port et des bateaux qui y accostent, ces baigneurs ignorent totalement les risques que peut représenter leur geste absurde et inconscient bien souvent fatal.

    Ainsi et depuis le début de la saison estivale, les éléments de la Protection civile ont enregistré 42 décès par noyade sur des plages non surveillées et ce sans compter les personnes qui se sont noyées dans les oueds, les lacs ou encore les retenues collinaires. Tout récemment, trois personnes ont péri après s’être baignées dans les eaux usées de l’oued El Harrach. Cependant une question reste posée, comment s’est-on retrouvé dans cette situation ? Un responsable de la Protection civile a bien voulu nous donner quelques explications. "Durant l’été les jeunes n’ont pas où aller, ce sont surtout les enfants des bidonvilles limitrophes de l’oued qui s’y baignent, bien sûr leurs parents ne se doutent de rien, et faute de moyens il se rabattent sur ce qu’ils trouvent près de chez eux, nous intervenons presque quotidiennement dans des cas de noyade des plages non surveillées mais malheureusement leur fréquentation prend de l’ampleur".

    Les panneaux installés sur ces plages et sur lesquels est inscrit "Interdiction de se baigner" semblent ne pas décourager ceux qui osent s’aventurer dans ces eaux troubles laissant perplexes les passants, mais une question nous taraude l’esprit : et les autorités dans tout ça ?

    Notre curiosité nous a poussé à vérifier la situation sur place, après avoir patienté quelques temps, des éléments de la sûreté nationale passent à coté des baigneurs en effraction sans même leur accorder la moindre attention et ce sur une plage interdite à la baignade sur la côte ouest d’Alger. Plus tard un responsable de la police nous éclairera un peu plus sur le sujet "nos hommes les chassent plusieurs fois dans la journée mais ils finissent par revenir, un plan Azur a été installé par la direction de la Police nationale pour assurer la sécurité des estivants mais il ne couvre pas toutes les plages". Dans les approches, dans les outils, il est rare que ces jeunes soient inquiétés sinon rappelés à l’ordre par les agents de la Protection civile, leur envie de fuir les températures caniculaires de l’été est souvent plus forte que la raison elle-même et les coupables sont peut-être ailleurs.

    Pollution et manque d’espaces verts

    Béton, béton et encore béton ! Les constructions prennent le dessus sur les espaces verts créant un climat et une atmosphère irrespirables, Alger "la Blanche" perd de son charme d’année en année, les jardins publics ressemblent plus à des lieux de débauche où les déchets de toutes sortes ainsi que les voyous se côtoient au grand dam des amoureux de la nature, les autorités s’occupent à peine de ce genre d’endroits, des citoyens s’octroient illégalement le domaine public et accaparent ces espaces pour y ériger commerces et constructions illicites, la forêt de Bouchaoui souffre elle aussi du comportement irresponsable des citoyens qui la polluent en laissant leurs déchets sur place après un pique-nique, d’autres déversent toutes sortes de déchets nuisibles à la flore qui dépérit sur place. Des patrouilles de la gendarmerie de la protection de l’environnement surveillent et guettent les lieux afin de préserver cette forêt, contrairement à celle de Bainem qui demeure l’exemple en matière de végétaux et de verdure mais hélas reste livrée aux voyous, des promeneurs s’y sont vus délestés de leurs biens et agressés verbalement et physiquement, mais est heureusement protégée contre d’éventuels pyromanes car les feux de forêt constituent une véritable calamité pour la sauvegarde des espaces verts en Algérie. La pollution fait aussi des ravages, à l’entrée d’Alger, le visiteur est frappé par le grand nuage toxique qui pollue l’air. Port, concentration massive de véhicules-malgré les efforts de l’Etat interdisant toute circulation de poids lourds à l’intérieur des villes- mais la nuit tombée ils sont admis, autre source de pollution : les cimenteries et autres usines à proximité de la ville générant un air irrespirable et nocif à pour la santé des citoyens et de la nature, à proximité des plages, ces usines déversent leurs déchets toxiques dans les eaux, ignorant les conséquences que cela peut engendrer causant la mort des poissons ainsi que des plantes aquatiques.

    Le port tient la part du lion dans la pollution de la capitale. Les défenseurs de l’écologie dénoncent la passivité et le laisser-aller des pouvoirs publics, mais le grand responsable reste le citoyen qui ne fait presque plus d’efforts pour contribuer à la sauvegarde de la nature et ce malgré les campagnes de sensibilisation menée par les parties concernées, des sachets jonchent le sol de la capitale, des poubelles et ordures non ramassées, les marchés informels laissent leurs divers déchets après leurs départ, restaurants, bars et autres commerces contribuent, de manière immorale, à cette situation. Les mégots de cigarettes tapissent le sol de la capitale, des canettes-des sont jetées partout, un comportement regrettable et condamnable à plus d’un titre.

    Ainsi il est temps que les autorités condamnent ce genre de comportements comme cela se fait dans d’autres pays, sensibiliser et interpeller les consciences sur les dégâts que peuvent engendrer de tels actes, multiplier les espaces verts et combattre les pyromanes, la planète vit au rythme du réchauffement climatique alors chaque geste, contribuant même de manière infime, est important. La capitale se doit de retrouver son visage d’antan, quant à la pollution des plages il est temps que les écologistes réagissent à défaut des autorités afin de préserver la santé du citoyen et des espèces aquatiques. La pauvreté ayant poussé nos chérubins à nager dans les eaux usées, les oueds, et les barrages d’eau, faute de moyens, de loisirs et de divertissements, il est temps que les pouvoirs publics réagissent afin de mettre fin à cette mascarade qui n’a que trop duré et laisse perplexe les âmes sensibles donnant l’image d’une Algérie malade de ses institutions ainsi qu’une République bananière laxiste quand il s’agit de faire mal aux autres et présente quand il est question d’intimidation et de mépris. Ainsi et afin d’attirer les touristes, il est urgent de combattre la pollution dans une ville côtière occupant un emplacement stratégique, des plus enviables, pouvant accueillir des touristes du monde entier pourvu que les mentalités évoluent et que le système change pour qu’Alger redore son blason et retrouve l’image qui faisait sa gloire naguère.

    Par la Dépêche de Kabylie

  • #2
    Le problème est réel mais l'attribuer au fait qu'il est le produit d'une république malade de ses institutions est tendancieux car il se pose partout sous toutes les latitudes et se moque des institutions.

    C'est me semble-t-il un problème de priorités. Les pays occidentaux qui ont connu des booms économiques l'ont aussi connu. Boues rouges en Italie, pollution atmosphérique sur Chicago, pollution des côtes en Bretagne, milliers de décharges sauvages pleines de fûts contenant des produits chimiques toxiques enfouis en France, il a souvent atteint ailleurs des niveaux catastrophiques.

    L'Algérie est victime des choix faits par ses dirigeants en matière d'industrialisation. Tous, toutes tendances politiques confondus, on cru à l'industrie lourde, au développement par la grosse usine, celle qu'on inaugurait en grande pompe dans les années 70. Cependant, de par leur formation, ils ne pouvaient agir autrement. L'autre raison est le peu de civisme de la population dû au fait que le respect de l'environnement n'est pas enseigné aux enfants dès la marternelle.


    Ceci dit, il ne s'agit pas d'un problème typiquement algérien.
    Récemment encore on interpelait dans ma région (en France), un garagiste qui s'était creusé dans son terrain une fosse pour huiles moteur usagées contenant plusieurs mètres cubes d'huile déversées sans souci du risque de diffusion dans le sol.

    Cependant, les pays en question ont fini par régler (et cela a pris du temps) en partie la question une fois que les priorités qu'ils avaient à l'époque étaient dépassées ( logement en France, chômage et pauvreté en Italie par exemple). Mais derrière l'aspect riant des paysage, le problème demeure, n'ayant été réellement réglé que sur le papier.

    Les boues toxiques demeurent au fond des grands lacs américains, le poisson des rivières est souvent impropres à la consommation en France, celui pêché en mer doit être consommé avec modération car il est chargé en métaux lourds, des espèces d'arbres disparaissent car elles ne résistent pas à la nocivité de l'air (ceux qui voyagent en France pourront observer la quantité d'arbres morts au bord des autoroutes) et d'une façon générale, les produits utilisés par l'agriculture qui se diffusent dans l'environnement stérilisent peu à peu ce dernier.

    Ceci n'est ni la conséquence du système politique, ni de l'état de la Démocratie. C'est le produit d'un système économique basé sur la notion Croissance qui est une conséquence de l'adoration vouée à la notion de Progrès. Il serait souhaitable que les gens prennent conscience du fait que la meilleure façon d'assurer leur survie c'est d'adopter un mode de consommation modeste éliminant toute course au suréquipement et où l'équilibre avec la nature est respecté.
    Dernière modification par jardinier, 05 août 2008, 13h56.
    Quand le Titanic coule, le seul comportement rationnel consiste à s'en éloigner.
    Anonyme du 20ième siècle.

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