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Les craintes concernant l'économie font plonger l'euro

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  • Les craintes concernant l'économie font plonger l'euro

    En évoquant, jeudi 7 août, le net affaiblissement de la croissance économique dans la zone euro, c'est un plongeon historique de la monnaie européenne que Jean-Claude Trichet, pourtant réputé comme l'homme de "l'euro fort", vient de provoquer.


    L'euro est tombé, vendredi 8 août dans la soirée, sur le marché des changes new-yorkais, sous la barre de 1,50 dollar, cotant 1,4996 dollar. Il s'agit de son plus bas niveau depuis six mois. Et l'euro, qui avait atteint un sommet de 1,6038 dollar le 15 juillet, n'avait pas connu de chute aussi brutale face au billet vert depuis huit ans.
    Les propos tenus jeudi à Francfort par le président de la Banque centrale européenne (BCE), à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs, sont à l'origine de ce décrochage. "Nous avions identifié certains risques pour la croissance (…). Certains se matérialisent", avait affirmé M. Trichet.

    Ces commentaires pessimistes ont marqué une nette rupture par rapport au discours jusqu'ici tenu par le patron de la BCE. Jusqu'à jeudi M.Trichet mettait avant tout l'accent sur les dangers inflationnistes, les craintes pour la croissance étant reléguées au second rang. Les propos qu'il a tenus jeudi semblent indiquer que la hiérarchie des préoccupations a changé, et que l'essoufflement de l'activité économique constitue désormais le souci numéro un de l'institut d'émission.

    Après un premier trimestre de croissance très vigoureuse, l'économie de la zone euro devrait avoir au mieux stagné au deuxième trimestre – les statistiques doivent être publiées jeudi 14 août. Et le troisième trimestre s'annonce tout aussi médiocre.

    C'est surtout la détérioration du climat économiqueen Allemagnequi inquiète. L'industrie, qui constitue le point fort de la première puissance économique de la zone euro, connaît des ratés. Les commandes industrielles ont reculé de 2,9% en juin, la baisse atteignant même 5,1% pour les commandes en provenance de l'étranger. L'Allemagne et, derrière elle, toute la zone euro, qui avaient jusqu'à présent relativement bien résisté à la crise venue des Etats-Unis, se retrouvent aujourd'hui touchée. Traduction monétairedu changement de discours à Francfort : une nouvelle hausse des taux directeurs de la BCE pour endiguer les pressions inflationnistes est désormais exclue. Mieux : "Les investisseurs sont devenus de plus en plus nombreux à penser qu'il y aura une baisse des taux en Europe d'ici quelques mois pour soutenir la croissance", indique Christian Parisot, économiste chez Aurel.

    C'est cette perspective de baisse des taux, qui aura pour effet de réduire la rémunération de l'euro, qui incite depuis jeudi les investisseurs à se détourner de la monnaie européenne. Les gestionnaires internationaux de capitaux, notamment asiatiques, retrouvent de l'appétit pour un dollar qui, au contraire, pourrait devenir au cours des prochains mois plus attractif.

    Les économistes s'accordent en effet à dire que le cycle de baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) est, sauf nouvelle catastrophe bancaire, terminé. Le prochain geste de la Fed devrait consister à augmenter le niveau des fonds fédéraux, aujourd'hui fixé à 2%.

    De surcroît, les indicateurs économiques publiés au cours des derniers jours aux Etats-Unis ont reflété une amélioration, même fragile, de la conjoncture. Le secteur immobilier montre des signes de reprise, avec une progression des promesses de ventes de logements. Les crédits à la consommation repartent eux aussi à la hausse, tandis que les aides fiscales du plan Bush produisent leurs effets. Bref, l'économie américaine, qu'on croyait moribonde, fait preuve d'une résilience inattendue, ce qui profite au dollar.

    Le billet vert bénéficie aussi du reflux rapide des cours du pétrole et, plus généralement, de l'ensemble du prix des matières premières, libellées en dollar. En moins d'un mois, le baril de brut, que certains voyaient à 200 dollars d'ici la fin de l'année, a perdu plus de 32 dollars. De 147,27 dollars le 11 juillet, le baril est retombé à environ 115 dollars vendredi à New York. Il s'est ainsi déprécié de plus de 21% en l'espace de quatre semaines.

    Les autres matières premières refluent aussi rapidement : l'once d'or est passée de 1000 à 800 dollars, le blé et le maïs abandonnant pour leur part entre 25% et 40%. "Il n'y a pas vraiment de justification rationnelle à cela mais depuis quelque temps il y a une évolution inverse entre le dollar et le pétrole. Lorsque le pétrole monte le dollar baisse et inversement", constate M. Parisot.

    Le repli de l'euro face au dollar constitue une bonne nouvelle pour les exportateurs européens, qui, tels EADS, avaient beaucoup souffert de la cherté de la monnaie unique. Pour preuve, le groupe d'aéronautique et de défense a vu son titre gagner près de 10%, vendredi, à la Bourse de Paris.

    Par Pierre-Antoine Delhommais et Claire Gatinois
    Sources : lemonde.fr
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
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