AFRIQUE DU SUD - 7 août 2008 - AFPUne grève massive contre le président sud-africain Thabo Mbeki, mercredi, a démontré la puissance des syndicats dans un pays qui souffre des effets conjugués de l'inflation et de la pauvreté et fait figure d'avertissement pour le gouvernement issu des élections en 2009.
"La grève hier était, de par sa mobilisation, la plus réussie pour (la confédération syndicale) Cosatu depuis le début de la présidence de Mbeki" en 1999, a estimé jeudi le directeur de l'institut pour la démocratie en Afrique du Sud, Ivor Jenkins.
"Les travailleurs ont envoyé un message fort, selon lequel nous ne sommes pas mieux lotis qu'il y a huit ans", a-t-il souligné.
Mercredi, des dizaines de milliers de Sud-Africains ont paralysé les grandes villes du pays afin de pousser le gouvernement du président Mbeki à agir contre la flambée des prix du carburant, de l'électricité et des denrées alimentaires.
Ils ont réussi avec cette grève, organisée par le puissant Cosatu, à fortement perturber la production minière, le secteur industriel ou encore les transports.
Leur premier grief porte sur l'augmentation annoncée de 27,5% du prix de l'électricité, dans le but de financer le renouvellement des infrastructures vieillissantes de la compagnie publique Eskom.
Comme le reste du monde, l'Afrique du Sud est également affectée par une flambée des prix des produits alimentaires (+16,8% en un an) et du carburant (+35,6%), qui touche durement les plus pauvres.
Première puissance économique du continent, l'Afrique du Sud enregistre des inégalités croissantes, avec encore 43% de sa population sous le seuil de pauvreté et plus de 40% sans emploi, 14 ans après la chute de l'apartheid.
Les analystes estiment cependant que les changements ne viendront pas de Thabo Mbeki, qui arrive en fin de mandat l'année prochaine.
"La question est de savoir si Mbeki et son gouvernement ont encore la volonté de gouverner. Je n'en suis pas certain", fait valoir l'analyste Aubrey Matshiqi, du Centre d'études politiques à Johannesburg.
Le favori à la présidence en 2009 - s'il n'est pas condamné d'ici là dans une affaire de corruption - Jacob Zuma se présente comme l'ami des pauvres, qu'ils soient noirs ou blancs.
Mais le fait même qu'il soit soutenu par les syndicats qui l'ont aidé à décrocher la présidence du parti au pouvoir en décembre, au prix d'une lutte fratricide avec Thabo Mbeki, l'expose davantage au jugement des travailleurs sud-Africains lorsqu'il sera à la tête du pays.
Aussi le mot d'ordre repris mercredi, appelant à l'action en faveur de la classe ouvrière, s'adresse-t-il aux deux factions du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), aussi bien celle de Thabo Mbeki que de Jacob Zuma.
"Le gouvernement n'a pas été indifférent aux actions de masses dans le passé. Nous avons un précédent ici avec des travailleurs qui, grâce à de grandes manifestations, ont pu influencer la politique du gouvernement", rappelle M. Matshiqi en référence à différents mouvements contre les orientations économiques des gouvernements post-apartheid.
Si le populaire chef de l'ANC devient président de l'Afrique du Sud l'année prochaine, il devra faire face aux mêmes tensions, estime-t-il.
"Après les élections, la nouvelle garde va être soudainement confrontée aux dures réalités économiques", prédit l'économiste Tony Twine, de la société de consulting Econometrix.
La croissance économique a chuté à 2,1% en taux annuel au 1er trimestre 2008, après cinq années d'une expansion supérieure à 5%, l'inflation s'envole, à 12,2% en juin, et l'Afrique du Sud est confrontée à une pénurie d'électricité sans précédent.
D'aprés jeune afrique
"La grève hier était, de par sa mobilisation, la plus réussie pour (la confédération syndicale) Cosatu depuis le début de la présidence de Mbeki" en 1999, a estimé jeudi le directeur de l'institut pour la démocratie en Afrique du Sud, Ivor Jenkins.
"Les travailleurs ont envoyé un message fort, selon lequel nous ne sommes pas mieux lotis qu'il y a huit ans", a-t-il souligné.
Mercredi, des dizaines de milliers de Sud-Africains ont paralysé les grandes villes du pays afin de pousser le gouvernement du président Mbeki à agir contre la flambée des prix du carburant, de l'électricité et des denrées alimentaires.
Ils ont réussi avec cette grève, organisée par le puissant Cosatu, à fortement perturber la production minière, le secteur industriel ou encore les transports.
Leur premier grief porte sur l'augmentation annoncée de 27,5% du prix de l'électricité, dans le but de financer le renouvellement des infrastructures vieillissantes de la compagnie publique Eskom.
Comme le reste du monde, l'Afrique du Sud est également affectée par une flambée des prix des produits alimentaires (+16,8% en un an) et du carburant (+35,6%), qui touche durement les plus pauvres.
Première puissance économique du continent, l'Afrique du Sud enregistre des inégalités croissantes, avec encore 43% de sa population sous le seuil de pauvreté et plus de 40% sans emploi, 14 ans après la chute de l'apartheid.
Les analystes estiment cependant que les changements ne viendront pas de Thabo Mbeki, qui arrive en fin de mandat l'année prochaine.
"La question est de savoir si Mbeki et son gouvernement ont encore la volonté de gouverner. Je n'en suis pas certain", fait valoir l'analyste Aubrey Matshiqi, du Centre d'études politiques à Johannesburg.
Le favori à la présidence en 2009 - s'il n'est pas condamné d'ici là dans une affaire de corruption - Jacob Zuma se présente comme l'ami des pauvres, qu'ils soient noirs ou blancs.
Mais le fait même qu'il soit soutenu par les syndicats qui l'ont aidé à décrocher la présidence du parti au pouvoir en décembre, au prix d'une lutte fratricide avec Thabo Mbeki, l'expose davantage au jugement des travailleurs sud-Africains lorsqu'il sera à la tête du pays.
Aussi le mot d'ordre repris mercredi, appelant à l'action en faveur de la classe ouvrière, s'adresse-t-il aux deux factions du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), aussi bien celle de Thabo Mbeki que de Jacob Zuma.
"Le gouvernement n'a pas été indifférent aux actions de masses dans le passé. Nous avons un précédent ici avec des travailleurs qui, grâce à de grandes manifestations, ont pu influencer la politique du gouvernement", rappelle M. Matshiqi en référence à différents mouvements contre les orientations économiques des gouvernements post-apartheid.
Si le populaire chef de l'ANC devient président de l'Afrique du Sud l'année prochaine, il devra faire face aux mêmes tensions, estime-t-il.
"Après les élections, la nouvelle garde va être soudainement confrontée aux dures réalités économiques", prédit l'économiste Tony Twine, de la société de consulting Econometrix.
La croissance économique a chuté à 2,1% en taux annuel au 1er trimestre 2008, après cinq années d'une expansion supérieure à 5%, l'inflation s'envole, à 12,2% en juin, et l'Afrique du Sud est confrontée à une pénurie d'électricité sans précédent.
D'aprés jeune afrique
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