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Agression islamophobe : “Ils m’ont tabassé parce que je suis musulman”

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  • Agression islamophobe : “Ils m’ont tabassé parce que je suis musulman”

    Dans la nuit du jeudi 24 juillet au vendredi 25 juillet, Nouredine Rachedi, 30 ans, rentre chez lui à Guyancourt (Yvelines). Il est un peu plus d’une heure du matin quand deux individus lui barrent la route. Puis le tabassent parce qu’il est musulman. Nouredine revient pour Al-Kanz sur cette agression islamophobe.

    Al-Kanz : Pourriez-vous en quelques mots revenir sur votre agression ?
    Nouredine Rachedi : Je rentre chez moi comme souvent en passant par le parc des sources de la Bièvre à Guyancourt. Un individu, après m’avoir demandé une cigarette, me demande si je suis musulman. Je réponds oui. S’ensuit un interrogatoire : “Depuis combien de temps tu es en France ?”. Je lui réponds que j’y suis né et que j’y ai toujours vécu. Il me demande ensuite ce que je pense de la Yougoslavie. Je lui demande pourquoi veut-il savoir tout cela. Son copain s’approche de moi, puis me répond : “Parce que nous sommes des nazis”, puis me redemande ce que je pense de la Yougoslavie. Je réponds : “Si je dis ce que je pense, vous allez me tabasser ?” Il me répond : “C’est possible. Que penses-tu de la situation en Yougoslavie ?” Je lui dis alors que je ne sais pas. C’est à ce moment précis que le tabassage a commencé.


    Nouredine Rachedi, visage tuméfié
    Al-Kanz : On vous a donc passé à tabac parce que vous êtes musulman.
    Nouredine Rachedi : Absolument. Cela ne fait aucun doute pour moi. Il s’agit bien d’une agression à caractère islamophobe. D’ailleurs, la deuxième question : “Depuis combien de temps tu es en France ?” est révélatrice de l’état d’esprit de ces jeunes qui se revendiquent nazis. Etre musulman, pour eux, c’est forcément être étranger. C’est d’ailleurs un état d’esprit qui dépasse de loin les groupuscules d’extrême-droite, l’islamophobie se normalise de jour en jour en France, c’est une réalité.
    Al-Kanz : Vous avez déposé plainte. Est-ce que la police a tenu compte du caractère raciste de l’agression ?
    Nouredine Rachedi : Non, elle n’en a pas tenu compte. Elle a relevé ma déposition dans laquelle j’expose les faits que je viens de vous relater, mais la police a qualifié l’affaire en tant que “violences volontaires aggravées en groupe”. Trois jours après, j’ai demandé à ce que le caractère raciste soit ajouté comme circonstance aggravante supplémentaire, mais ils m’ont invité à saisir le procureur qui seul est habilité à procéder à la requalification. C’est ce sur quoi nous nous penchons actuellement avec mes avocats. Le commissariat de Guyancourt, qui m’a convoqué une nouvelle fois hier pour me présenter d’autres photos, m’a assuré que la police prenait l’affaire très au sérieux et que l’agresseur que j’ai identifié allait être interpellé dans les prochains jours.
    Al-Kanz : Avez-vous reçu des soutiens d’organisations anti-racistes ?
    Nouredine Rachedi : J’ai reçu le soutien d’organisations comme les indigènes de la République qui ont relayé l’histoire à bon nombre de réseaux tels bellaciao, rezo.net. Quant à la LDH, le Mrap et SOS Racisme, nous essayons de les joindre pendant cette période estivale. Je souligne que je ne me fais pas trop d’illusion pour SOS Racisme. J’ai bénéficié de l’appui du réseau “Les Dérouilleurs”, particulièrement de son fondateur Zoubair Ben Terdeyet qui m’a ouvert son carnet d’adresses. J’ai été très touché par son soutien et son engagement à mes côtés. Cela m’a permis d’avoir des interviews dans la presse, de recueillir d’innombrables messages de soutien, parmi lesquels ceux de citoyens français de confession musulmane qui me relatent des faits similaires à mon agression, mais classés sans suite à cause de l’inertie des services de police. Enfin, des associations comme le Collectif des musulmans de France se sont rapprochés de moi.
    Al-Kanz : Quelles suites comptez-vous donner à cette affaire ?
    Nouredine Rachedi : Je compte aller jusqu’au bout afin que mes agresseurs soient retrouvés et jugés pour les faits qu’ils ont commis. Je veux que le caractère islamophobe de cette agression soit reconnue. Je veux oeuvrer à une prise de conscience des mentalités pour que les gens sachent qu’il est possible de se faire agresser dans ce pays uniquement en raison de son appartenance à l’islam. C’est cette reconnaissance qui, petit à petit, permettra à toutes les victimes d’islamophobie d’obtenir justice en tant que citoyens.
    Al-Kanz : Pour finir, pourriez-vous nous dire dans quel état vous êtes aujourd’hui ?
    Nouredine Rachedi : Je vais beaucoup mieux, physiquement et moralement, que les deux premiers jours qui ont suivi mon agression. Mon dos me fait beaucoup moins mal. J’ai toujours des peurs quand je marche dans la rue et quand j’aperçois quelqu’un qui a le profil d’un de mes deux agresseurs. Les nombreux messages de soutien que j’ai reçus m’ont apporté une énergie inestimable et ont levé les premiers doutes que j’avais sur la nécessité d’initier une action.

  • #2
    Bah pour eux c'est pas une femme voilée qui s'est fait tabasser, alors pas la peine d'alerter le bon peuple de France.

    Morale de l'histoire: Les Musulmans doivent compter sur eux-mêmes, travailler plus dur que les autres afin d'infléchir un tant soit peu l'opinion publique en leur faveur. Bref pénétrer les cercles décisionnels et influents des pays occidentaux. Le meilleur moyen d'y parvenir reste encore et toujours l'éducation et le réseautage, ainsi qu'une bonne dose d'audace.

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    • #3
      Bah pour eux c'est pas une femme voilée qui s'est fait tabasser, alors pas la peine d'alerter le bon peuple de France.
      Je ne comprends pas ?
      Tu sous entends qu'il faut avoir quelques chose sur la tete (homme ou femme) pour que l'opinion soit alerté !

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      • #4
        “Parce que nous sommes des nazis”,
        tout est dit.

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        • #5
          Tu sous entends qu'il faut avoir quelques chose sur la tete (homme ou femme) pour que l'opinion soit alerté !
          Je pense qu'il veut dire que si les personnes ne portent pas un signe religieux "voyant" alors le caractère racial n'est pas pris en considération!
          Mais cette agression n'est pas la 1ere et ne sera pas la dernière!
          Dès lors je pense qu'à une heure aussi tardive, si une personne t'aborde ce n'est pas souvent pour du bien .
          Faut etre davantage vigilant

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          • #6
            Agression islamophobe
            Le problème de l'islamophobie en France est qu'il y'a des personnalités françaises de premier plan qui se déclarent anti-musulman , à l'imgage de Claude Imbert (http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Imbert) sans que ça n'émeuve l'establishment mais le plus grave est que les Français de confession musulmane ne dénoncent pas l'islamophobie ambiante et ne sont pas solidaires de leurs corréligionnaires victimes de racisme anti-musulman;il y'en a même qui votent pour les politiciens qui les insultent à longueur de discours...

            Dame Nature a horreur du vide.
            Dernière modification par DZone, 07 août 2008, 15h15.

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            • #7
              Un musulman français gravement blessé par deux jeunes se disant « nazis »


              Je m’appelle Nouredine RACHEDI. Je suis Français, né en France, de confession musulmane. Titulaire d’un DESS de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines en traitement de l’information et exploitation de données, je travaille actuellement, en CDI, comme chargé d’études statistiques dans une entreprise de gestion de relations client. (Je ne donne pas ici le nom de mon entreprise uniquement parce que j’ai peur qu’ainsi mes agresseurs puissent me retrouver.)

              Dans la nuit du jeudi 24 juillet au vendredi 25 juillet, un peu après minuit, en rentrant chez moi à Guyancourt (78280), j’ai été violemment agressé par deux jeunes de type dit « européen ».
              Ces deux jeunes m’ont d’abord demandé si j’étais musulman. Ayant reçu ma réponse affirmative, ils se sont eux-mêmes identifiés comme étant des « nazis », avant de me rouer brutalement de coups de poing et de pieds, à la tête et au corps.

              Par suite de cette agression, les médecins de l’Unité Médico-Légal des Yvelines m’ont reconnu une incapacité totale de travail (I.T.T.) de 21 jours. Sur le plan psychologique, je n’arrête pas de repasser dans ma tête ce qui m’est arrivé.

              J’ai très peur que mes agresseurs me retrouvent, mais je ne veux pas que cette agression reste impunie.
              J’ai porté plainte contre mes agresseurs, le 25 juillet, au commissariat de Guyancourt. Elle a été enregistrée par les policiers comme une plainte pour « violences volontaires aggravées (en réunion) ».

              Les policiers, malgré ma demande expresse, ont, pour le moment, manqué de constater officiellement le caractère raciste de cette agression dans leur qualification du délit, qui figure à l’en-tête de leur procès-verbal.
              Pourtant, ce motif raciste constitue, juridiquement, une autre circonstance aggravante des violences, tout comme le fait qu’elles ont été commises « en réunion ».

              Je tiens à faire reconnaître que j’ai été agressé pour des motifs racistes, en tant que musulman.

              Au commissariat, les policiers m’ont montré les photos d’une centaine de personnes. J’ai pu ainsi identifier formellement l’un de mes agresseurs, dont les policiers connaissent le nom.

              Je me permets, en ce qui suit, de donner un récit plus détaillé de ce que j’ai vécu et ce que je vis.

              Comme je l’ai dit, je réside à Guyancourt (78280). Le vendredi 25 juillet 2008, à 0h17, j’ai pris le train à la Défense pour rentrer chez moi. Je suis descendu vers 0h45 à la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui est la plus proche de mon appartement.

              Devant rentrer à pied chez moi, j’ai décidé de couper par le parc du campus de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
              C’est alors que j’ai croisé deux individus qui m’ont accosté pour me demander une cigarette. Je leur ai expliqué qu’il me serait difficile de leur en donner, car il ne m’en restait presque plus.

              Le premier s’est alors approché de moi et m’a demandé si j’étais musulman. Ce à quoi j’ai répondu « oui ».

              Il m’a ensuite demandé depuis combien de temps j’étais en France. Je lui ai répondu que j’étais né en France et que j’y avais toujours vécu.
              Rendu inquiet par ses questions, je lui ai demandé pourquoi il voulait savoir tout cela.
              Le second individu s’est alors approché de moi et m’a répondu « Parce que nous sommes des nazis ».

              Il m’a demandé ensuite ce que je pensais de l’état de la Yougoslavie.
              [Je rappelle que cet incident a eu lieu seulement quelques jours après l’arrestation le 21 juillet, à Belgrade, de Radovan Karadzic, responsable pour le meurtre de milliers de musulmans en Bosnie pendant la guerre en l’ex-Yougoslavie.]
              J’ai évité de répondre à cette question, et j’ai dit : « On ne se connaît pas, je suis fatigué, je veux rentrer chez moi. De toute façon, vous avez envie de me casser la gueule, c’est ça ? ».
              « C’est possible », m’a-t-il dit « Mais que penses-tu de ce qui se passe en Yougoslavie ? ».
              J’ai répondu que je ne savais pas.
              Soudainement, le premier d’entre eux m’a porté un violent coup de poing au visage.
              Je suis tombé à terre, et là tous deux ont commencé à m’asséner de nombreux coups de pied sur tout le corps et à la tête.
              Je me suis protégé comme je pouvais, en m’allongeant sur le côté droit, recroquevillé sur moi-même, avec mes mains me couvrant la poitrine.
              Tout s’est passé très vite, dans une minute ou moins. Toujours par terre, j’ai entendu l’un d’eux dire : « C’est bon, on se casse ».
              Quand ils sont partis, je me suis relevé avec difficulté. J’avais le visage complètement en sang et tout mon corps me faisait très mal.
              Craignant qu’ils ne reviennent, j’ai couru, aussi vite que je pouvais vu mon état, jusqu’au boulevard Beethoven, une avenue éclairée qui se trouve juste derrière le parc.
              J’ai utilisé mon portable pour téléphoner aux « 112 », et j’ai expliqué que j’avais été victime d’une agression et que j’étais blessé.
              Les sapeurs-pompiers sont arrivés dans une vingtaine de minutes, avec une ambulance et accompagnés d’une voiture de police. Les policiers m’ont très brièvement parlé, avant que les sapeurs-pompiers ne me transportent rapidement aux urgences.
              Comme je l’ai déjà dit, vers midi le même jour, le 25 juillet 2008, je me suis présenté au commissariat du Guyancourt afin de porter plainte contre mes agresseurs.
              J’ai pu identifier l’un de ceux-ci sur une photographie que m’ont montrée les policiers.
              Les policiers ont bien noté dans leur procès-verbal que mes agresseurs m’avaient demandé si j’étais musulman et ce que je pensais de la situation en Yougoslavie, ainsi que le fait qu’ils se sont eux-mêmes identifiés comme étant des « nazis ». Les policiers ont néanmoins manqué, pour le moment, de qualifier l’agression comme raciste, se limitant à décrire l’infraction comment étant de « violences volontaires aggravées en réunion ».
              Suite à ma déposition, les policiers m’ont envoyé à l’Unité Médico-Légal des Yvelines pour un examen médical.
              Le médecin, qui m’a examiné le 27 juillet 2008, m’a reconnu une incapacité totale de travail (I.T.T.) de 21 jours, sous réserve de complications ultérieures imprévisibles.

              Selon son certificat, parfois difficilement lisible, le médecin a constaté, entre autres lésions : Examens et retentissement fonctionnel :
              • Hématome en cocarde de l’œil droit avec hémorragie sous orbitale de l’angle externe de l’œil.
              • Plaies du crâne :
              1) Plaie frontale de 3 cm - 3 agrafes ;
              2) Plaie pariétale de 2 cm – 2 agrafes.
              • Contusion temporale droite avec dermabrasion – Pas de retentissement sur l’ouverture buccale.
              • Douleur à la palpation des 4e, 5e, 6e cotes, majorée à l’inspiration – Limitation de la rotation du rachis dorsal et de flexion extension du thorax – Auscultation = diminution murmure […] du sommet pulmonaire gauche.
              • Hématome en voie d’amendement de l’épaule droite sans gêne fonctionnelle.
              • Ecchymose de 2 cm x 2 cm du bras droit. Radiographies :
              • Rx thorax = pneumothorax du sommet gauche – Lésions costales non visibles.
              • Rx contrôle = grill costal à refaire.

              À présent, les gestes usuels tels que s’asseoir, se relever ou s’allonger me demandent toujours des efforts pénibles.
              Je me sens encore très choqué par l’agression. Je n’arrête pas d’y penser et de me repasser le film dans ma tête.

              Malgré mes peurs, je suis très attaché à ce que mes agresseurs « nazis » ne restent pas impunis et que le caractère raciste de cette agression soit reconnu.

              Si vous voulez témoignez votre soutien et votre sympathie à Nouredine Rachedi, vous pouvez le contacter à l’adresse suivante : [email protected]

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